Le début de la semaine a été mouvementé à Bondoukou. Les forces de l’ordre n’ont pas hésité à tirer sur les populations aux mains nues comme à leur habitude. Dans cet entretien, Dr Touré Souleymane, cadre du RHDP de Bondoukou, donne les raisons de l’acharnement de Gbagbo sur la ville aux mille mosquées.
Le Patriote : Comment se portent les malades qui ont été évacués à Abidjan ?
Dr Touré Souleymane : Pour le moment, les malades n’ont pas été opérés. Mais leur état n’inspire plus beaucoup d’inquiétudes. Leur vie n’est pas en danger. Cependant le cas de celui qui est blessé à l’œil est sérieux. Il va surement subir plusieurs opérations. Les neurochirurgiens doivent intervenir, les ophtalmologues également. Pour le moment, il est entre les mains de neurochirurgiens.
LP : Comment en est-on arrivé à cette crise, qui s’est soldée par un mort et plusieurs blessés ?
Dr T.S : Laurent Gbagbo considère que Bondoukou est « rebelle », c’est leur mot et qu’à ce titre il fallait punir la ville. C’est vrai, Bondoukou a toujours répondu présent quand le RDR, d’abord et le RHDP ensuite ont lancé un mot d’ordre. L’ancien parti au pouvoir a trouvé que les fonctionnaires de la police, de la gendarmerie, en un mot les forces de défense et de sécurité étaient trop tolérants. Il en est de même pour le préfet. Laurent Gbagbo a donc décidé d’envoyer un préfet militaire et de nouveaux responsables des forces de défense et de sécurité, plus méchants. Des hommes qui rentrent dans le moule du FPI. Ce sont eux qui sont arrivés actuellement à Bondoukou, avec eux il y a des miliciens et des éléments de la garde républicaine. Une fois sur place, ils ont commencé à se manifester en « matant » nos populations. C’est depuis leur arrivée que nous avons enregistré notre premier mort et des blessés par balles. Ils veulent nous faire taire, c’est donc à dessein que nos frères sont tués et blessés. Nous refusons de mourir.
LP : Concrètement que s’est-il passé pour que les FDS fassent usage de leurs armes à feu ?
Dr TS : Tout est parti du respect total du mot d’ordre de l’opération « pays mort » lancé par le RHDP. Périodiquement nous appliquons ce mot d’ordre. Il y a des périodes d’accalmie où nous permettons aux populations de s’approvisionner. Ce qu’il faut dire, c’est que nos manifestations se font de façon pacifique. A Bondoukou, nous avons un principe, nous ne cassons pas, nous ne brûlons rien, parce que tous ces biens sont à nous et à nos parents. Mais par des moyens qui nous sont propres, nous arrivons à paralyser la ville dans tous les secteurs : commerce, transport, école… Le lundi dernier, les choses se sont passées autrement. Deux élèves jugés proches du RHDP ont été séquestrés par la FESCI avec le soutien des forces de l’ordre. Les populations sont sorties pour réagir et dénoncer ce parti-pris des FDS. Elles ont alors tiré sur la foule faisant un mort et plusieurs blessés. Le lendemain, mardi donc, tous les chefs de quartier, de communauté, religieux et les leaders d’opinion se sont réunis chez le grand imam, pour décider de la conduite à tenir. A la suite de la réunion, il a été décidé de remettre le corps aux autorités locales. La procession a été stoppée par les forces de l’ordre qui ont une fois de plus tiré à balles réelles sur la foule. Un jeune à été atteint au pied par balle. Son état n’est pas critique, il pourra subir une intervention chirurgicale à Bondoukou sans difficultés.
LP : Quelle est aujourd’hui la situation actuellement sur le terrain ?
Dr TS : Le calme est revenu, mais la situation reste précaire. Les esprits pourraient s’échauffer d’un moment à l’autre. Parce que nos avons encore sous nos mains plusieurs blessés. Pour preuve, l’inhumation du jeune homme a donné lieu à des échauffourées entre forces de l’ordre et population. C’est le lieu d’inviter les cadres de la Région à se mobiliser jusqu’à la victoire finale. Aux populations, je voudrais demander la sérénité. Il est vrai que les choses semblent trainées, mais nous ne sommes pas loin du bout du tunnel. Je leur demande plus de détermination et surtout de faire confiance au Président de la République de Côte d’Ivoire, le Dr Alassane Ouattara.
Réalisée par Thiery Latt
Le Patriote : Comment se portent les malades qui ont été évacués à Abidjan ?
Dr Touré Souleymane : Pour le moment, les malades n’ont pas été opérés. Mais leur état n’inspire plus beaucoup d’inquiétudes. Leur vie n’est pas en danger. Cependant le cas de celui qui est blessé à l’œil est sérieux. Il va surement subir plusieurs opérations. Les neurochirurgiens doivent intervenir, les ophtalmologues également. Pour le moment, il est entre les mains de neurochirurgiens.
LP : Comment en est-on arrivé à cette crise, qui s’est soldée par un mort et plusieurs blessés ?
Dr T.S : Laurent Gbagbo considère que Bondoukou est « rebelle », c’est leur mot et qu’à ce titre il fallait punir la ville. C’est vrai, Bondoukou a toujours répondu présent quand le RDR, d’abord et le RHDP ensuite ont lancé un mot d’ordre. L’ancien parti au pouvoir a trouvé que les fonctionnaires de la police, de la gendarmerie, en un mot les forces de défense et de sécurité étaient trop tolérants. Il en est de même pour le préfet. Laurent Gbagbo a donc décidé d’envoyer un préfet militaire et de nouveaux responsables des forces de défense et de sécurité, plus méchants. Des hommes qui rentrent dans le moule du FPI. Ce sont eux qui sont arrivés actuellement à Bondoukou, avec eux il y a des miliciens et des éléments de la garde républicaine. Une fois sur place, ils ont commencé à se manifester en « matant » nos populations. C’est depuis leur arrivée que nous avons enregistré notre premier mort et des blessés par balles. Ils veulent nous faire taire, c’est donc à dessein que nos frères sont tués et blessés. Nous refusons de mourir.
LP : Concrètement que s’est-il passé pour que les FDS fassent usage de leurs armes à feu ?
Dr TS : Tout est parti du respect total du mot d’ordre de l’opération « pays mort » lancé par le RHDP. Périodiquement nous appliquons ce mot d’ordre. Il y a des périodes d’accalmie où nous permettons aux populations de s’approvisionner. Ce qu’il faut dire, c’est que nos manifestations se font de façon pacifique. A Bondoukou, nous avons un principe, nous ne cassons pas, nous ne brûlons rien, parce que tous ces biens sont à nous et à nos parents. Mais par des moyens qui nous sont propres, nous arrivons à paralyser la ville dans tous les secteurs : commerce, transport, école… Le lundi dernier, les choses se sont passées autrement. Deux élèves jugés proches du RHDP ont été séquestrés par la FESCI avec le soutien des forces de l’ordre. Les populations sont sorties pour réagir et dénoncer ce parti-pris des FDS. Elles ont alors tiré sur la foule faisant un mort et plusieurs blessés. Le lendemain, mardi donc, tous les chefs de quartier, de communauté, religieux et les leaders d’opinion se sont réunis chez le grand imam, pour décider de la conduite à tenir. A la suite de la réunion, il a été décidé de remettre le corps aux autorités locales. La procession a été stoppée par les forces de l’ordre qui ont une fois de plus tiré à balles réelles sur la foule. Un jeune à été atteint au pied par balle. Son état n’est pas critique, il pourra subir une intervention chirurgicale à Bondoukou sans difficultés.
LP : Quelle est aujourd’hui la situation actuellement sur le terrain ?
Dr TS : Le calme est revenu, mais la situation reste précaire. Les esprits pourraient s’échauffer d’un moment à l’autre. Parce que nos avons encore sous nos mains plusieurs blessés. Pour preuve, l’inhumation du jeune homme a donné lieu à des échauffourées entre forces de l’ordre et population. C’est le lieu d’inviter les cadres de la Région à se mobiliser jusqu’à la victoire finale. Aux populations, je voudrais demander la sérénité. Il est vrai que les choses semblent trainées, mais nous ne sommes pas loin du bout du tunnel. Je leur demande plus de détermination et surtout de faire confiance au Président de la République de Côte d’Ivoire, le Dr Alassane Ouattara.
Réalisée par Thiery Latt