Hier lundi 17 janvier, les abords des locaux de la Banque centrale des Etats de l`Afrique de l`Ouest (Bceao), au Plateau, ressemblaient fort à un champ de bataille. Aux environs de 15 h, des coups de feu nourris se font entendre devant cette institution. Renseignements pris, il s`agissait de tirs de dissuasion de certains casques bleu de l`Onuci envahis par des ``sorbonnards``(des jeunes qui fréquentent la ``Sorbonne``, espace de libre échange et de vente d`articles divers au Plateau) qui tentaient de les prendre à partie. Les agents des forces de défense et de sécurité (Fds-ci) assurant la sécurité des locaux de la Bceao, qui, selon des informations concordantes, ont pensé à une prise de la banque centrale, ne se sont pas fait prier pour tirer aussi en l`air. A la suite des rafales de part et d`autre, on déplore 2 blessés par balles et 12 autres personnes portant des égratignures, occasionnées lors de la débande. A en croire les informations, en milieu d`après-midi, un char et 2 pickups de l`Onuci se retrouvent en face des locaux de la Bceao. Ces soldats, des casques bleu rejoignaient l`hôtel Pullman où ils sont chargés de sécuriser le cortège du Premier ministre kenyan, Raïla Odinga, médiateur dans la crise post-électorale ivoirienne, arrivé à Abidjan, quelques heures auparavant. Il n`en fallait pas plus, pour que des ``sorbonnards``, alertés, certainement par des tierces personnes, ont déferlé sur les lieux. Sur place, les manifestants empêchent le convoi d`avancer. Certains, comme l`indiquent nos sources, grimpent sur les chars. Les soldats de l`Onuci tirent en l`air, pour dissuader les manifestants, avant de quitter les lieux. Au même moment, les agents des Fds-ci chargés de la sécurisation des locaux de la Bceao, font aussi usage de leurs armes. A leur tour, ils libèrent des rafales en l`air. Pris donc de panique, les ``sorbonnards`` choisissent de décamper. Dans la débandade, 14 manifestants sont blessés, dont deux par balles. Après une trentaine de minutes de tirs nourris, le calme est revenu et les blessés ont été évacués aux urgences de l`hôpital militaire d`Abidjan (Hma). On peut alors affirmer qu`il y a eu plus de peur que de mal, si l`on en croit nos sources. Rappelons que depuis un moment déjà, les soldats de l`Onuci et les jeunes patriotes ne sont pas en odeur de sainteté. La cohabitation avec les soldats onusiens est devenue très difficile.
FOFANA Mambé
FOFANA Mambé