L’ex-chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, doit vraiment méditer ces paroles de Monseigneur Jean Salomon Lezoutié, évêque coadjuteur du diocèse de Yopougon. « Pour ce nouveau mandat nébuleux auquel vous tenez beaucoup, permettez que je donne ma langue au chat, tout en souhaitant, qu’il ne donnera pas l’occasion à l’histoire de dire de vous, ‘’il fut grand certes, mais il a plus aimé le pouvoir que son peuple’’ ». En tenant ces propos, le prélat voulait attirer l’attention de Laurent Gbagbo sur les immenses conséquences de son entêtement à vouloir confisquer un pouvoir qu’il a perdu dans les urnes. En vrai homme de Dieu, Monseigneur Lezoutié n’a pas eu tort. Depuis la proclamation des résultats par la CEI et le putsch constitutionnel opéré par le candidat LMP, pas un jour ne passe sans que l’on ne déplore la mort d’un ivoirien. Le dernier bilan de l’ONU faisait état de 2010 morts. Mais ce chiffre est largement dépassé aujourd’hui. Les derniers évènements à Abobo, au nord ‘Abidjan, font état d’au moins 9 morts. Et ces morts ont été enregistrés tant du côté des FDS que des civils. Pourtant, rien ne saurait justifier ces pertes en vies humaines. Laurent Gbagbo fait tuer les Ivoiriens pour rien. Tout le monde, à commencer par lui-même, sait que sa tentative de s’accrocher au pouvoir n’aboutira pas. Jamais, la communauté internationale qui s’est investie tant financièrement, qu’humainement dans l’organisation des élections en Côte d’Ivoire, ne saurait accepter que la démocratie soit bâillonnée. ‘’Le Machiavel de la lagune Ebrié ‘’ sait qu’il partira. Ce n’est qu’une question de temps. Mais en attendant, comme tout bon dictateur, il essaie de faire croire à ce qui lui reste encore de partisans, qu’il tient toujours les rênes du pouvoir. Des FDS à sa solde font des descentes musclées dans les quartiers réputés favorables au président élu Alassane Ouattara. Malheureusement, ces opérations se soldent par des pertes en vies humaines, aussi bien du côté des FDS que des civils. Toute chose qui n’est pas acceptable. Car qu’ils soient civils ou corps habillés, ce sont des Ivoiriens qui meurent. Cela, par la faute de Laurent Gbagbo. S’il a encore un peu d’amour pour le peuple ivoirien, l’ancien chef d’Etat devrait quitter le palais présidentiel auquel il s’accroche comme un naufragé. Par cet acte, il épargnera la vie à de nombreux Ivoiriens. A moins que ce ne soit Monseigneur Lezoutié qui n’ait raison. Ce qui sera vraiment dommage !
Dao Maïmouna
Dao Maïmouna