La Côte d`Ivoire a basculé dans l`horreur. Les hommes en armes pro-Gbagbo ont réprimé de la façon la plus barbare les manifestations des militants Rhdp. Au nez et à la barbe des chefs d`Etat en mission en Côte d`Ivoire pour le compte de l`Union africaine, les manifestants Rhdp sont massacrés sans retenue. L`horreur et la violence de la répression dépassent l`entendement humain. Les moyens utilisés contre de simples manifestants sont disproportionnés et montrent à quel point la soif de sang s`est emparée du camp Gbagbo. L`horreur a envahi nos rues et la jeunesse ivoirienne proche du Rhdp est en train de payer cash sa détermination à faire barrage à une forfaiture que la Côte d`Ivoire n`a jamais connue. Comment peut-on utiliser des roquettes et des Rpg 7 contre des manifestants aux mains nues ? Des fusils d`assaut, des grenades, des chars et autres armes de guerre tonnent depuis plus de deux mois dans les quartiers d`Abidjan (Abobo, Koumassi, Treichville, etc.). Des crânes explosés, des corps déchiquetés par des roquettes. Aucune chance d`en réchapper. 12 morts dans la seule journée du lundi 21 février. Les Ivoiriens ont-ils perdu le peu d`humanité qui peine, d`ailleurs, à se manifester depuis le coup d`Etat de 1999, année où la fracture sociale est devenue plus béante que jamais ? Peut-on vouloir lutter pour la liberté d`un peuple et dans le même temps en massacrer une partie qui défend sa liberté de choisir ? La Côte d`Ivoire sombre dans les ténèbres de la désacralisation de la vie humaine et du sang. C`est pourquoi, les Ivoiriens saluent ceux qui, sans peur, bravent la mort pour défendre leur liberté. Les manifestants d`aujourd`hui qui, malgré les balles qui sifflent au-dessus de leur tête ou qui voient leurs camarades tomber par dizaines autour d`eux, se disent déterminés à lutter, car, pour eux, "mieux vaut une fin effroyable qu`un effroi sans fin"
François Konan
François Konan