La Compagnie ivoirienne d’électricité (Cie) s’est vu, mercredi, retirer manu militari le contrôle du dispatching de la fourniture de l’électricité sur toute l’étendue du territoire ivoirien. Laurent Gbagbo, le chef d’Etat sortant, s’est emparé, selon le service de communication de la Cie, des manettes de la salle de contrôle sise au 5ème étage de l’immeuble EECI, au Plateau. Des soldats, aux ordres, ont opéré armes aux poings, suite aux difficultés de la compagnie de faire droit à leur requête de contrôler désormais la salle technique. Et, l’effet de cette autre forfaiture ne s’est pas fait attendre, dans la soirée, les nouveaux techniciens de service du palais ont les leviers pour plonger toutes les zones centre-nord-ouest, dans le noir total. Le choix de la zone Cno, au-delà de tout, n’est pas le fruit d’un hasard. Y a qu’à prendre la cartographie électorale de la Côte d’Ivoire au second tour de l’élection présidentielle pour se rendre compte que c’est dans ces zones que Laurent Gbagbo a pris ses plus grosses claques frisant à la limite l’humiliation. Et, ce vote sanction, le refondateur en chef, Laurent Gbagbo, qui n’est pas près de l’oublier a décidé de le faire payer cher aux zones Cno. Le chef de l’Etat sortant n’est pas à une coupure d’électricité près. En 2004, lorsqu’il a ordonné à son armée d’attaquer les positions des ex-rebelles dans les zones Cno, il a utilisé, en piétinant le droit humanitaire, l’interruption de l’électricité et l’eau comme une arme de guerre. Des femmes sont mortes en couche. Des malades sont morts sur la table d’opération. Les zones Cno ont souffert de ce manque d’intérêt de Laurent Gbagbo à leur égard. Le clan de Gbagbo a beau crier sur tous les toits que les populations des zones Cno devraient, à travers les joutes présidentielles, faire payer à la rébellion et au candidat du Rhdp, Alassane Ouattara, toutes les «souffrances» endurées depuis 2002 mais les populations, elles, ont compris qu’en fait, le vrai problème de la Côte d’Ivoire, c’est Laurent Gbagbo. Et, elles le lui ont fait savoir le 28 novembre 2010. Aussi simple que cela. Comme quoi: «amour, ce n’est pas forcé».
K. M. D
K. M. D