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Politique Publié le vendredi 14 janvier 2011 | Nord-Sud

Abobo - Calme précaire après deux jours d`affrontements

C'est l'accalmie à Abobo où la journée de mardi et la nuit de mercredi ont vu des affrontements à l'arme lourde entre des Forces de défense et de sécurité et des civils qui ont fait des morts. La situation reste toutefois tendue.

Le volcan s'est rendormi. La nuit était calme à Abobo, hier, où de violents affrontements à l'arme lourde entre des Forces de défense et de sécurité (Fds) et des civils du quartier Marley avaient empêché les riverains de fermer l'œil. Les Fds avaient perdu neuf des leurs dans les combats. On avait alors craint que dans le secret du couvre-feu instauré en début de soirée, les soldats veuillent se venger. Suspicion légitimée par le convoyage de matériels lourds de guerre dans la commune.
A Abobo comme à Anyama, les armes n'ont pas tonné. « Nous avons vu cinq chars et une vingtaine de pick up entrer dans le quartier. Deux des chars faisaient la navette entre Anyama et Adjamé », confie un habitant d'Anador. Qui révèle que, dès l'annonce du couvre-feu, les jeunes se sont mis à barricader les rues. L'interdiction d'être dehors a, à l'en croire, été observée seulement sur la grande voie : « nous étions dans le quartier ». Situation également calme à Anyama. Les chars et autres armes lourdes, notamment des lance-roquettes, convoyés dans la cité de kola n'ont eu qu'un but d'intimidation. A moins que les soldats aient été dissuadés par la présence de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (Onuci). « Les Casques bleus ont forcé un barrage des Fds pour prendre position près des habitants. Ils y sont restés jusqu'à 5 heures. Et, ont commencé à partir après le départ des Fds », a confié un riverain. Il soutient qu'à 7 heures, un hélicoptère de l'Onuci est venu survoler le quartier probablement pour s'enquérir de la situation. « Nous avons approché les soldats de l'Onuci. L'un des leurs nous a rassurés en nous disant qu'ils seront toujours présents pour notre sécurité », a ajouté notre interlocuteur. A l'en croire, les habitants ont érigé des barrages à cause du couvre-feu. « Nous sommes vraiment dans une zone de guerre. C'est hier que nous l'avons compris à la vue des armes que possédaient les Fds », a-t-il confié. Hier, encore, plusieurs hommes en treillis ont envahi PK 18 en fin de matinée. Ce sont 1200 éléments issus du Cecos Bmo, du Basa (Bataillon d'artillerie sol-air), du 1er bataillon, du camp commando d'Abobo et d'autres personnes encagoulées (des mercenaires ?).
Bamba K. Inza
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