Déjà mise en cause à plusieurs reprises pour des abus sexuels que certains de ses membres auraient commis sur les populations civiles de plusieurs régions de la République démocratique du Congo, la Monuc, la plus importante mission de maintien de la paix des Nations unies dans le monde avec 17.000 hommes, se trouve à nouveau sous le coup de graves accusations sur plusieurs trafics avec des rebelles de la Rdc, impliquant des armes, de l’or, de la drogue et de l’ivoire.
Des Casques bleus pakistanais et indiens de la Monuc sont accusés de se livrer au trafic d’or, d’armes, de drogue, d’ivoire avec des miliciens qui pullulent dans la partie oriental de la République démocratique du Congo, au détriment de la paix qu’ils sont appelés à imposer dans cette partie, la poudrière du pays de Lumumba. Au terme d’une longue enquête menée pendant dix-huit mois dans l’Est de la Rdc, précisément en Ituri, passé pour une des poudrières du pays de Joseph Kasa vubu, la radio Bbc, nous livre l’autre face cachée de ces hommes de paix, qu’ils sont malheureusement incapables d’imposer dans l’Est de la Rdc.
Dans un documentaire diffusé lundi 28 avril, la British broadcast company (Bbc) affirme avoir trouvé des preuves de l’implication de Casques bleus indiens et pakistanais de la Mission de l’Organisation des Nations unies en République démocratique du Congo (Monuc) dans divers trafics mêlant l’Onu aux milices rebelles de l’Est du pays. La chaîne de télévision britannique cite l’exemple d’un régiment pakistanais stationné près de Mongbwalu - un site aurifère - qui aurait, en échange d’importantes quantités d’or, fourni des armes au Front nationaliste et intégrationniste (Fni), une milice qui contrôlait la ville que la Monuc était supposée désarmer. Deux chefs du Fni, interrogés par la Bbc, ont reconnu avoir reçu des armes de la part des Casques blues. La Bbc cite encore le cas impliquant des Casques blues indiens opérant près de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, qui auraient acheté de l’or, de la drogue et de l’ivoire de contrebande aux milices impliquées dans le génocide rwandais et installées dans l’Est de la Rdc. Selon des confrères de la Bbc envoyés à Mongbwalu, en lturi, où se trouvent des gisements aurifères, c’est grâce à ce trafic que les rebelles du Front nationaliste et intégrationniste (Fni), l’une des milices les plus meurtrières de la Rdc, auraient obtenu des armes et des munitions. Pour obtenir de l’ivoire, d’autres Casques bleus utilisaient un hélicoptère de l’Onu pour se rendre sur le lieu d’échange, au Virunga national park.
Tentative d’étouffer l’affaire
Selon la Bbc, le trafic a débuté en 2005. Elle cite des témoins de tractations entre d’une part des Casques bleus pakistanais et d’autre part, des négociants locaux et des miliciens du Fni en particulier les commandants «Kung-fu» et «Dragon» à Mongwalu. Elle fait notamment état du témoignage aux enquêteurs du Bsci d’un officier congolais engagé dans le désarmement des milices à Nizi, localité voisine de Mongwalu. Cet officier «a révélé que les armes données par les excombattants leur étaient rendues secrètement par le major Zanfar (commandant des Casques bleus à Mongwalu), compromettant ainsi le travail effectué». L’Onu a ouvert, en 2007, une enquête sur les accusations concernant ces Casques bleus, mais, «en l’absence de preuves concluantes», les poursuites ont été abandonnées. Pour le Français Jean-Marie Guéhenno, responsable des opérations de maintien de la paix à l’Onu, il n’existe aucune preuve de l’existence d’un trafic d’armes. Seul un individu impliqué dans une affaire de contre bande d’or serait inquiété. Selon M. Guéhenno, «l’incident était clos». Ce qui fait dire à la Bbc que l’Onu tente d’étouffer l’affaire qui se révèle un grand scandale. Ces accusations relancent le débat sur la bonne conduite des Casques bleus après une série de scandales. Par exemple, en juillet 2007, plusieurs Casques bleus marocains du contingent de l’opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci) basés à Bouaké, ont été accusés de nombreux cas d’exploitation et d’abus sexuels répétés avec des jeunes filles de 14 à 18 ans, en échange de rations alimentaires ou de quelques dollars. A plusieurs reprises, les Casques bleus de la Monuc se sont également illustrés dans des abus sexuels. Pour se moquer d’eux, la population congolaise a vite trouvé une boutade, comme quoi les signes Un des véhicules de la Monuc se transforment vite la nuit par Nu. Selon un responsable onusien à Kinshasa, le chef de la Monuc, William Swing, a nié auprès de la Bbc «être au courant d’allégations concernant des trafics d’armes». Et pourtant, en décembre 2006, juste avant de quitter son poste de Secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan avait reconnu l’implication des Casques bleus marocains dans les crimes sexuels tels que «viol, pédophilie et des trafics humains». Interrogé au sujet de l’affaire des trafics en Rdc, Alan Doss, le représentant spécial du Secrétaire général, reconnaît que «toute forme de corruption porte préjudice à la réputation de l’organisation et que l’Onu doit y faire face». Les allégations des trafics d’or et d’armes ont été pourtant. Confirmées par les deux commandants du Fni, Kung-Fu et Dragon emprisonnés à Kinshasa, acceptant à la Bbc que les Casques bleus pakistanais leur avaient récupéré les armes.
Les Casques bleus trafiquent l’or, les armes...
D’après des sources de la Bbc au sein des Nations unies, les enquêteurs auraient été empêchés de pousser trop loin leurs investigations pour des raisons politiques. Cette attitude s’expliquerait par l’importance de la contribution pakistanaise à la mission de l’Onu en Rdc, où les Pakistanais forment le contingent le plus important.
Punir les coupables
En réaction de la publication du reportage de la Bbc, la Monuc a déclaré que, de son côté, son enquête se poursuit et que son terme, « le Bureau des services de contrôle interne communiquera son rapport et ses recommandations au Département du maintien de la paix des Nations unies, pour action appropriée auprès des pays contributeurs de troupes dont dépend le personnel du contingent concerné, conformément aux procédures onusiennes actuellement en vigueur. Elle a rappelé toute la litanie de services qu’elle a déjà rendus à la Rdc elle a participé à pacifier l’Ituri, à désarmer les milices et à organiser les «premières élections libres et démocratiques en plus de 40 ans». Pour se remonter le moral, la Mission onusienne a ajouté qu’elle a «une politique de tolérance zéro absolue quant aux problèmes de mauvaise conduite et demeure vigilante dans la prévention des comportements graves et inacceptables.
Par conséquent, elle est déterminée à sanctionner de manière implacable, quiconque dont la conduite sera avérée comme étant indigne d’un Soldat de la paix». Cela, c’est le discours. Rien de plus. Le Secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, indique par la voix de sa porte-parole «que La Bsci nous indique que l’enquête est bien avancée et devrait être achevée dans trois semaines». Et la déclaration de conclure “Le Secrétaire général attend avec intérêt la conclusion rapide de l’enquête”.
L’Observateur
Des Casques bleus pakistanais et indiens de la Monuc sont accusés de se livrer au trafic d’or, d’armes, de drogue, d’ivoire avec des miliciens qui pullulent dans la partie oriental de la République démocratique du Congo, au détriment de la paix qu’ils sont appelés à imposer dans cette partie, la poudrière du pays de Lumumba. Au terme d’une longue enquête menée pendant dix-huit mois dans l’Est de la Rdc, précisément en Ituri, passé pour une des poudrières du pays de Joseph Kasa vubu, la radio Bbc, nous livre l’autre face cachée de ces hommes de paix, qu’ils sont malheureusement incapables d’imposer dans l’Est de la Rdc.
Dans un documentaire diffusé lundi 28 avril, la British broadcast company (Bbc) affirme avoir trouvé des preuves de l’implication de Casques bleus indiens et pakistanais de la Mission de l’Organisation des Nations unies en République démocratique du Congo (Monuc) dans divers trafics mêlant l’Onu aux milices rebelles de l’Est du pays. La chaîne de télévision britannique cite l’exemple d’un régiment pakistanais stationné près de Mongbwalu - un site aurifère - qui aurait, en échange d’importantes quantités d’or, fourni des armes au Front nationaliste et intégrationniste (Fni), une milice qui contrôlait la ville que la Monuc était supposée désarmer. Deux chefs du Fni, interrogés par la Bbc, ont reconnu avoir reçu des armes de la part des Casques blues. La Bbc cite encore le cas impliquant des Casques blues indiens opérant près de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, qui auraient acheté de l’or, de la drogue et de l’ivoire de contrebande aux milices impliquées dans le génocide rwandais et installées dans l’Est de la Rdc. Selon des confrères de la Bbc envoyés à Mongbwalu, en lturi, où se trouvent des gisements aurifères, c’est grâce à ce trafic que les rebelles du Front nationaliste et intégrationniste (Fni), l’une des milices les plus meurtrières de la Rdc, auraient obtenu des armes et des munitions. Pour obtenir de l’ivoire, d’autres Casques bleus utilisaient un hélicoptère de l’Onu pour se rendre sur le lieu d’échange, au Virunga national park.
Tentative d’étouffer l’affaire
Selon la Bbc, le trafic a débuté en 2005. Elle cite des témoins de tractations entre d’une part des Casques bleus pakistanais et d’autre part, des négociants locaux et des miliciens du Fni en particulier les commandants «Kung-fu» et «Dragon» à Mongwalu. Elle fait notamment état du témoignage aux enquêteurs du Bsci d’un officier congolais engagé dans le désarmement des milices à Nizi, localité voisine de Mongwalu. Cet officier «a révélé que les armes données par les excombattants leur étaient rendues secrètement par le major Zanfar (commandant des Casques bleus à Mongwalu), compromettant ainsi le travail effectué». L’Onu a ouvert, en 2007, une enquête sur les accusations concernant ces Casques bleus, mais, «en l’absence de preuves concluantes», les poursuites ont été abandonnées. Pour le Français Jean-Marie Guéhenno, responsable des opérations de maintien de la paix à l’Onu, il n’existe aucune preuve de l’existence d’un trafic d’armes. Seul un individu impliqué dans une affaire de contre bande d’or serait inquiété. Selon M. Guéhenno, «l’incident était clos». Ce qui fait dire à la Bbc que l’Onu tente d’étouffer l’affaire qui se révèle un grand scandale. Ces accusations relancent le débat sur la bonne conduite des Casques bleus après une série de scandales. Par exemple, en juillet 2007, plusieurs Casques bleus marocains du contingent de l’opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci) basés à Bouaké, ont été accusés de nombreux cas d’exploitation et d’abus sexuels répétés avec des jeunes filles de 14 à 18 ans, en échange de rations alimentaires ou de quelques dollars. A plusieurs reprises, les Casques bleus de la Monuc se sont également illustrés dans des abus sexuels. Pour se moquer d’eux, la population congolaise a vite trouvé une boutade, comme quoi les signes Un des véhicules de la Monuc se transforment vite la nuit par Nu. Selon un responsable onusien à Kinshasa, le chef de la Monuc, William Swing, a nié auprès de la Bbc «être au courant d’allégations concernant des trafics d’armes». Et pourtant, en décembre 2006, juste avant de quitter son poste de Secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan avait reconnu l’implication des Casques bleus marocains dans les crimes sexuels tels que «viol, pédophilie et des trafics humains». Interrogé au sujet de l’affaire des trafics en Rdc, Alan Doss, le représentant spécial du Secrétaire général, reconnaît que «toute forme de corruption porte préjudice à la réputation de l’organisation et que l’Onu doit y faire face». Les allégations des trafics d’or et d’armes ont été pourtant. Confirmées par les deux commandants du Fni, Kung-Fu et Dragon emprisonnés à Kinshasa, acceptant à la Bbc que les Casques bleus pakistanais leur avaient récupéré les armes.
Les Casques bleus trafiquent l’or, les armes...
D’après des sources de la Bbc au sein des Nations unies, les enquêteurs auraient été empêchés de pousser trop loin leurs investigations pour des raisons politiques. Cette attitude s’expliquerait par l’importance de la contribution pakistanaise à la mission de l’Onu en Rdc, où les Pakistanais forment le contingent le plus important.
Punir les coupables
En réaction de la publication du reportage de la Bbc, la Monuc a déclaré que, de son côté, son enquête se poursuit et que son terme, « le Bureau des services de contrôle interne communiquera son rapport et ses recommandations au Département du maintien de la paix des Nations unies, pour action appropriée auprès des pays contributeurs de troupes dont dépend le personnel du contingent concerné, conformément aux procédures onusiennes actuellement en vigueur. Elle a rappelé toute la litanie de services qu’elle a déjà rendus à la Rdc elle a participé à pacifier l’Ituri, à désarmer les milices et à organiser les «premières élections libres et démocratiques en plus de 40 ans». Pour se remonter le moral, la Mission onusienne a ajouté qu’elle a «une politique de tolérance zéro absolue quant aux problèmes de mauvaise conduite et demeure vigilante dans la prévention des comportements graves et inacceptables.
Par conséquent, elle est déterminée à sanctionner de manière implacable, quiconque dont la conduite sera avérée comme étant indigne d’un Soldat de la paix». Cela, c’est le discours. Rien de plus. Le Secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, indique par la voix de sa porte-parole «que La Bsci nous indique que l’enquête est bien avancée et devrait être achevée dans trois semaines». Et la déclaration de conclure “Le Secrétaire général attend avec intérêt la conclusion rapide de l’enquête”.
L’Observateur