“Le peuple ivoirien va se charger du reste » pour mettre fin à l'imposture au sommet de l'Etat, a annoncé Ally Coulibaly, ambassadeur de Côte d'Ivoire en France. Le diplomate ivoirien qui était l'invité, vendredi, de «Parlons Net», le club de la presse internet dont Rue89 est partenaire, a toutefois souligné qu'il n'est «pas déçu» de la communauté internationale qui est «du côté de la vérité, de la justice et de la démocratie». Le remplaçant de Pierre Kipré a fait preuve d'intransigeance au moment où s'ouvrait le Sommet des chefs d'Etat de l'Union africaine qui a été précédé par la réunion du Conseil de paix et de sécurité de l'union. «Il n'y a pas de compromis possible. Qu'il [Laurent Gbagbo, ndlr] parte, c'est tout», s'est-il prononcé. L'ambassadeur s'est agacé contre toute «faiblesse coupable» face à la situation à Abidjan et le maintien au pouvoir de Laurent Gbagbo près de deux mois après le résultat de l'élection présidentielle et la victoire d'Alassane Ouattara reconnue par l'Organisation des Nations Unies et l'Afrique. Il a estimé que si on n'arrive pas à déloger le président vaincu dont la défaite ne souffre d'aucun doute, «c'en sera fini des élections démocratiques» en Côte d'Ivoire, en particulier et en Afrique, en général. A l'en croire, bien que l'option militaire, envisageable en dernier recours, reste une possibilité, la priorité a été accordée à l'«arme économique» pour faire plier Laurent Gbagbo. «Dans l'arsenal des mesures à prendre, a confirmé l'ambassadeur, nous avons choisi de l'asphyxier financièrement». Pour Ally Coulibaly qui croit que «le temps joue en faveur d'Alassane Ouattara», Laurent Gbagbo «ne peut pas narguer toute la communauté internationale ». Dans le même temps, il salue la «constance» de la position française, et appelle le pays de Nicolas Sarkozy à une «ingérence démocratique» au profit d'un retour à la légalité en Côte d'Ivoire conformément à la volonté du peuple ivoirien, et de la communauté internationale. Ally Coulibaly a pris récemment le contrôle de son ambassade à Paris en délogeant par la force, le représentant du président sortant, Laurent Gbagbo, qui refusait de se mettre au service des institutions de la République. Le nouvel ambassadeur n'a pas encore réussi à récupérer la résidence qui revient au représentant de la Côte d'Ivoire. Cela ne l'empêche pas de collaborer avec les autorités françaises. Vendredi, il a présenté ses lettres de créance à Nicolas Sarkozy.
Bamba K. Inza avec Rue89
Bamba K. Inza avec Rue89