L’agence auxiliaire de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest ( Bceao) d’Abengourou a du mal à faire sa mue. Jusqu’à ce jour, elle n’a pas ouvert ses portes. Certains agents étaient présents à l’intérieur pour la forme mais n’effectuaient aucune opération. Des sources concordantes annoncent que le système informatique a été verrouillé depuis Dakar, là où se trouve le siège de l’institut d’émission. Conséquences : les chèques en instance restent impayés. Donc, pas de décaissement. Les transactions financières interbancaires de la cité royale n’ont pas eu également lieu. Une situation qui met à mal les banquiers. Hier matin, les fonctionnaires ont eu des difficultés pour avoir leur salaire. Ce n’est qu’aux environs de 9h30 que ceux-ci ont pu être satisfaits. Une situation que certains allient aux difficultés de trésorerie. «Cela fait 8 heures, que j’attends sans être servi. Je pars faire des courses et après, je reviendrai voir si les choses ont évolué», se désole Digbeu. P. Raoul, un enseignant rencontré dans l’enceinte de la Banque internationale pour le commerce et l’industrie de Côte d’Ivoire (Bicici). Les autres établissements comme la Biao, la Sgbci et la Bni ont connu quelques difficultés liées à la disponibilité de l’argent liquide, font remarquer de nombreux clients. Chez les retraités, c’est la désolation. Le trésor public, principale paierie où logent les salaires des «anciens agents de l’Etat» est fermé depuis vendredi dernier, soit une semaine maintenant. Les agents sont donc en congé forcé. L’ouverture de cette paierie est annoncée pour lundi. Vrai ou faux? En attendant, ces personnes qui ont rendu de loyaux services à l’Etat broient du noir. «Nous n’avons encore rien perçu. Je suis donc venu à la Bicici pour grignoter quelque chose dans mon épargne. J’ai même un collègue souffrant qui était venu chercher son salaire, mais il est retourné bredouille », confirme A. Diarrassouba, un retraité. Néanmoins, une relative confiance règne avec les particuliers. Le constat est que certains opérateurs économiques venaient faire des versements. «Les virements de ce mois sont déjà faits. Mais à l’allure où vont les choses, certaines banques se verront obligées de s’appuyer sur des dépôts. Mais la tâche ne sera pas facile», explique un opérateur économique sous couvert de l’anonymat. Pour lui, il est temps que la crise politique trouve un dénouement heureux sinon l’on va vers un assèchement économique financier total. Notons qu’à Daloa et à San Pedro, si les agences de la Banque des banques sont restées ouvertes, de nombreux éléments des forces de l’ordre étaient présents devant les locaux, toute l’image qu’offre l’agence-mère d’Abidjan. Comme une prise d’otage !
koffi Jean Luc à Abengourou
koffi Jean Luc à Abengourou
