Abobo est une commune martyre. C’est un euphémisme de le dire. Située au nord d’Abidjan, cette vaste commune, très peuplée, est depuis dix-ans, le souffre-douleur du régime frontiste. Dès que le pouvoir Gbagbo sent que son siège, qu’il usurpe aujourd’hui, vacille, il s’en prend aussitôt à Abobo.
On se rappelle encore, comme si c’était hier avec une pointe de tristesse, qu’en octobre 2000, pendant que Laurent Gbagbo prêtait serment au Palais présidentiel du Plateau qu’il occupe illégalement depuis sa défaite dans les urnes le 28 novembre dernier, des gendarmes exécutaient de sang-froid plusieurs dizaines de jeunes de cette cité. Pour la plupart extraits de leur domicile ou encore raflés dans la rue. La suite, on la connaît. Ce sera un charnier de 57 corps nus, découverts dans la forêt du Banco, à Yopougon. Rien qu’à y penser, on frémit encore, parce que l’horreur était à son comble.
Depuis, Abobo est restée indéfiniment dans le viseur des refondateurs. Son seul crime : regorger de plusieurs milliers de partisans et sympathisants d’Alassane Ouattara, le président élu démocratiquement. Mais surtout, d’hommes et femmes, jeunes et vieux, pauvres et nantis, qui aspirent à une Côte d’Ivoire, libre, juste et démocratique.
Abobo a toujours été en première ligne durant les luttes pour la conquête démocratique. Cela, naturellement, dérange la dictature des frontistes. C’est pourquoi, elle est sans cesse dans le viseur des soldats de Gbagbo.
Au moindre soubresaut sociopolitique, cette cité est aussitôt assiégée, par des hommes en armes. Et bonjour, les bastonnades, les actes de vandalisme et pire, les exécutions sommaires !
Souvenons-nous, le 16 décembre dernier, jour de la marche du RHDP pour la libération de la RTI (Radiodiffusion Télévision Ivoirienne) aux mains du régime illégal de Laurent Gbagbo, Abobo a été littéralement envahie par la soldatesque du chef des refondateurs : forces régulières et miliciens compris. La répression y sera terrible, avec à la clé de nombreuses exactions et surtout de graves violations de droits de l’homme. Plusieurs jours après cette marche, les Forces de Défense et de Sécurité « loyales » à Gbagbo occuperont cette commune. Chaque nuit, les populations sont traumatisées par des tirs nourris. Des personnes sont extraites de leur maison, avant d’être exécutées par des tueurs cagoulés, aux accents libériens…
La descente musclée d’avant-hier des soldats de Gbagbo à Abobo, précisément dans le sous-quartier PK18, suivie du siège, hier, de cette cité, achève de convaincre sur la volonté manifeste du président sortant et de son clan de la faire taire. Par tous les moyens !
Derrière cette opération militaire, se cache, sans coup férir, un objectif bien précis. Il s’agit de créer la psychose au sein des habitants d’Abobo, il est vrai, plus prompts à répondre aux mots d’ordre de manifestation. Et surtout de fragiliser Abobo, commune acquise à Alassane Ouattara que le camp Gbagbo redoute énormément. Enfin, cette action est également une opération punitive, une façon pour les hommes de Laurent Gbagbo de punir Abobo, parce qu’elle porte dans son cœur le président Alassane Ouattara. En le faisant, ils croient ainsi le priver d’un de ses soutiens de poids, en matière de mobilisation populaire. Un calcul manichéen qui fait, hélas, depuis mardi, des morts inutiles !
Y.Sangaré
On se rappelle encore, comme si c’était hier avec une pointe de tristesse, qu’en octobre 2000, pendant que Laurent Gbagbo prêtait serment au Palais présidentiel du Plateau qu’il occupe illégalement depuis sa défaite dans les urnes le 28 novembre dernier, des gendarmes exécutaient de sang-froid plusieurs dizaines de jeunes de cette cité. Pour la plupart extraits de leur domicile ou encore raflés dans la rue. La suite, on la connaît. Ce sera un charnier de 57 corps nus, découverts dans la forêt du Banco, à Yopougon. Rien qu’à y penser, on frémit encore, parce que l’horreur était à son comble.
Depuis, Abobo est restée indéfiniment dans le viseur des refondateurs. Son seul crime : regorger de plusieurs milliers de partisans et sympathisants d’Alassane Ouattara, le président élu démocratiquement. Mais surtout, d’hommes et femmes, jeunes et vieux, pauvres et nantis, qui aspirent à une Côte d’Ivoire, libre, juste et démocratique.
Abobo a toujours été en première ligne durant les luttes pour la conquête démocratique. Cela, naturellement, dérange la dictature des frontistes. C’est pourquoi, elle est sans cesse dans le viseur des soldats de Gbagbo.
Au moindre soubresaut sociopolitique, cette cité est aussitôt assiégée, par des hommes en armes. Et bonjour, les bastonnades, les actes de vandalisme et pire, les exécutions sommaires !
Souvenons-nous, le 16 décembre dernier, jour de la marche du RHDP pour la libération de la RTI (Radiodiffusion Télévision Ivoirienne) aux mains du régime illégal de Laurent Gbagbo, Abobo a été littéralement envahie par la soldatesque du chef des refondateurs : forces régulières et miliciens compris. La répression y sera terrible, avec à la clé de nombreuses exactions et surtout de graves violations de droits de l’homme. Plusieurs jours après cette marche, les Forces de Défense et de Sécurité « loyales » à Gbagbo occuperont cette commune. Chaque nuit, les populations sont traumatisées par des tirs nourris. Des personnes sont extraites de leur maison, avant d’être exécutées par des tueurs cagoulés, aux accents libériens…
La descente musclée d’avant-hier des soldats de Gbagbo à Abobo, précisément dans le sous-quartier PK18, suivie du siège, hier, de cette cité, achève de convaincre sur la volonté manifeste du président sortant et de son clan de la faire taire. Par tous les moyens !
Derrière cette opération militaire, se cache, sans coup férir, un objectif bien précis. Il s’agit de créer la psychose au sein des habitants d’Abobo, il est vrai, plus prompts à répondre aux mots d’ordre de manifestation. Et surtout de fragiliser Abobo, commune acquise à Alassane Ouattara que le camp Gbagbo redoute énormément. Enfin, cette action est également une opération punitive, une façon pour les hommes de Laurent Gbagbo de punir Abobo, parce qu’elle porte dans son cœur le président Alassane Ouattara. En le faisant, ils croient ainsi le priver d’un de ses soutiens de poids, en matière de mobilisation populaire. Un calcul manichéen qui fait, hélas, depuis mardi, des morts inutiles !
Y.Sangaré