« Ils allument le feu, ils l`activent et après ils viennent jouer au pompier ! » Ce refrain d`une célèbre chanson de la star du Reggae mondial, Tiken Jah Fakoly sied, trait pour trait, aux actions des cadres et responsables du Front Populaire Ivoirien (FPI) de la Région des Montagnes et du Moyen Cavally (Ouest de la Côte d`Ivoire). Si les affrontements interethniques de la semaine dernière, à Duékoué, ont connu une ampleur sans pareille : 36 morts, 86 blessés et plus de 300 maisons et magasins partis en fumée, c`est avec l`implication des cadres et responsables LMP natifs de cette région. Les populations accusent Marcel Gossio (ancien directeur du Port d`Abidjan), Hubert Oulaye (ancien ministre de la Fonction publique) et Emile Guiriéoulou (Député de Guiglo et ministre du gouvernement fantoche de Gbagbo) de recruter des mercenaires libériens et entretenir des miliciens pour semer la mort et la désolation. Dimanche dernier, Emile Guiriéoulou a pris part, à Duékoué, à la cérémonie de réconciliation entre les communautés autochtones Guérés et allogènes Malinkés. Pour tous ceux qui ont suivi cette crise éclatée le 3 janvier dernier, suite au décès de Dame Diomandé Sally, ce sont des larmes de crocodiles qu`Emile Guiriéoulou a versées. Car, en réalité, sa présence était interprétée comme celle du pyromane qui vient éteindre le feu allumé de ses propres mains. Car, à la suite de l`assassinat de dame Diomandé Sally de l`ethnie Malinké, à Fengolo sur l`axe Duékoué-Man, par des "coupeurs de route " reconnus être des jeunes Guérés, les jeunes Malinké, en représailles, s`attaquent aux guérés et leurs biens. La réplique des Malinkés ne se fait pas attendre. Au lieu d`anticiper avec des actions de conciliation, pour empêcher que ces populations qui ont toujours vécu en parfaite intelligence ne s`affrontent, ces pyromanes ont joué la carte du pourrissement. Les mercenaires libériens et mercenaires venus des localités telles que Guiglo, Toulépleu, en renfort à ceux de Duékoué, ont fait un carnage. Depuis la prise de pouvoir de Laurent Gbagbo, en 2000, dans des conditions calamiteuses, l`Ouest de la Côte d`Ivoire qui pilule de mercenaires et miliciens, n`a jamais connu la paix. La tension s`est exacerbée, ces derniers jours, avec la volonté de Laurent Gbagbo de confisquer le pouvoir perdu dans les urnes le 28 novembre dernier face à Alassane Ouattara élu avec 54,1% des suffrages des Ivoiriens. En réalité, la présence d`Emile Guirioulou, à Duékoué dimanche dernier, n`était pas une visite de compassion. Il était simplement venu constater le résultat du travail accompli par les mercenaires et miliciens mis en mission. Recruter des tueurs à gage pour semer la mort et la désolation dans sa région natale et entrer dans les bonnes grâces de Gbagbo heureux ! Il faut être responsable LMP (La Mort Partout) pour le faire.
JAD
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