En attendant qu’ils soient mieux pris en charge par le système des Nations Unies qui y a dépêché une équipe humanitaire, les déplacés, fuyant les affrontements de Duékoué, continuent de vivre un véritable drame dans leur camp de fortune.
Malgré les assurances des forces de défense et de sécurité, la cité du Guémon continue de se vider de ses populations. Si les autochtones Guéré ont préféré rejoindre leurs villages d’origine pour les uns, les autres prennent la direction d’Abidjan et certains le Liberia via Guiglo et Touleupleu. Les allogènes malinké et Dan, quant à eux, préfèrent rejoindre les zones Centre, Nord et Ouest où ils se sentent le mieux en sécurité. La majorité des fonctionnaires a tout simplement plié bagages pour quitter, pour certains, définitivement la ville. « Je ne compte plus revenir ici. Je ne veux vraiment plus vivre les atrocités que j’ai vécues », fulmine K. J. F., un enseignant du secondaire qui ajoute que les syndicats d’enseignants sont tous unanimes que la sécurité à Duékoué n’est pas du tout garantie avec la présence massive des miliciens armés qui ne cessent de commettre des vols à main armée et des viols sur les femmes. Seul le corps médical est présent. Et rien ne montre que celui-ci pourra tenir encore longtemps avec la pénurie de vivres et d’eau potable qui sévie en ce moment dans la ville. La vie par- contre a timidement repris. Les véhicules de transport de produits agricoles ont repris leurs activités ainsi que ceux du transport des personnes. Seulement, les taxis communaux restent encore stationnés.
Le vice-président du Conseil général de Guiglo, Yahi Octave, l’imam central de la ville, les autorités administratives et militaires et quelques chefs coutumiers poursuivent leurs efforts de médiation en vue de trouver une solution durable à cette crise qui a causé d’énormes dégâts, donnant à Duékoué, l’image d’une ville-fantôme. Des quartiers comme ‘’Belleville’’ et ‘’quartier Guéré’’ sont partis dans les flammes causées par les protagonistes, faisant des milliers de sans abri dans la ville. Seuls les quartiers ‘’Toguéi’’, ‘’Kôkôma’’ et Carrefour (connu pour sa réputation de nid de miliciens armés), continuent d’être habités. Dans ce dernier quartier, le problème de la faim est plus accentué. Compte tenu de l’insécurité qui y règne, les autochtones, laborieux, qui disposent de vivres, n’osent pas s’y rendre. Les animaux qui y étaient parqués à proximité de l’abattoir de la ville, ont tous été tués par les habitants et aujourd’hui, c’est une véritable catastrophe humanitaire qui y sévit. Dans la nuit de jeudi à vendredi, c’est au total 11 miliciens qui sont abattus par les forces de sécurité, pendant le couvre-feu alors qu’ils tentaient de cambrioler des magasins, à la recherche de nourriture.
A Man, les déplacés de Duékoué, jusqu’à la matinée d’hier, avaient dépassé le nombre de 1650, et les arrivées par vagues se poursuivaient aussi bien en minicar qu’en camionnette de transport de marchandises. Le système des Nations Unies a dépêché une mission humanitaire d’urgence pour évaluer les besoins de ces personnes déplacées qui se trouvaient jusqu’à hier, dans un camp de fortune au Conseil général. Dans l’après-midi d’hier, le camp a été évacué et relayé au foyer des vacances de la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnsp). Un site plus commode qui abritait les unités des forces du Centre de commandement intégré. Le coordonnateur humanitaire du système des Nations Unies et l’ensemble de sa délégation, après avoir visité les sites d’hébergement à Duékoué, Man et Danané, a indiqué que les organisations humanitaires entendent tout mettre en œuvre, selon leurs possibilités, pour donner une réponse rapide et fiable aux préoccupations des personnes déplacées, majoritairement composées de femmes, d’enfants et quelques personnes âgées. Il faut noter qu’il y a parmi ces déplacés, près de 30 femmes enceintes, plus de 100 enfants dont environ 90 élèves et 39 femmes allaitantes. Ils sont tous confrontés à des problèmes de kit de toilette, de tenues vestimentaires et surtout de vivres. Les conditions d’hébergement sont aussi très précaires.
Kindo Ousseny à Man
Malgré les assurances des forces de défense et de sécurité, la cité du Guémon continue de se vider de ses populations. Si les autochtones Guéré ont préféré rejoindre leurs villages d’origine pour les uns, les autres prennent la direction d’Abidjan et certains le Liberia via Guiglo et Touleupleu. Les allogènes malinké et Dan, quant à eux, préfèrent rejoindre les zones Centre, Nord et Ouest où ils se sentent le mieux en sécurité. La majorité des fonctionnaires a tout simplement plié bagages pour quitter, pour certains, définitivement la ville. « Je ne compte plus revenir ici. Je ne veux vraiment plus vivre les atrocités que j’ai vécues », fulmine K. J. F., un enseignant du secondaire qui ajoute que les syndicats d’enseignants sont tous unanimes que la sécurité à Duékoué n’est pas du tout garantie avec la présence massive des miliciens armés qui ne cessent de commettre des vols à main armée et des viols sur les femmes. Seul le corps médical est présent. Et rien ne montre que celui-ci pourra tenir encore longtemps avec la pénurie de vivres et d’eau potable qui sévie en ce moment dans la ville. La vie par- contre a timidement repris. Les véhicules de transport de produits agricoles ont repris leurs activités ainsi que ceux du transport des personnes. Seulement, les taxis communaux restent encore stationnés.
Le vice-président du Conseil général de Guiglo, Yahi Octave, l’imam central de la ville, les autorités administratives et militaires et quelques chefs coutumiers poursuivent leurs efforts de médiation en vue de trouver une solution durable à cette crise qui a causé d’énormes dégâts, donnant à Duékoué, l’image d’une ville-fantôme. Des quartiers comme ‘’Belleville’’ et ‘’quartier Guéré’’ sont partis dans les flammes causées par les protagonistes, faisant des milliers de sans abri dans la ville. Seuls les quartiers ‘’Toguéi’’, ‘’Kôkôma’’ et Carrefour (connu pour sa réputation de nid de miliciens armés), continuent d’être habités. Dans ce dernier quartier, le problème de la faim est plus accentué. Compte tenu de l’insécurité qui y règne, les autochtones, laborieux, qui disposent de vivres, n’osent pas s’y rendre. Les animaux qui y étaient parqués à proximité de l’abattoir de la ville, ont tous été tués par les habitants et aujourd’hui, c’est une véritable catastrophe humanitaire qui y sévit. Dans la nuit de jeudi à vendredi, c’est au total 11 miliciens qui sont abattus par les forces de sécurité, pendant le couvre-feu alors qu’ils tentaient de cambrioler des magasins, à la recherche de nourriture.
A Man, les déplacés de Duékoué, jusqu’à la matinée d’hier, avaient dépassé le nombre de 1650, et les arrivées par vagues se poursuivaient aussi bien en minicar qu’en camionnette de transport de marchandises. Le système des Nations Unies a dépêché une mission humanitaire d’urgence pour évaluer les besoins de ces personnes déplacées qui se trouvaient jusqu’à hier, dans un camp de fortune au Conseil général. Dans l’après-midi d’hier, le camp a été évacué et relayé au foyer des vacances de la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnsp). Un site plus commode qui abritait les unités des forces du Centre de commandement intégré. Le coordonnateur humanitaire du système des Nations Unies et l’ensemble de sa délégation, après avoir visité les sites d’hébergement à Duékoué, Man et Danané, a indiqué que les organisations humanitaires entendent tout mettre en œuvre, selon leurs possibilités, pour donner une réponse rapide et fiable aux préoccupations des personnes déplacées, majoritairement composées de femmes, d’enfants et quelques personnes âgées. Il faut noter qu’il y a parmi ces déplacés, près de 30 femmes enceintes, plus de 100 enfants dont environ 90 élèves et 39 femmes allaitantes. Ils sont tous confrontés à des problèmes de kit de toilette, de tenues vestimentaires et surtout de vivres. Les conditions d’hébergement sont aussi très précaires.
Kindo Ousseny à Man