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Politique Publié le mardi 8 mars 2011 | L’intelligent d’Abidjan

Affrontements sanglants, La Mort Partout - Mais, la guerre civile est déjà là !

© L’intelligent d’Abidjan Par Emma
Abobo, zone de guerre: le visage de la commune après les affrontements FDS-Commando invisible
Dimanche 6 mars 2011. Abidjan, commune d`Abobo
650 morts? 800 morts? 1000 morts ou même plus? Sans compter ces nombreux disparus, déplacés et réfugiés de guerre. C’est le triste bilan qu’il nous a été donné de voir, seulement en trois mois de crise postélectorale. Des combats à l’arme lourde entre les Forces de Défense et de Sécurité et les Forces Armées des Forces Nouvelles à l’Ouest, au centre et Sud du pays. Mais de violents affrontements entre des populations civiles à travers les villes et communes sont à l’origine des tueries en série. Des morts et des blessés en cascade. Tout comme une guerre civile qui se dessine sous nos yeux.

La Côte d’Ivoire est frappée de plein fouet et défigurée par une crise postélectorale. Sa population est martyrisée et endeuillée par des atrocités de tous genres et de tous ordres. Personne ne pouvait imaginer un tel scénario avant les deux tours de la présidentielle. Mais le désastre, tel un éclair a surpris plus d’un. Un contentieux électoral brisera tous les espoirs mis en ces élections, pourtant qualifiées d’apaisées et de sortie de crise. Ironie du sort. Le pays tout entier, au lieu de sortir du bourbier des élections calamiteuses de 2000, va plutôt plonger dans un chaos sans précédent au 28 novembre 2010. Deux candidats proclamés élus par des résultats contradictoires, se prévalent tous les deux de la fonction de président de la République. Mais, il faut un seul président à bord pour gouverner. Ce qui déclenche la bataille du fauteuil présidentiel. Rude bataille dans le sang entre les partisans de La Majorité Présidentielle (LMP) et ceux du Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP). Armés de gourdins, de machettes et de fusils, ces militants se livrent à la mort dans ce qu’on pourrait déjà qualifier de guerre civile dans le district d’Abidjan et dans plusieurs localités du pays.

Les signes de la Guerre
civile étaient perceptibles
Comment peut-on sauver cette catastrophe humaine dans un pays qui se remet difficilement d’une crise mal réglée. Surtout que les germes d’un affrontement ont été soigneusement préparés avec ces milices et groupements d’auto-défense qui foisonnent dans les villes et mêmes dans les cités universitaires. A regarder de près ce qui se passe à Koumassi, Port-Bouët, Yopougon, Abobo, Anyama, dans les quartiers des Ebrié pour la seule ville d’Abidjan et l’intérieur du pays avec les affrontements ethniques de Duékoué, Lakota, Daloa, Divo, Gagnoa, pour ne citer que ces villes de l’intérieur, la preuve est implacable que le pays d’Houphouët Boïgny est en train de faire l’amère expérience d’une guerre civile. Des actes de violentes d’une extrême cruauté sont perpétrés sur des populations ciblées pour des raisons ethniques ou politiques par une autre population à coloration ethno-politico-tribal pour assouvir des dessins inavoués. Une telle pratique qui décime la nation ne peut qu’attester que la Côte d’Ivoire qui vit un désastre le début d’une guerre civile.

Dans l’antre
de la guerre civile
Du point de vue du droit, une guerre civile est la situation qui existe lorsqu’au sein d’un Etat, une lutte armée oppose les forces armées régulières à des groupes armés identifiables, ou des groupes armés entre eux, dans des combats dont l’importance et l’extension dépassent la simple révolte ou l’insurrection. C’est ce qui se passe malheureusement à Abobo, Yopougon et Koumassi où des soldats encore fidèles à Laurent Gbagbo affrontement une population hostile à la politique de leur maitre, qui est obligée de se défendre par tous les moyens pour éviter de se laisser exterminer. L’origine d’une guerre civile peut être de toute nature : ethnique, religieuse, communautaire, sociale, économique, une autre guerre, politique, idéologique ou encore territoriale. Particulièrement dans ce dernier cas, une guerre civile pourra être considérée comme une guerre d’indépendance si elle a pour objectif la lutte contre une domination coloniale ou une occupation étrangère. Ce qui n’est pas le cas. Dans la mesure où des communautés ivoiriennes sont utilisées et armées pour en découdre avec d’autres communautés ivoiriennes. Toutefois, il est courant dans certains cas de guerre civile, que les groupes armés soient soutenus, plus ou moins ouvertement, par l’armée régulière. Cet exemple cadre bien avec celui de la Côte d’Ivoire où des milices, des jeunes patriotes ou des éléments de la Fesci armés sont appuyés par des éléments des Forces de Défense et de Sécurité. De leur côté, les partisans de Laurent Gbagbo reprochent lourdement aux militants du RHDP d’être soutenus et armés par les Forces nouvelles, la Licorne et l’Onuci. L’affrontement armé est déjà là, sous nos portes, là où des observateurs et des ONG parlent de pré-guerre civile. Mais, que non ! Nous sommes déjà dans la crise civile ! Nous sommes dans la guerre civile ! Combien de morts faudra-t-il pour que chacun comprenne que la guerre civile est déjà là. 32 FDS déjà ! Peut-être 100 ou 200 ! Le RHDP lui annonce 650 morts ! Que les uns et les autres abonnés au chaos se ressaississent. Et qu’ils sachent que tout n’est pas permis. A bon entendeur…
Patrice Pohé
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