Les évêques ivoiriens ont-ils choisi de jouer leur partition dans la tentative de confiscation du pouvoir par Laurent Gbagbo et son clan ? Leur déclaration rendue publique hier, aux accents patriotiques, dénote d'un soutien sans fard à l'ex-chef de l'Etat. A l'Onuci, les leaders religieux demandent « avec insistance de respecter la souveraineté de notre pays. » Sur la question de l'intervention militaire, ils ne prennent pas de gants : « Nous disons non à une telle intervention. » Les évêques enfoncent le clou. « Cherchons à sauvegarder et à préserver la dignité et la souveraineté de notre pays en respectant et en faisant respecter ses institutions », plaident-ils, s'alignant sur les thèses du camp Gbagbo. Par ailleurs, les évêques ont cru bon de rappeler aux chrétiens que leur foi « interdit l'usage de la violence sous toutes ses formes : ni par la parole, ni par les actes. » Pourtant toutes les sources indiquent qu'à ce jour, plus de 200 personnes ont été tuées. Des innocents sont enlevés dans leurs domiciles et exécutés. Et, la responsabilité du pouvoir Gbagbo est engagée par tous les observateurs impartiaux. Mais ces évêques-là restent muets sur ce sujet.
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