Les victoires d’ADO sur Gbagbo - Ouattara, de plus en plus chef suprême des armées

Une image qui explique tout : aujourd’hui, Laurent Gbagbo n’a plus confiance en son armée. Il paie, à coups de milliards de francs cfa, des barbouzes, qui le maintiennent au Palais. Incarnée par quelques généraux dont le zèle s’explique par leur implication dans de nombreuses violations des droits de l’Homme, l’aile dure de l’armée nationale ne saurait cacher l’étendue de la méfiance entre l’ancien chef de l’Etat et la majorité de la troupe. Puisqu’il n’a pas confiance, Gbagbo a donc recruté, à tour de bras, des milliers de mercenaires. Il a fait vider les poudrières officielles du pays pour dissimiler, un peu partout dans le pays, les armes et les mettre sous contrôle des mercenaires. Venant d’Angola ou du Liberia, ils sont au nombre de trois mille, affectés dans différentes localités. Actuellement, la Garde républicaine est à pied d’œuvre pour recruter quelques 1500 « jeunes patriotes » qui seraient incorporés dans les rangs des Forces armées nationales. C’est la preuve, s’il en est, que le lien est coupé entre les 40000 hommes des FDS et le dictateur ivoirien. Ce ne sont pas les serments d’allégeance hypocrites faits par quelques généraux qui y changeront quelque chose. Depuis quelques temps, le pouvoir d’Alassane Ouattara se consolide et reçoit, par dizaines voire par centaines des ralliements, aussi bien d’officiers généraux que d’hommes de troupe ou d’officiers subalternes. Récemment, le Président de la République a signé un décret nommant le Directeur de cabinet du ministre de la Défense en la personne du Colonel Mian Gaston, officier des Forces armées nationales de Côte d’Ivoire. Ce fut un symbole fort. Qui a ouvert la porte à un ballet. Aujourd’hui, des milliers de soldats ont pris fait et cause pour le Président élu, garant de l’unité nationale et chef suprême des Armées. Mais, par peur de représailles, nombre d’entre eux préfèrent rester dans la discrétion jusqu’au jour où il n’y aura plus de place au masque. Les derniers événements d’Abobo et ceux du 16 décembre dernier, sont la preuve que l’armée, du moins les soldats, soucieux de l’équilibre de la République, ne sont pas au même diapason que des Généraux compromis dans les affaires sales, la corruption et les tueries. Alassane Ouattara, chef suprême des armées, jouira bientôt de la disposition de tous les camps militaires et de toutes les garnisons. Qu’ils soient policiers, gendarmes ou militaires, les hommes en tenue ont commencé à comprendre qu’il leur faut prendre le parti de la République et pas celui d’un homme qui a perdu les élections et qui entend, contre le monde entier, conduire le pays vers l’hécatombe et le précipice du désespoir, pour se maintenir au pouvoir. Déjà, le chef suprême des armées a deux officiers supérieurs dont un Général, Gueu Michel parmi les plus respectés du pays, qui se sont mis, officiellement, à sa disposition. Il en est, en outre, de même pour les milliers de soldats des Forces Nouvelles dont certains travaillent au sein des Groupements d’instruction (GI), pour la République de Côte d’Ivoire. La symphonie va s’achever dans quelques semaines pour laisser éclater une autre victoire, militaire celle-là, du chef de l’Etat sur l’imposture de Laurent Gbagbo et ses généraux d’apparat, quand la peur changera de camp.
Charles Sanga