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Politique Publié le vendredi 21 janvier 2011 | Le Patriote

Les victoires d’ADO sur Gbagbo : Un leader politique respecté de partout

Rarement en Afrique, un opposant politique aura réussi, le temps d’une seule élection présidentielle, à faire une percée aussi significative que celle réalisée par Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire. En effet, l’homme de l’année 2010 en Côte d’Ivoire et certainement de l’Afrique subsaharienne, a plus que révolutionné la politique dans son pays. Pour sa première participation à une joute électorale, Alassane a vogué de victoires en victoires face à un adversaire réputé futé, rusé, roublard et expérimenté, Laurent Gbagbo. De la campagne électorale à la victoire totale et définitive au second tour en passant par le premier tour, les accords politiques, les soutiens de taille…, Alassane Ouattara a réussi, lui l’économiste banquier, à battre ses adversaires sur leur propre terrain. Le terrain politique. Revenons sur les grands succès remportés par le seul et unique Premier ministre de feu Félix Houphouët Boigny ces derniers mois.
Dès l’approche des échéances électorales, ADO, comme l’appelle ses fans, a vite compris le besoin d’aller dans le cœur de son pays pour s’imprégner des réalités quotidiennes de ses concitoyens. Et au sortir de cette démarche, le camp ADO a présenté un programme de gouvernement des plus équilibrés et réalistes. C’est la véritable première victoire. Son programme de campagne est un exemple en soi et met tout le monde d’accord sur son riche contenu. Mais, ADO ne s’arrête pas là. Il parcourt toute la Côte d’Ivoire, du Nord au Sud, de l’Ouest à l’Est en passant par le Centre pour aller expliquer, chiffres à l’appui (une révolution), ce programme de gouvernement aux populations. Le contact avec le pays profond est fabuleux et le résultat probant. Une fois encore, Ouattara venait de faire la différence sur le terrain politique. Ses sorties, tournées et meetings sont de vrais régales pour un peuple qui a besoin de changement. Et c’est ce changement qu’ADO promet. Il venait de couper avec la politique politicienne faite de démagogie et de fausses promesses mielleuses. Ses adversaires, et singulièrement Gbagbo, sont pris de court. ADO conserve son avance jusqu’à l’ouverture de la campagne électorale pour le premier tour de la présidentielle. Face à 13 candidats en lice, Alassane crève tout de suite l’écran. Et ce, grâce à une communication impeccablement organisée et très bien ciblée. La Côte d’Ivoire découvre les belles affiches, les PAD (prêts à diffuser) télévisés bien montés, la qualité des messages sur les t-shirts et autres gadgets. Sur ce plan, la victoire est encore nette. La différence avec ce que fait le principal adversaire, Gbagbo Laurent, malgré les colossaux moyens de l’Etat de président sortant, est palpable. Même le conseiller de ce dernier, Ouraga Obou est admiratif devant la campagne de communication de l’ancien DGA du FMI. « Alassane Ouattara a fait la meilleure communication », reconnaissait humblement le professeur de droit. Là où ADO achèvera de convaincre, c’est lors de l’historique débat du premier tour. L’homme fait la différence, même au plan physique et convainc définitivement sur sa maîtrise non seulement économique et sociale, mais également politique du dossier ivoirien. Il met KO un Gbagbo Laurent évasif avec un programme de gouvernement tiré par les cheveux et sérieusement mis à mal par dix années de déroute en matière de gestion. Malgré tout, il arrive en seconde position. C’est le moment qu’il choisit pour sortir son arme fatale. En fin tacticien, il avait déjà noué une alliance politique avec trois regroupements politiques depuis 2005. Il sort la carte RHDP et cloue Gbagbo au pilori. Le coup est parfait et digne des plus grands maîtres. LMP et Gbagbo tentent de briser cette force en vain. Et tout naturellement il remporte haut les mains le second tour avec plus de 54%. C’est sa plus grande victoire et elle ne souffre d’aucune contestation possible. Et quand Gbagbo tente de lui voler sa victoire, ADO lui montre que sur le plan international, il n’a pas d’égal. En un tour de main, Laurent Gbagbo est vite mis sous l’éteignoir surtout qu’il a perdu loyalement dans les urnes. Pour l’une des rares fois sous les tropiques, un opposant au régime, pour sa première participation à une élection présidentielle venait de terrasser le tenant du pouvoir. Malheureusement, face au refus de Gbagbo d’accepter sa victoire, Alassane a su résister politiquement à la volonté d’usurpation du vaincu. Très habilement, il a vite nommé son Premier ministre, Guillaume Soro et a prêté serment. Ce qui naturellement empêche de constater un vide ou de cautionner une voie de fait. Retranché à l’Hôtel du Golf pour des questions de sécurité, Alassane continue de manœuvrer habilement pour empêcher que Gbagbo lui vole sa victoire. Très rapidement, le Gouvernement Soro s’étoffe de quelques membres. Il réussit à engager le ministre de l’Economie et des Finances du gouvernement sortant. C’est un autre coup de maître. Il nomme des personnalités à des postes stratégiques comme au Trésor, aux Impôts et à la Douane. Il réussit à piocher la star du journal de la Première chaine de télévision et présentateur vedette des débats politiques, Brou Aka Pascal. C’est aussi une grande victoire. Il a surtout réussi à garder la cohésion au sein du rassemblement politique qui le soutient désormais et chaque jour qui passe, il prend un peu plus de pouvoir à un Laurent Gbagbo visiblement fini.
Koné Lassina
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