Les soldats de l’armée loyaliste sont plus que jamais déterminés à faire respecter les instructions de leur état-major. Instructions dont la plus récente impose une fouille systématiquement et minutieuse de tout véhicule civil ou militaire de la mission des nations unies en Côte d’Ivoire. Cela, ils l’ont éloquemment démontré hier, mercredi 26 janvier 2011, au niveau de Tiébissou, précisément à Yaakro, (environ 10 km au nord de la ville, sur la route de Bouaké) où se trouve une des positions avancées des forces de défense et de sécurité (fds). Il ressort des informations que des altercations ont eu lieu entre éléments des Fds et personnel de l’Onuci qui tentaient d’effectuer un passage en force à ce poste. Au dire de nos sources, tout a commencé peu après 9h, lorsqu’un véhicule de type 4x4 venant de Bouaké parvient à ce niveau. Les Fds conformément aux instructions reçues se proposent de procéder à la fouille du véhicule. Toute chose que refusent les membres de l’équipage de la voiture. Les fds referment le corridor et vaquent à d’autres occupations, sans insister, le temps que leurs interlocuteurs révisent leur position. Après environ une heure de temps, les personnels de l’Onuci acceptent d’être fouillés. Cela se passe sans problème majeur d’autant plus qu’ils sont libérés une fois l’opération terminée. Mais à peine les Fds ont-elles fini avec eux, qu’un autre véhicule de type 4x4, et de couleur grise entre au corridor. Au regard de son immatriculation, les soldats loyalistes s’aperçoivent qu’il s’agit de l’une des voitures banalisées actuellement utilisées par les personnels onusiens pour échapper aux contrôles des Fds. A son bord, 05 individus en civil. Ils ne s’opposent guère à l’opération de fouille. Mais autant d’interrogations sur leur provenance, leur destination et l’usage fait dudit véhicule restent sans réponses convaincantes. En sus, les Fds s’aperçoivent qu’ils sont proches des personnels onusiens contrôlés plus tôt et qui, attendaient encore sur place au lieu de partir. Cette complicité manifeste énerve les fds qui décident sur un ton ferme de faire retourner les deux véhicules d’où ils sont venus malgré l’opposition du camp adverse. Les échanges de propos deviennent assez violents et la tension monte d’un cran entre les deux parties. En définitive les voyageurs venus de Bouaké sont contraints de retourner. Notons que pendant les 3 heures de temps qu’ont durées cette altercation, le trafic routier a été sérieusement perturbé sur cette voie internationale, obligeant certains des voyageurs impatients et plus prudents à rebrousser chemin, craignant un affrontement armé.
Camille SIABA
(à Yamoussoukro)
Camille SIABA
(à Yamoussoukro)