Parlant de Gbagbo, le porte-parole du Département d’Etat des Etats-Unis a évoqué « la faillite morale » tandis que la chef de la diplomatie regrettait pour sa part « le mépris inhumain pour la vie humaine et l’Etat de droit ». Sans doute ne croient-ils pas si bien dire, les premiers responsables de l’Exécutif américain, qui ne font du reste que traduire le sentiment général de l’écrasante majorité des Ivoiriens. Lesquels, malheureusement, n’ont pas que le beau rôle d’observer cette dérive comportementale puisqu’ils la vivent chaque jour que Dieu fait dans leur chair, eux qui, par dizaines, tombent tous les jours sous les coups de feu, de mitraillettes, de canons, de lance-roquettes de la soldatesque – FDS, miliciens, mercenaires réunis – de l’ancien chef de l’Etat. Le bilan en est lourd, très lourd, pour peu seulement qu’on le débarrasse des pesanteurs des décomptes par trop pudiques des organisations internationales, qui parlent elles encore de quelques 400 morts là où la réalité macabre du terrain va largement au-delà du millier de tués. Millier d’exécutés dont la bestialité des auteurs ne les a guère arrêté le week-end dernier à Abobo, face à des femmes aux mains nues, dont sept parmi elles ont été littéralement écrasées par un arsenal de guerre tandis qu’une centaine baignait dans leur sang, gravement blessées. Des femmes, des mères, des épouses, des sœurs, des enfants, tuées ainsi froidement, sans aucune retenue, sans aucun éclair d’humanisme.
Comment ôte-t-on aussi tranquillement la vie à celles qui donnent la vie ? S’il a la moindre capacité de recul, de remise en question, comment Gbagbo lui-même appréhende-t-il de telles atrocités ? Lui qui a une adorable mère, la vieille Gadô Marguerite, qui est polygame, qui a des filles, des sœurs, comment juge-t-il ce massacre de femmes sans défense ? Et le Général Mangou, le pieux, le fils de pasteur, qui a certainement de l’amour pour sa génitrice, pour ses filles, qu’est-ce qu’il dit devant ces cruautés ? Regrette-t-il ces actes odieux ? Et les autres Généraux – même le féroce Dogbo Blé – que disent-ils devant ces actes ignobles quoiqu’ils en soient les commanditaires directs ? Est-ce qu’ils accepteraient qu’on massacre ainsi leurs filles, sœurs ou mères ?
Hormis Simone Gbagbo dont tout le monde sait que la pierre qui lui sert de cœur lui a fait dire en décembre 2000 que des femmes violées par des policiers à l’école de police, n’avaient qu’ à s’en prendre à elles-mêmes et que c’était bien fait pour elles, que disent en revanche les Boni Claverie, Bro Grébé, Lohouès Oble, Koudou Jeannette, Christine Konan, Odette Lorougnon, Odette Sauyet… ? Trouvent-elles normal ces tueries de femmes, leurs sœurs ? Si oui, pourquoi ne s’indignent-elles pas publiquement, elles qui ont récemment organisé une marche de protestation contre l’ONUCI qu’elles accusaient de les empêcher de manifester …librement dans leur propre pays ? Pourquoi a-t-on eu à cette occasion cette infâme impression que l’enfer n’était réservé qu’aux autres femmes quotidiennement battues et blessées par les mercenaires et milices de Gbagbo ?
Comment est-ce donc possible d’atteindre un tel degré d’animalité dans un pays dont le socle a longtemps reposé sur la fraternité entre ses fils, la cohésion sociale, l’amour, valeurs prônés des décennies durant par le père de la nation, Félix Houphouët-Boigny ? Etait-ce donc cela refonder la Côte d’Ivoire, c’est-à-dire en détruire le soubassement pour le reconstruire avec le sang des Ivoiriens ? Pourquoi Laurent Gbagbo a-t-il fait le choix du sang de ses compatriotes là où on ne lui demandait que d’opter pour leur vie, leur bien-être, là où on ne lui demandait que de renforcer leur vouloir vivre collectif ? Pourquoi le chantre de la démocratie a-t-il pu basculer à ce point dans les profondeurs abyssales de la tyrannie, du potentat pour son propre peuple ? Comment un supposé démocrate se raidit-il avec tant de rage meurtrière quand on lui demande de pratiquer la démocratie ?
Il faut donc bien l’admettre à la suite de l’administration Obama : il y a de la folie sanglante dans l’air que donnent à respirer aux Ivoiriens Laurent Gbagbo et son clan. Notre pays est bien sous l’emprise d’une horde de désaxés mentaux dont les actes posés obéissent à un instinct qui n’a plus rien d’humain. Les Ivoiriens ont affaire à des fauves, des bêtes sauvages, des carnassiers, prêts à bondir sur leur proie, à les dévorer et à s’en lécher ensuite les babines pleines de sang.
Tout le monde voit bien la guerre civile dont Gbagbo et Blé Goudé sont en train de réunir tous les ingrédients. On voit la véritable chasse à l’homme qui se fait à travers Abidjan et certaines villes de l’intérieur par les FDS et les jeunes Patriotes, armés de Kalachnikovs, de machettes et de couteaux, prêts à tuer tout ce qui ne répand pas l’odeur pestilentielle de la refondation et de ses tenants. On a vu de pauvres citoyens brûlés vifs, d’autres égorgés, certains lynchés jusqu’à mort, rien que parce qu’ils étaient soupçonnés de ne pas être LMP. Ces refondateurs ont soif de sang, le sang des Ivoiriens et Laurent Gbagbo leur en donnent chaque jour une envie inextinguible. L’auteur du fameux « mille morts à gauche, mille morts à droite, moi j’avance » est plus que jamais dans son élément. Sauf qu’un détail échappe à ses propres partisans : les « mille morts » qui tombent en ce moment autour du Machiavel ivoirien risquent très bientôt de se compter parmi les siens propres si ce n’est déjà ce qui commence à s’observer sous nos yeux. Il sera alors trop tard, parce que jamais Dieu n’a tourné dos à la Vérité et à la Justice.
Edgar Kouassi
Comment ôte-t-on aussi tranquillement la vie à celles qui donnent la vie ? S’il a la moindre capacité de recul, de remise en question, comment Gbagbo lui-même appréhende-t-il de telles atrocités ? Lui qui a une adorable mère, la vieille Gadô Marguerite, qui est polygame, qui a des filles, des sœurs, comment juge-t-il ce massacre de femmes sans défense ? Et le Général Mangou, le pieux, le fils de pasteur, qui a certainement de l’amour pour sa génitrice, pour ses filles, qu’est-ce qu’il dit devant ces cruautés ? Regrette-t-il ces actes odieux ? Et les autres Généraux – même le féroce Dogbo Blé – que disent-ils devant ces actes ignobles quoiqu’ils en soient les commanditaires directs ? Est-ce qu’ils accepteraient qu’on massacre ainsi leurs filles, sœurs ou mères ?
Hormis Simone Gbagbo dont tout le monde sait que la pierre qui lui sert de cœur lui a fait dire en décembre 2000 que des femmes violées par des policiers à l’école de police, n’avaient qu’ à s’en prendre à elles-mêmes et que c’était bien fait pour elles, que disent en revanche les Boni Claverie, Bro Grébé, Lohouès Oble, Koudou Jeannette, Christine Konan, Odette Lorougnon, Odette Sauyet… ? Trouvent-elles normal ces tueries de femmes, leurs sœurs ? Si oui, pourquoi ne s’indignent-elles pas publiquement, elles qui ont récemment organisé une marche de protestation contre l’ONUCI qu’elles accusaient de les empêcher de manifester …librement dans leur propre pays ? Pourquoi a-t-on eu à cette occasion cette infâme impression que l’enfer n’était réservé qu’aux autres femmes quotidiennement battues et blessées par les mercenaires et milices de Gbagbo ?
Comment est-ce donc possible d’atteindre un tel degré d’animalité dans un pays dont le socle a longtemps reposé sur la fraternité entre ses fils, la cohésion sociale, l’amour, valeurs prônés des décennies durant par le père de la nation, Félix Houphouët-Boigny ? Etait-ce donc cela refonder la Côte d’Ivoire, c’est-à-dire en détruire le soubassement pour le reconstruire avec le sang des Ivoiriens ? Pourquoi Laurent Gbagbo a-t-il fait le choix du sang de ses compatriotes là où on ne lui demandait que d’opter pour leur vie, leur bien-être, là où on ne lui demandait que de renforcer leur vouloir vivre collectif ? Pourquoi le chantre de la démocratie a-t-il pu basculer à ce point dans les profondeurs abyssales de la tyrannie, du potentat pour son propre peuple ? Comment un supposé démocrate se raidit-il avec tant de rage meurtrière quand on lui demande de pratiquer la démocratie ?
Il faut donc bien l’admettre à la suite de l’administration Obama : il y a de la folie sanglante dans l’air que donnent à respirer aux Ivoiriens Laurent Gbagbo et son clan. Notre pays est bien sous l’emprise d’une horde de désaxés mentaux dont les actes posés obéissent à un instinct qui n’a plus rien d’humain. Les Ivoiriens ont affaire à des fauves, des bêtes sauvages, des carnassiers, prêts à bondir sur leur proie, à les dévorer et à s’en lécher ensuite les babines pleines de sang.
Tout le monde voit bien la guerre civile dont Gbagbo et Blé Goudé sont en train de réunir tous les ingrédients. On voit la véritable chasse à l’homme qui se fait à travers Abidjan et certaines villes de l’intérieur par les FDS et les jeunes Patriotes, armés de Kalachnikovs, de machettes et de couteaux, prêts à tuer tout ce qui ne répand pas l’odeur pestilentielle de la refondation et de ses tenants. On a vu de pauvres citoyens brûlés vifs, d’autres égorgés, certains lynchés jusqu’à mort, rien que parce qu’ils étaient soupçonnés de ne pas être LMP. Ces refondateurs ont soif de sang, le sang des Ivoiriens et Laurent Gbagbo leur en donnent chaque jour une envie inextinguible. L’auteur du fameux « mille morts à gauche, mille morts à droite, moi j’avance » est plus que jamais dans son élément. Sauf qu’un détail échappe à ses propres partisans : les « mille morts » qui tombent en ce moment autour du Machiavel ivoirien risquent très bientôt de se compter parmi les siens propres si ce n’est déjà ce qui commence à s’observer sous nos yeux. Il sera alors trop tard, parce que jamais Dieu n’a tourné dos à la Vérité et à la Justice.
Edgar Kouassi