Après avoir tenté de résister face aux tueurs qui les endeuillent, depuis lundi dernier, les populations du département de Duékoué ont entrepris de quitter la ville pour trouver refuge ailleurs.
La violente crise inter-ethnique qui a éclaté, depuis lundi dernier, à Duékoué a commencé à faire ses déplacés. Jusqu'à la mi-journée d'hier, plus de 600 personnes déplacées ont été enregistrées par le comité de prise en charge mis en place par les Forces nouvelles, à Man, avec l'appui technique de la direction régionale du ministère de la Famille, de la Femme et des Affaires sociales. Selon une source proche de l'église catholique de Duékoué, plus de 10000 personnes sont refugiées à la mission catholique et vivent dans des conditions difficiles. Car ces personnes sont arrivées à Man dans un état de dénuement total. Elles ont fui la mort pour se retrouver dans la capitale des 18 Montagnes où elles sont logées dans des conditions passables, notamment dans les locaux du Conseil général, saccagés par des manifestants lors du déclenchement de la crise post-électorale. Le bâtiment qui les accueille n'a ni porte, ni fenêtre. Pas d'électricité, ni d'eau potable, en cette période où l'harmattan bat son plein.
Dès leur arrivée, le commandement du groupement d'instruction 1, en collaboration avec la délégation régionale des Forces nouvelles, la société civile et les organisations humanitaires locale, se sont mis en branle pour assurer l'accueil. Mais le débordement se fait sentir déjà. D'où l'appel au secours du délégué général des Forces nouvelles, Camara Daouda. « Nous voudrions solliciter l'appui des personnes de bonne volonté et les organisations humanitaires internationales pour une aide en vivres et non-vivres en vue de soutenir ces personnes que nous accueillons dans des conditions pas aisées », a-t-il lancé. Le responsable de la garnison militaire des Fn, l'infirmier militaire major Soro Gnamien, de son côté, assure la prise en charge médicale avec des ONG. « Là aussi, il y a insuffisance de médicaments », note le président du comité de coordination de la prise en charge des personnes déplacées, Touré Ousmane Junior. Certaine personnes ont fui la ville, laissant derrière elles, femmes et enfants. C'est le cas de Bandé Camara qui n'a pu avoir accès à son domicile depuis l'éclatement du conflit. Il se retrouve au camp des déplacés sans les autres membres de sa famille. « Ma femme et mes deux enfants sont restés à Duékoué », raconte-t-il, avec une grande inquiétude.
Sur place à Duékoué, il y a un calme relatif et la situation reste toujours tendue. « Dans la journée de mercredi, les forces de défense et de sécurité qui sont arrivées en renfort ont réussi à obtenir un cessez-le-feu, après avoir compris qu'ils avaient en face d'eux des Ivoiriens qui combattaient contre des mercenaires libériens. En accord avec des chasseurs Dozo, ils ont repoussé les mercenaires libériens qui y semaient la terreur. Ce matin (hier ndlr), les Libériens sont encore passés par la brousse pour attaquer le quartier Kôkôma. Ils ont tué deux personnes avant d'être repoussés par les Fds appuyées par les dozo qui assurent la sécurité dans le quartier », relate un de nos interlocuteurs à Duékoué. Le calme semblait être revenu dans la ville mais des tirs sporadiques se faisaient entendre çà et là. Selon un habitant du quartier Kôkôma, les forces de défense et de sécurité auraient demandé aux dozo de lever les barrages érigés dans le cadre de la sécurisation des quartiers. « Si les barrages sont levés, nous seront obligés de quitter la ville », s'inquiète G. Kader. Inquiétude qui se justifie puisqu'hier, la mort d'un gendarme, tué par les Libériens, a laissé croire à une intensification des affrontements. En tout cas, si cette mort se confirmait, elle pourrait constituer un tournant dans la crise. Les Fds laisseraient-elles ce crime commis par les mercenaires impuni ?
Kindo Oussény à Man
La violente crise inter-ethnique qui a éclaté, depuis lundi dernier, à Duékoué a commencé à faire ses déplacés. Jusqu'à la mi-journée d'hier, plus de 600 personnes déplacées ont été enregistrées par le comité de prise en charge mis en place par les Forces nouvelles, à Man, avec l'appui technique de la direction régionale du ministère de la Famille, de la Femme et des Affaires sociales. Selon une source proche de l'église catholique de Duékoué, plus de 10000 personnes sont refugiées à la mission catholique et vivent dans des conditions difficiles. Car ces personnes sont arrivées à Man dans un état de dénuement total. Elles ont fui la mort pour se retrouver dans la capitale des 18 Montagnes où elles sont logées dans des conditions passables, notamment dans les locaux du Conseil général, saccagés par des manifestants lors du déclenchement de la crise post-électorale. Le bâtiment qui les accueille n'a ni porte, ni fenêtre. Pas d'électricité, ni d'eau potable, en cette période où l'harmattan bat son plein.
Dès leur arrivée, le commandement du groupement d'instruction 1, en collaboration avec la délégation régionale des Forces nouvelles, la société civile et les organisations humanitaires locale, se sont mis en branle pour assurer l'accueil. Mais le débordement se fait sentir déjà. D'où l'appel au secours du délégué général des Forces nouvelles, Camara Daouda. « Nous voudrions solliciter l'appui des personnes de bonne volonté et les organisations humanitaires internationales pour une aide en vivres et non-vivres en vue de soutenir ces personnes que nous accueillons dans des conditions pas aisées », a-t-il lancé. Le responsable de la garnison militaire des Fn, l'infirmier militaire major Soro Gnamien, de son côté, assure la prise en charge médicale avec des ONG. « Là aussi, il y a insuffisance de médicaments », note le président du comité de coordination de la prise en charge des personnes déplacées, Touré Ousmane Junior. Certaine personnes ont fui la ville, laissant derrière elles, femmes et enfants. C'est le cas de Bandé Camara qui n'a pu avoir accès à son domicile depuis l'éclatement du conflit. Il se retrouve au camp des déplacés sans les autres membres de sa famille. « Ma femme et mes deux enfants sont restés à Duékoué », raconte-t-il, avec une grande inquiétude.
Sur place à Duékoué, il y a un calme relatif et la situation reste toujours tendue. « Dans la journée de mercredi, les forces de défense et de sécurité qui sont arrivées en renfort ont réussi à obtenir un cessez-le-feu, après avoir compris qu'ils avaient en face d'eux des Ivoiriens qui combattaient contre des mercenaires libériens. En accord avec des chasseurs Dozo, ils ont repoussé les mercenaires libériens qui y semaient la terreur. Ce matin (hier ndlr), les Libériens sont encore passés par la brousse pour attaquer le quartier Kôkôma. Ils ont tué deux personnes avant d'être repoussés par les Fds appuyées par les dozo qui assurent la sécurité dans le quartier », relate un de nos interlocuteurs à Duékoué. Le calme semblait être revenu dans la ville mais des tirs sporadiques se faisaient entendre çà et là. Selon un habitant du quartier Kôkôma, les forces de défense et de sécurité auraient demandé aux dozo de lever les barrages érigés dans le cadre de la sécurisation des quartiers. « Si les barrages sont levés, nous seront obligés de quitter la ville », s'inquiète G. Kader. Inquiétude qui se justifie puisqu'hier, la mort d'un gendarme, tué par les Libériens, a laissé croire à une intensification des affrontements. En tout cas, si cette mort se confirmait, elle pourrait constituer un tournant dans la crise. Les Fds laisseraient-elles ce crime commis par les mercenaires impuni ?
Kindo Oussény à Man