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Politique Publié le jeudi 6 janvier 2011 | Le Temps

République rebelle du Golf Hôtel : Pourquoi il faut maintenir le blocus des Fds

© Le Temps Par DR
Un pro-Alassane portant un sac de riz
Un hélicoptère des forces Onusiennes apporte des vivres au camp Alassane au Golf Hôtel
De plus en plus, des voix s’élèvent pour demander la levée des barrages de sécurité autour du Golf Hôtel, alors même que cette poudrière avec les rebelles d’Alassane Ouattara, constituent un danger pour la République. Se laisser tuer ne peut être une gentillesse.
«Monsieur le Président, si les rebelles d’Alassane Dramane Ouattara, armés jusqu’aux dents, attaquent votre résidence et portent atteinte à votre vie, ce fait ne serait pas si grave ; ce serait au contraire, le meilleur cadeau de début d’année 2011 que vous auriez offert à la communauté internationale ! Levez donc sans crainte les barrages autour du Golf pour que vos ennemis, qui vous cherchent depuis 2002, vous assassinent enfin Monsieur le Président !». Cette supplique semble être le message à Laurent Gbagbo, de journalistes étrangers et émissaires divers qui l’approchent dans le cadre de la résolution de la crise post-électorale. Pendant que le Président de la République Laurent Gbagbo demande aux personnalités présentes au Golf Hôtel depuis le début de la présidentielle de 2010, de regagner leurs domiciles, la mission mixte de la Cedeao-Union africaine négocie la levée du blocus autour de cet Hôtel. Un hôtel devenu poudrière à cause des armes accumulées pour la cause d’Alassane Ouattara. Mais que font Alassane et ses amis encore au Golf un mois après le scrutin dans le cadre duquel ils se sont retrouvés là ? Ne peut-on plus faire de la politique en habitant chez soi en Côte d’Ivoire ? Pourquoi toutes ces missions, même à travers les médias étrangers qui approchent le Président élu, Laurent Gbagbo, demandent la levée des barrages de sécurité autour du Golf ? Pourtant, le Président Laurent Gbagbo lui-même explique que le blocus n’est mis là, que lorsque les rebelles d’Alassane Ouattara se sont mis à faire usage de leurs armes, le 16 décembre 2010. On sait que les hommes du chef de la rébellion ivoirienne Dramane, sont équipés et entretenus par l’Onuci de son ami Choï. Le chef de l’Etat a précisé que sa résidence étant à quelque dix minutes du Golf, ces rebelles armés jusqu’aux dents, pourraient se retrouver chez lui. Est-ce le souhait de ceux qui insistent ? On peut le deviner. Car, si malgré ces informations du Golf, si nonobstant les images des préparatifs de la marche insurrectionnelle du 16 décembre au sein de l’hôtel du mal, si en dépit du film des combats autour du Golf, les gens insistent pour qu’on lève les barrages sans condition, c’est qu’ils cherchent les moyens d’accomplir leurs vœux : un coup d’Etat militaire. La Cedeao avait préconisé cette option avant de se rendre compte que cela ne serait pas raisonnable. Mais quand la télévision France 24 ramène tout (règlement de la crise ivoirienne) au renversement du Président Gbagbo par les armes, quand le journaliste d’Euronews, assis face à Gbagbo, lui demande s’il ne quittera pas le pouvoir malgré tout, et évoque l’éventualité d’une telle option, avec « un troisième homme », militaire, etc., il faut comprendre qu’en attendant que la Cedeao ne débarque ses hommes sur ordre de Nicolas Sarkozy, ceux de Ouattara, appuyés des Casques bleus de Choï, trépignant juste à côté, peuvent être poussés à la présidence, si les accès du Golf sont ouverts comme un moulin à vent. Si Laurent Gbagbo même cède et accepte cela, si le Gal Philippe Mangou accepte d’ouvrir les portes à tous ces hommes armés au Golf, ce serait une erreur. Et en pareilles circonstances, les erreurs de ce type, nous ne sommes pas certains que les Ivoiriens en veulent. S’ils en voulaient, le chef de la rébellion serait au Palais présidentiel depuis un mois. Si Alassane ou Bédié veulent se rendre chez eux, ils peuvent passer à un barrage de Fds sans être inquiétés. Mais les Wattao, Morou et autres, ne peuvent plus se permettre de jouer pistoleros sur le terrain des Fds. Jean-Jacques Béchio a été clair et nous le soutenons : « On n’a pas élu notre Président pour qu’il soit gentil ». Il n’y a aucune gentillesse à se laisser tuer par des rebelles, fussent-ils ceux d’Alassane Ouattara, pour donner la preuve formelle qu’on est démocrate et qu’on aime vraiment la paix. De même, la présence de tous ces opposants à Gbagbo au Golf est symbolique. Pour avoir commis le même péché grave (crime contre la Côte d’Ivoire), ils purgent la même peine. Depuis 2002, c’est uniquement le camp présidentiel qui fait les concessions. Les rebelles ont ruiné le pays, pendant que ceux qui mènent la résistance vivent d’espoir. Il est temps de dire que les concessions qui consistent à se suicider pour faire plaisir à l’autre, et pour que la communauté internationale soit convaincue qu’on est homme de paix, sont en contradiction avec la résistance patriotique. Si l’on laisse les rebelles sortir de leur cage, qu’on ne s’étonne pas qu’ils soient sans pitié. Depuis huit ans, ils ne font que prouver leur cruauté.

Germain Séhoué
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