Le jeudi 3 mars 2011 restera à jamais une date noire dans l’histoire de la Côte d’Ivoire. Ce jour là, au petit matin, des femmes badigeonnées de kaolin, avec des casseroles comme armes, sortent massivement dans la commune d’Abobo pour exiger le respect du jeu démocratique en Côte d’Ivoire. Mais la foudre du président sortant, Laurent Gbagbo s’abat sur elles. Sept mères tombent sous les canons des soldats restés fidèles au dictateur ivoirien. Les images horribles qui font le tour du monde finissent de convaincre sur la banqueroute du pouvoir du socialiste ivoirien. Pourtant, tout avait bien commencé pour les amazones. Avant les femmes d’Abobo, celles de Treichville avaient manifesté devant la Garde Républicaine (GR) pour exiger la libération des leur sœurs et fils enlevés par les éléments du générale Dogbo Blé, patron de la GR. Leur détermination fait reculer les éléments de l’un des plus zélés des généraux pro Gbagbo. Par cette action, les femmes de Treichville obtiennent non seulement la libération des leurs enfants, mais elles surmontent la peur installée par le clan de l’ancien chef de l’Etat au sein de la population pour empêcher toutes manifestions. Treichville est donc un signal fort pour les autres communes. Un peu partout, à Koumassi, Adjamé, Grand-Bassam, et Abobo, les femmes envahissent les rues pour réclamer le départ du mauvais perdant de l’élection présidentielle. Les messages qu’on entend ça et là et qu’on lit sur les pancartes sont assez révélateur de la colère et de l’indignation des manifestantes. « Gbagbo voleur !, il a volé pouvoir », « Gbagbo pardon, il faut partir, tu as perdu », « Tout le monde te parle, tu veux qu’on te parle en quelle langue, tus as perdu », « On ne veut pas que nos enfants fassent 11 ans avant d’obtenir une licence comme Blé Goudé », « Gbagbo dégage, on est fatigué », sont entre autres les slogans de ces braves dames. L’image est trop belle et trop humiliante pour La Majorité Présidentielle (LMP) et surtout pour l’ancien président habitué à n’entendre que sa propre voix. Même quand c’est son entourage qui parle. Il faut donc faire taire ces femmes qui parlent plus haut et qui sont plus audibles que LMP et son chef. Pour le faire, les milices de Laurent Gbagbo ne trouvent d’autres moyens que de tirer à l’arme lourde sur de pauvres dames aux mains nues. Un acte qui dépasse tout entendement humain, car même en temps de guerre, les femmes et les enfants, dites populations vulnérables, sont les plus protégés. Certes, comme l’a promis le Président Alassane Ouattara, ce crime crapuleux ne restera pas impuni, mais l’histoire retiendra qu’en Côte d’Ivoire, il y a eu deux grandes marches des femmes. L’une le 23 décembre 1949 où des femmes menées par les Marie Koré et Anne Marie Raggi ont marché sur la prison civile de Grand-Bassam pour réclamer la libération de leurs époux. Malgré la dureté qui le caractérisait, le pouvoir colonial n’a pas réprimé la manifestation. Aucun garde n’a tiré sur une manifestante. Au contraire, le gouverneur de Bassam a cédé à la revendication des femmes. Toutes les femmes de la marche de Bassam sont naturellement mortes. L’autre le 3 février 2011, où des femmes n’en pouvant plus de subir les horreurs d’un pouvoir illégitime, descendent dans les rues pour manifester leur ras-le-bol et demander le départ de Gbagbo. Chose inacceptable pour « l’enfant du peuple » qui inflige à ces femmes une mort violente. Tout comme les Marie Koré et autres, dont la République à reconnu la bravoure, celle qui sont sorties et qui sont tombées sous les canons de Gbagbo méritent la reconnaissance de la République.
Hommage et courage à toutes ces femmes qui ont bravé la terreur de Gbagbo.
Dao Maïmouna
Hommage et courage à toutes ces femmes qui ont bravé la terreur de Gbagbo.
Dao Maïmouna