Au petit matin du mardi 4 janvier, la préfecture de police d’Abidjan a conduit une expédition criminelle au siège du RHDP, coalition qui a remportée la présidentielle du 28 novembre 2010. Bilan 1 mort ,8 blessés et 63 personnes arrêtées, selon la police. Un agent de police (sous anonymat) qui a participé à l’opération raconte. Dans ce entretien, nous l’appellerons R.
Le Patriote : Qui a mené cette opération ?
R : Il s’agit d’une opération de la police que deux détachements de la Gendarmerie sont venus appuyer.
LP : Combien étiez-vous ?
R : Nous étions 3OO policiers dont 50 gendarmes. Le commando était composé d’agents de la préfecture de police, des districts de police, de la Police criminelle, de la brigade anti-émeute (BAE), de la CRS 1 et 2. Particularité : tous les commissariats d’Abidjan ont fourni chacun deux éléments. Quand aux deux détachements de la Gendarmerie arrivés à bord deux véhicules de transport de troupes, chacun était conduit par un lieutenant.
LP : Qui dirigeait les opérations?
R : C’est le préfet de Police adjoint, un autre adjoint plus discret et le commissaire du 18 ème arrondissement, Adon Assy. Ni le Directeur général de la Police, ni le préfet de police, n’était présents. L’opération a été conduite sur instruction du Commissaire Divisionnaire SAMI BI Irié, Directeur Général Adjoint Chargé de la Sécurité publique. Tous les agents ont convergé au district de police de Cocody. Et c’est de là-bas que les rôles ont été distribués.
LP : C’est-à-dire ?
R : Les agents de la police criminelle habitués aux combats de localité, étaient les premiers à pénétrer dans l’enceinte du siège du PDCI. Les agents venus de la Préfecture de police, des districts et des commissariats devraient procéder à la maitrise des locataires. Quand à la BAE et les CRS elles devaient tenir l’entrée principale et du côté du lycée Sainte Marie et tout le long tenu par les gendarmes.
LP : Est-ce que ce dispositif qui a fonctionné ?
R : Parfaitement, ce sont des missions classiques de ces unités. Lorsque les agents de la police criminelle sont entrés, il n’y a pas eu de résistance. Il y avait une crainte parce qu’au rassemblement, au district de police de Cocody, il a été clairement dit que ces jeunes à l’intérieur détenaient des armes. Mais ces jeunes ont été rassemblés et on leur a demandé de monter dans des véhicules de transport de troupes. Un jeune qui apparaissait comme le meneur a opposé un niet et était menaçant. Les autres ont suivi le mouvement de rébellion. C’est alors que des agents ont commencé à les battre. Les éléments de la BAE et des CRS ont fait leur irruption. Gaz lacrymogène, coups de crosses, coups de feu ont crée une situation de confusion. Nos chefs ne donnaient plus d’ordre précis.
LP : A quel moment ce jeune présenté comme meneur a-t-il été exécuté ?
R : Lorsque la BAE et les CRS ont fait irruption. Il a résisté aux premières balles. On avait l’impression que les balles ne le pénétraient pas. Pendant une minute, plusieurs agents l’ont mitraillé. A la fin, une a pénétré sa cuisse, il s’est effondré, une autre lui a été tirée dans la poitrine, il a commencé à agoniser. Une troisième à la tête pour l’achever.
LP : Qui a donné l’ordre de l’exécuter ?
R : Pas les chefs. Ça été l’initiative d’un certain nombre d’agents. Le premier coup est parti et les autres ont suivi. On ne comprenait pas l’attitude de nos chefs qui ne donnaient pas d’ordre. Certains agents sont restés moins euphoriques, car disent-ils, ne voulaient pas aller à la Cour pénale internationale.
LP : Où était en ce moment-là le commissaire Kouyaté Yssouf, chef de l’opération ?
R : Il est resté dehors avec son collègue, le commissaire Bouaténé Kouamé. Seul était à l’intérieur, le commissaire Adon Assy, chef de service du 18ème arrondissement sis à la riviera 2. On ne sait pourquoi, mais il était très excité.
LP : Et le corps du jeune (Sidibé dit Krimo, Ndlr ) exécuté ?
R : Nos chefs ont demandé d’amener son corps. Il a été transporté dans un de nos véhicules 4X4 de marque Mitsubishi pour une destination que j’ignorais.
LP : Et la perquisition, qu’est-ce qu’elle a donné ?
R : Le butin était maigre, deux machettes et une barre de fer.
LP : On parle d’agents de police blessés….
R : Il y a eu un seul, mais qui n’est pas le fait de ces jeunes. Un policier a tiré et la balle a effleuré son collègue. Sinon ces jeunes ne nous ont pas agressés.
LP : Saviez-vous que l’opération a été filmée ?
R : Oui ! Des riverains, en entendant les coups de feu sont sorti de leurs appartements, et depuis certains balcons, j’ai aperçu certains nous filmer avec leur téléphones portables. Certains de nos collègues ont également filmé la scène.
Entretien réalisé par Coulibaly Brahima
Le Patriote : Qui a mené cette opération ?
R : Il s’agit d’une opération de la police que deux détachements de la Gendarmerie sont venus appuyer.
LP : Combien étiez-vous ?
R : Nous étions 3OO policiers dont 50 gendarmes. Le commando était composé d’agents de la préfecture de police, des districts de police, de la Police criminelle, de la brigade anti-émeute (BAE), de la CRS 1 et 2. Particularité : tous les commissariats d’Abidjan ont fourni chacun deux éléments. Quand aux deux détachements de la Gendarmerie arrivés à bord deux véhicules de transport de troupes, chacun était conduit par un lieutenant.
LP : Qui dirigeait les opérations?
R : C’est le préfet de Police adjoint, un autre adjoint plus discret et le commissaire du 18 ème arrondissement, Adon Assy. Ni le Directeur général de la Police, ni le préfet de police, n’était présents. L’opération a été conduite sur instruction du Commissaire Divisionnaire SAMI BI Irié, Directeur Général Adjoint Chargé de la Sécurité publique. Tous les agents ont convergé au district de police de Cocody. Et c’est de là-bas que les rôles ont été distribués.
LP : C’est-à-dire ?
R : Les agents de la police criminelle habitués aux combats de localité, étaient les premiers à pénétrer dans l’enceinte du siège du PDCI. Les agents venus de la Préfecture de police, des districts et des commissariats devraient procéder à la maitrise des locataires. Quand à la BAE et les CRS elles devaient tenir l’entrée principale et du côté du lycée Sainte Marie et tout le long tenu par les gendarmes.
LP : Est-ce que ce dispositif qui a fonctionné ?
R : Parfaitement, ce sont des missions classiques de ces unités. Lorsque les agents de la police criminelle sont entrés, il n’y a pas eu de résistance. Il y avait une crainte parce qu’au rassemblement, au district de police de Cocody, il a été clairement dit que ces jeunes à l’intérieur détenaient des armes. Mais ces jeunes ont été rassemblés et on leur a demandé de monter dans des véhicules de transport de troupes. Un jeune qui apparaissait comme le meneur a opposé un niet et était menaçant. Les autres ont suivi le mouvement de rébellion. C’est alors que des agents ont commencé à les battre. Les éléments de la BAE et des CRS ont fait leur irruption. Gaz lacrymogène, coups de crosses, coups de feu ont crée une situation de confusion. Nos chefs ne donnaient plus d’ordre précis.
LP : A quel moment ce jeune présenté comme meneur a-t-il été exécuté ?
R : Lorsque la BAE et les CRS ont fait irruption. Il a résisté aux premières balles. On avait l’impression que les balles ne le pénétraient pas. Pendant une minute, plusieurs agents l’ont mitraillé. A la fin, une a pénétré sa cuisse, il s’est effondré, une autre lui a été tirée dans la poitrine, il a commencé à agoniser. Une troisième à la tête pour l’achever.
LP : Qui a donné l’ordre de l’exécuter ?
R : Pas les chefs. Ça été l’initiative d’un certain nombre d’agents. Le premier coup est parti et les autres ont suivi. On ne comprenait pas l’attitude de nos chefs qui ne donnaient pas d’ordre. Certains agents sont restés moins euphoriques, car disent-ils, ne voulaient pas aller à la Cour pénale internationale.
LP : Où était en ce moment-là le commissaire Kouyaté Yssouf, chef de l’opération ?
R : Il est resté dehors avec son collègue, le commissaire Bouaténé Kouamé. Seul était à l’intérieur, le commissaire Adon Assy, chef de service du 18ème arrondissement sis à la riviera 2. On ne sait pourquoi, mais il était très excité.
LP : Et le corps du jeune (Sidibé dit Krimo, Ndlr ) exécuté ?
R : Nos chefs ont demandé d’amener son corps. Il a été transporté dans un de nos véhicules 4X4 de marque Mitsubishi pour une destination que j’ignorais.
LP : Et la perquisition, qu’est-ce qu’elle a donné ?
R : Le butin était maigre, deux machettes et une barre de fer.
LP : On parle d’agents de police blessés….
R : Il y a eu un seul, mais qui n’est pas le fait de ces jeunes. Un policier a tiré et la balle a effleuré son collègue. Sinon ces jeunes ne nous ont pas agressés.
LP : Saviez-vous que l’opération a été filmée ?
R : Oui ! Des riverains, en entendant les coups de feu sont sorti de leurs appartements, et depuis certains balcons, j’ai aperçu certains nous filmer avec leur téléphones portables. Certains de nos collègues ont également filmé la scène.
Entretien réalisé par Coulibaly Brahima