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Politique Publié le lundi 17 janvier 2011 | Nord-Sud

Des FDS en colère: “Nous défendrons désormais les populations”

© Nord-Sud Par Emma
Cinquantenaire de la Côte d`Ivoire: le président Laurent Gbagbo assiste à la prise d`armes au palais
Samedi 7 août 2010. Abidjan, palais présidentiel du Plateau. Le défilé militaire est le point culminant des cérémonies marquant la fête de l`indépendance.
Quand la grande muette se met à grogner… le chef va y laisse des plumes. En des mots très, très durs, des militaires réunis au sein du Cercle des officiers pour la renaissance des Fanci (Corfa) dénoncent l`attitude partisane de l`armée et reprochent au général de corps d`armée, Philippe Mangou, son silence coupable dans cette situation. Décidés à ne plus cautionner ce qui se passe, les membres du Corfa préviennent qu`ils mettront tout en œuvre pour protéger la population. « Désormais, chaque fois que vous programmerez de telles descentes meurtrières, (comme celles de PK 18 et d`Abobo-Marley, ndlr), nous réagirons; certains d`entre nous serons toujours sur le terrain pour défendre les pauvres populations », ont-ils mis en garde dans une lettre ouverte au chef d`état-major des Fanci. Et, d`ajouter : « le jour se lèvera. Nous avons décidé d`y œuvrer désormais. Nous avons décidé de rester pénétrés des idéaux de nos anciens, en défendant désormais les populations partout où elles seront victimes d`actes de barbarie, de faire rétablir d`abord la justice et ensuite la paix dans notre pays ». « Plus jamais de 16 décembre (date de la marche d`installation du nouveau Dg de la Rti réprimée dans le sang par des Fds et des mercenaires, ndlr), car il vous faut tenir compte de l`état d`esprit de vos hommes, de tous vos hommes. D`ailleurs, si vous aviez encore vos réflexes de soldat, vous auriez remarqué le professionnalisme de la riposte et de toutes les autres actions menées dans le secteur d`Abobo ce jour-là », poursuivent les auteurs de la lettre. Qui ne manquent pas d`interroger leur chef sur le choix d`Abobo et d`Anyama pour ces opérations : « Ne savez-vous pas que des étudiants possèdent des armes de guerre sur le Campus et à la Cité Mermoz? Que des armes ont été distribuées aux «jeunes patriotes» et autres miliciens? Que des mercenaires manœuvrent sur notre territoire «souverain» ivoirien? Que des habitations sont marquées par de sinistres individus des lettres «D» pour dire «dioula» et «B» pour dire baoulé?», « Que, officieusement, de nouvelles recrues en majorité «bété» sont formées et incorporées à la Garde républicaine sans que vous ne soyez consulté? Que dites-vous de tout ça? Vous répondrez un jour de cette forfaiture et de cette haute trahison vis-à-vis de la Nation ivoirienne et des valeurs des Fanci ». Selon eux, contrairement à ce que veut faire croire le général quatre étoiles, l`armée est divisée : « C`est pourquoi certains d`entre nous sont arrêtés sur des mensonges, d`autres sont en fuite à cause de fausse accusation, et que quotidiennement des rumeurs envahissent nos casernes ». Les auteurs de la missive estiment qu`en se rangeant du côté de la population, ils n`ont pas trahi : « Qui trahit entre celui qui a prêté serment en tant qu`officier et qui participe à l`assassinat des populations ou qui n`y réagit pas alors qu`il en a les moyens, et ceux qui les défendent ? Nous ne vous reconnaissons plus».

Bamba K. Inza
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