Tueries des populations aux mains nues : La spirale de la violence doit prendre fin

Plus de 500 morts et 2000 blessés à ce jour. Le bilan de la crise postélectorale est effroyable. Les jours se suivent et se ressemblent dans la répression contre les militants et sympathisants du président élu Alassane Ouattara. Des ivoiriens sont encore tombés samedi, sous les balles assassines des miliciens de l`ex-chef de l`Etat. A l`appel du Premier ministre Guillaume Soro et du RHDP, coalition de formations politiques qui soutient le nouveau président, les Ivoiriens sont descendus samedi dans les rues à Abobo et dans plusieurs grandes villes du pays. A Abobo, des éléments de l`armée et les miliciens fidèles à l`ex-chef de l`Etat, Laurent Gbagbo ont été sans pitié pour les manifestants. La demi-douzaine de manifestants assassinée vient allonger la liste noire des victimes de la Refondation. A ce jour, le décompte macabre est sans appel. Plus de 500 personnes, une centaine de disparus et des milliers de blessés ont été dénombrés depuis le déclenchement de la crise postélectorale. Gbagbo a ainsi installé le pays dans une spirale de violences qui, visiblement, ne s`arrêtera pas de si tôt si l`on en juge d`une part, à l`entêtement de ce dernier de confisquer le pouvoir. Et d`autre part, à la détermination du Gouvernement Ouattara de faire respecter la volonté du peuple clairement exprimée à la dernière élection présidentielle.

L`on assiste, avec une impuissance déconcertante et surtout la mort dans l`âme, à une décimation à petit feu, du peuple ivoirien. A cœur joie, les miliciens de Gbagbo s`adonnent à ce jeu funeste de massacre de tous ceux qui ont décidé de se dresser contre l`imposture du président sortant Laurent Gbagbo. Alors, on se demande à quand la fin du supplice des Ivoiriens ? Question d`autant plus importante que depuis près de trois mois, la soldatesque de l`inspirateur de la Refondation, tue impunément une catégorie d`Ivoiriens, majoritaire, pendant qu`elle encadre et fait corps avec une autre, minoritaire. Dans un élan de patriotisme étriqué et sous le fallacieux manteau de défense de la souveraineté nationale, des éléments des Forces de défense et de sécurité tuent pour protéger le fauteuil que Gbagbo a démocratiquement perdu depuis le 28 novembre 2010. Au vu des graves violentions de droits de l`homme et des assassinats arbitraires, point n`est besoin d`affirmer que Gbagbo a décidé de conduire la Côte d`Ivoire dans le chaos. Les Ivoiriens resteront-ils les bras croisés pour le regarder atteindre son sinistre objectif ? Le temps nous le dira.

Ibrahim B. Kamagaté