Ils viennent de loin, les journalistes qui sont allés couvrir hier, la conférence de presse du président de la République, Alassane Ouattara. Les hommes des médias qui, d’ordinaire joignaient le Golf Hôtel par hélicoptère ont eu pour leur compte quand ils ont voulu faire le trajet par la route. Pour rallier le Golf hôtel à partir de l’hôtel Sebroko, qui habituellement, se fait en 15 minutes, les journalistes ont mis 1H de temps. C’est à 12H15 que les hommes des médias ont embarqué à bord de deux bus à Sebroko pour l’hôtel du Golf. Après un périple tumultueux du fait des barrages autour la Rti et au siège du Pdci, c’est à 12H 40 que les hommes des médias parviennent au premier check-point de la Garde républicaine, juste après l’ambassade des Etats Unis. Le premier bus essuie le courroux d’un soldat visiblement irrité qui a demandé à tout le monde de descendre. Comme des clandestins, il intime l’ordre aux occupants de vider les bus. Il passe au peigne fin cameras, appareils photos, trépieds etc. Devant cet obstacle, le chauffeur du premier bus lance un coup de fil à un capitaine de l’Onuci pour décanter la situation. C’était le geste qu’il ne fallait pas commettre. Ce dernier traite la communauté internationale de tous les noms d’oiseau. Excédé, notre soldat se débarrasse même de sa kalachnikov qu’il juge petit pour soulever un fusil mitrailleur avant se mettre en position de tir, le canon orienté vers les journalistes. Le spectacle est digne d’un film de l’acteur Rambo ! Le soldat et un capitaine de la G.R qui est arrivé sur les lieux demandent aux deux véhicules de faire demi-tour. Ni l’intervention de l’Adjudant Dacoury, l’ami des journalistes du palais n’a pu raisonner ses frères d’arme. Finalement, c’est les confrères d’Al Jazeera et du New York’s Time qui sont parvenus à convaincre le capitaine. Ce dernier après une conversation de dix minutes au téléphone tient ce discours aux journalistes : « C’est votre gars qui a appelé un capitaine de l’Onuci qui a fait que j’ai voulu vous refouler. Ici là, nous on s’en fout d’Onuci et de qui que ce soit ! Ok ? ». Comme des écoliers dans une salle de classe, les journalistes répondent en cœur : « Oui, nous sommes vraiment désolés ! ». Finalement tout rentre en ordre. Après 30 minutes, les deux bus franchissent les Cheick-point pour prendre la direction de l’hôtel du Golf.
Kra Bernard
Kra Bernard