Pas un seul jour ne passe sans que le sang humain ne verse sur le territoire ivoirien. Les Ivoiriens qui croyaient refermer la parenthèse de sang ouverte depuis l’avènement des refondateurs au pouvoir, en allant massivement voter les 31 octobre et 28 novembre 2010, se trouvent aujourd’hui entraînés, malgré eux, dans une tragi-comédie. Par la faute d’un seul individu : Laurent Gbagbo. Et pourtant, tout était bien parti pour que la longue crise déclenchée depuis 2000 connaisse une heureuse fin. Les Ivoiriens, extenués par une décennie de crise sociopolitique, ont décidé de la régler de façon démocratique. L’élection présidentielle de 2010 avait pour principal objectif de situer le peuple de Côte d’Ivoire sur l’identité de celui qui doit le diriger pour ces cinq dernières années. Les Ivoiriens étaient convaincus que cette situation de ni paix ni guerre dans laquelle ils ont vécu depuis huit ans, allait s’achever après l’élection présidentielle. C’est la raison pour laquelle ils ont massivement participé aux scrutins du 31 octobre et 28 novembre 2010. Le taux de participation de plus de 80% n’est pas seulement un simple indicateur. Mais il traduit la volonté du peuple de Côte d’Ivoire de sortir de la crise par les urnes. Les populations ivoiriennes étaient d’autant confiantes en cette élection présidentielle que lors du face-à-face télévisé avant le deuxième tour, les deux candidats ont juré devant la nation d’accepter le verdict des urnes. Aujourd’hui, ce verdict est connu. Mais Laurent Gbagbo refuse de reconnaître sa défaite. Pire, il tente de s’imposer au peuple par la terreur. Les Ivoiriens à qui il veut voler le pouvoir veulent s’opposer. Il réprime toute contestation dans le sang. Depuis le hold up électoral perpétré par le Conseil constitutionnel, toute manifestation est sauvagement matée. De nombreux jeunes dans la fleur de l’âge, ont été brutalement arrachés à l’affection des leurs par des miliciens et mercenaires étrangers à la solde de Laurent Gbagbo. De jour comme de nuit, ces tueurs pénètrent dans les quartiers d’Abidjan pour semer la mort et la désolation. Plusieurs centaines de personnes ont été enlevées dans la rue ou extraites de leur domicile par des hommes en armes. Plus tard, ces mêmes personnes ont été retrouvées mortes, abandonnées dans des caniveau ou dans des endroits situés à la périphérie d’Abidjan, tels que N’Dotré, PK 18 ou encore la forêt du Banco. Au total, ce sont plus 210 personnes, selon le dernier de l’ONU, qui ont été ainsi assassinés par le régime sanguinaire de Laurent Gbagbo. La liste macabre n’est malheureusement pas encore arrêtée. Le mardi 4 janvier dernier, tôt le matin, les tueurs du régime FPI ont encore frappé. Le jeune Sidibé Ibrahim a été lâchement assassiné par des policiers et gendarmes venus, dit-on, opérer une perquisition. En réalité, il s’agissait d’une expédition punitive pour exécuter le jeune « dozo » qui avait donné du fil à retordre aux miliciens et mercenaires de Laurent Gbagbo lors de la marche du jeudi 16 décembre initiée par le gouvernement légitime de Côte d’Ivoire. Marche pacifique qui avait pour objectif de libérer la RTI et installer le gouvernement du Premier ministre Guillaume Soro. Mais au cours de ce jeudi noir, plusieurs dizaines de manifestants aux mains nues ont été froidement abattus par les chiens de guerre employés par le mauvais perdant du second tout de l’élection présidentielle. Depuis mercredi dernier, les tueries se poursuivent, cette fois-ci à Duékoué. Les affrontements interethniques entre Malinké et Guéré ont tourné aux massacres depuis l’entrée en action des miliciens libériens et certains éléments zélés des forces de défense et sécurité. Aux heures du couvre-feu qui a été instauré dans la ville de 14h à 6h du matin, ces miliciens libériens accompagnés de leurs complices des FDS pénètrent les quartiers pour assassiner et violer les populations réputées acquises à la cause du président Alassane Dramane Ouattara. Aujourd’hui encore, la ville continue de compter et de pleurer ses morts. A quand la fin de cette tragédie ? Personne ne peut l’affirmer avec certitude, puisque c’est chaque jour que les Ivoiriens apprennent l’existence de caches d’armes en certains lieux d’Abidjan et l’intérieur du pays. Mais il est clair que tant que Laurent Gbagbo squattera illégalement le palais du Plateau, les tueries ne s’arrêteront pas. Car Laurent Gbagbo n’est pas dans une disposition d’esprit qui peut garantir la paix en Côte d’Ivoire. Faisant fi de la volonté du peuple, il veut gouverner le pays de Félix Houphouët-Boigny dans la terreur. Quand on sait que le peuple n’est prêt à accepter qu’on usurpe son pouvoir, il faut craindre le pire tant que sa grande capacité de nuisance sera intacte. Il est donc temps de le stopper dans sa folie meurtrière. Il y va l’avenir de la nation ivoirienne.
JCC
JCC