Lakota sera-t-elle à nouveau cette ville où cohabitaient dans un passé encore récent les communautés Dida et Malinké? C’est en tout cas, l’équation que tente de résoudre les cadres malinké résidant à Abidjan. Dimanche, Ibrahim Fofana, opérateur économique et natif de Lakota a rencontré ‘’ses parents’’ à la grande mosquée. Pour la circonstance, tout le monde a mis en veilleuse, ses activités pour répondre à la ‘’convocation’’. L’émissaire des cadres malinké nés à Lakota, a cherché à comprendre l’origine de la crise. Ce qui lui a été fait. Mais pour lui, le plus important, c’est le retour au calme et au climat de confiance qui a toujours régné entre les deux communautés : « Nous sommes nés à Lakota ; Cette situation ne s’est jamais produite. C’est pourquoi je suis venu aux nouvelles. Il est encore tôt pour faire des déclarations. Ce qu’il faut retenir, c’est que nous œuvrons pour que la cohésion et l’entente qui ont toujours régné entre les populations de cette ville et sa région reviennent,» a laissé entendre M. Fofana. Il a aussi tenu à préciser que sa présence dans la ville n’était pas la dernière. « Je suis venu en éclaireur. Je retourne à Abidjan pour faire le point aux autres cadres. La semaine prochaine, deux délégations-une composée des cadres Dida et l’autre des cadres malinké viendront à Lakota » poursuit-il. Ainsi, chaque délégation échangera avec ses parents pour que les deux communautés fument le calumet de la paix. Ces pourparlers seront sanctionnés aux dires Ibrahim Fofana, par une déclaration commune des élus, cadres et fils de la région. En attendant, des mesures transitoires ont été prises pour permettre aux populations de vaquer à leurs occupations. La gare routière, objet du litige, a été délocalisée à l’intérieur même de la ville. Ainsi les gares de Divo et Gagnoa sont désormais situées dans la ville de Lakota. Ces mesures provisoires ont été préconisées en attendant que le calme ne revienne définitivement entre les populations. Vous avez dit retour au calme? Il semble que cette situation de mi tension qui règne encore dans la ville est bien partie pour perdurer encore quelques jours. En effet, en dépit des gros efforts déployés par le préfet Joseph Kpan Droh pour ramener les deux communautés à vivre ensemble comme par le passé, certains jeunes de certains villages continuent d’entretenir le climat de méfiance qui n’est d’ailleurs pas fait pour arranger les choses. Selon des témoignages recueillis sur place, les jeunes des villages de Néko, Opareko et Goudouko ont érigé des barrages aux entrées et sorties des villages en question pour empêcher la circulation de tout véhicule. Informés de ces actes qui anéantissent les efforts du préfet, nos sources indiquent que celui-ci a pris contact avec le président du Conseil Général de Lakota, Jean-Claude Gnagra afin que ce dernier les convainque de lever les barricades. Le premier responsable du Conseil général a répondu au préfet que les jeunes disent attendre le feu vert des cadres avant de lever les barrages qu’ils ont dressés. Alors question : ces jeunes ont-ils agi avec la bénédiction des cadres de la région ou de la ville? Nul ne peut répondre à cette interrogation avec exactitude. Une chose est cependant sûre, le président du Conseil général de Lakota, abondamment cité à tort ou à raison dans cette affaire, se trouvait dans la ville lors de notre passage. Soit dit en passant, il propose que les transporteurs et les jeunes du village d’Akabreboua règlent la question de la gare routière par la méthode de la cogestion. Pour avoir sa version des faits, nous l’avons longtemps joint sur son téléphone portable le même dimanche à 13h 36 minutes alors que nous étions avec d’autres confrères. Non seulement Jean-Claude Gnagra n’a pas décroché son téléphone, mais n’a pas jugé certainement utile de nous rappeler. Le Patriote attend toujours sa réaction.
YMA
YMA