Une série de manifestations pour le départ de Laurent Gbagbo a réuni plusieurs milliers d'Ivoiriennes, mardi à Abidjan, où quatre personnes ont été tuées par les forces de l'ordre. Lire la suite l'article
La semaine dernière, sept femmes avaient été tuées par des partisans du président sortant lors d'un précédent rassemblement exclusivement féminin à Abobo, quartier réputé favorable à Alassane Ouattara.
L'ancien Premier ministre est considéré par la communauté internationale comme le vainqueur de l'élection présidentielle du 28 novembre, mais Laurent Gbagbo refuse de lui céder le pouvoir.
Les défilés de mardi se sont déroulés dans le calme mais ont rapidement été suivis de fusillades. Dans le quartier commerçant de Treichville, au centre, trois jeunes partisans d'Alassane Ouattara et une jeune femme de 21 ans ont été tués par les forces de l'ordre, rapportent des témoins.
"C'était un sit-in. On priait entre chrétiens et musulmans, puis on est allés à l'église Saint-Jean et on a entendu tirer à l'extérieur", a raconté Hélène Sommet, militante du camp Ouattara qui a participé à l'évacuation des victimes.
"Nous avons amené 14 blessés", a-t-elle précisé, jointe par téléphone dans une clinique d'Abidjan. Les forces fidèles au président sortant n'ont fait aucun commentaire.
L'une des manifestations, qui a réuni 200 femmes à Port-Bouët, près de l'aéroport international, dans le sud-est de la capitale économique, a par ailleurs été dispersée par une cinquantaine d'étudiants pro-Gbagbo armés de machettes et d'armes automatiques, toujours selon des témoins.
"Ils ont tiré en l'air pour disperser les femmes (...) personne n'a été touché", a dit Bernard Aurega, vice-président du parti d'Alassane Ouattara à Port-Bouët.
Les manifestations des partisans de l'ancien chef de gouvernement sont généralement durement réprimées par les forces de l'ordre fidèles à Gbagbo.
Jeudi dernier, sept participantes à une manifestation pacifique de femmes en faveur d'Alassane Ouattara ont été tuées par les tirs d'hommes en uniforme dans le quartier d'Abobo, dans le nord de la ville .
"GBAGBO ASSASSIN !"
"Gbagbo, assassin! Gbagbo, voleur de pouvoir! Voleur, va-t-en!", ont scandé les manifestantes, certaines en boubou, d'autres avec des t-shirts à l'effigie d'Alassane Ouattara.
Les seuls hommes en armes qu'on pouvait apercevoir étaient des partisans de l'ancien Premier ministre, en civil et munis de fusils d'assaut AK-47, postés là pour protéger les manifestantes. L'un d'eux a demandé à une équipe de Reuters Television de ne pas filmer.
Des tirs de mitrailleuses ont retenti immédiatement après la fin de la manifestation, rapportent des témoins.
Après une semaine d'affrontements avec les policiers et les soldats pro-Gbagbo, Abobo est largement contrôlé par les partisans d'Alassane Ouattara qui se font appeler les "commandos invisibles".
Depuis le second tour de l'élection présidentielle, Gbagbo résiste aux pressions internationales visant à lui faire céder le pouvoir à Ouattara.
Des centaines d'Ivoiriens ont trouvé la mort depuis que les Nations unies ont reconnu la victoire de Ouattara. Des dizaines de milliers d'autres ont fui vers le Liberia, où l'on craint un débordement du conflit ivoirien.
L'impasse politique a en outre très fortement affecté les exportations du premier producteur mondial de cacao. Laurent Gbagbo a signé lundi un décret qui fait de l'achat du cacao et de son exportation une prérogative des pouvoirs publics, ce qui, aux yeux du département d'Etat américain, "revient à un vol".
Le président sortant, qui devait se rendre à Addis-Abeba mercredi et jeudi dans le cadre d'une médiation de l'Union africaine, y a finalement renoncé, a déclaré l'un de ses conseillers interrogé par Reuters. Il sera représenté par son ministre des Affaires étrangères Alcide Djédjé.
Avec Tim Cocks, Guy Kerivel et Jean-Philippe Lefief pour le service français
La semaine dernière, sept femmes avaient été tuées par des partisans du président sortant lors d'un précédent rassemblement exclusivement féminin à Abobo, quartier réputé favorable à Alassane Ouattara.
L'ancien Premier ministre est considéré par la communauté internationale comme le vainqueur de l'élection présidentielle du 28 novembre, mais Laurent Gbagbo refuse de lui céder le pouvoir.
Les défilés de mardi se sont déroulés dans le calme mais ont rapidement été suivis de fusillades. Dans le quartier commerçant de Treichville, au centre, trois jeunes partisans d'Alassane Ouattara et une jeune femme de 21 ans ont été tués par les forces de l'ordre, rapportent des témoins.
"C'était un sit-in. On priait entre chrétiens et musulmans, puis on est allés à l'église Saint-Jean et on a entendu tirer à l'extérieur", a raconté Hélène Sommet, militante du camp Ouattara qui a participé à l'évacuation des victimes.
"Nous avons amené 14 blessés", a-t-elle précisé, jointe par téléphone dans une clinique d'Abidjan. Les forces fidèles au président sortant n'ont fait aucun commentaire.
L'une des manifestations, qui a réuni 200 femmes à Port-Bouët, près de l'aéroport international, dans le sud-est de la capitale économique, a par ailleurs été dispersée par une cinquantaine d'étudiants pro-Gbagbo armés de machettes et d'armes automatiques, toujours selon des témoins.
"Ils ont tiré en l'air pour disperser les femmes (...) personne n'a été touché", a dit Bernard Aurega, vice-président du parti d'Alassane Ouattara à Port-Bouët.
Les manifestations des partisans de l'ancien chef de gouvernement sont généralement durement réprimées par les forces de l'ordre fidèles à Gbagbo.
Jeudi dernier, sept participantes à une manifestation pacifique de femmes en faveur d'Alassane Ouattara ont été tuées par les tirs d'hommes en uniforme dans le quartier d'Abobo, dans le nord de la ville .
"GBAGBO ASSASSIN !"
"Gbagbo, assassin! Gbagbo, voleur de pouvoir! Voleur, va-t-en!", ont scandé les manifestantes, certaines en boubou, d'autres avec des t-shirts à l'effigie d'Alassane Ouattara.
Les seuls hommes en armes qu'on pouvait apercevoir étaient des partisans de l'ancien Premier ministre, en civil et munis de fusils d'assaut AK-47, postés là pour protéger les manifestantes. L'un d'eux a demandé à une équipe de Reuters Television de ne pas filmer.
Des tirs de mitrailleuses ont retenti immédiatement après la fin de la manifestation, rapportent des témoins.
Après une semaine d'affrontements avec les policiers et les soldats pro-Gbagbo, Abobo est largement contrôlé par les partisans d'Alassane Ouattara qui se font appeler les "commandos invisibles".
Depuis le second tour de l'élection présidentielle, Gbagbo résiste aux pressions internationales visant à lui faire céder le pouvoir à Ouattara.
Des centaines d'Ivoiriens ont trouvé la mort depuis que les Nations unies ont reconnu la victoire de Ouattara. Des dizaines de milliers d'autres ont fui vers le Liberia, où l'on craint un débordement du conflit ivoirien.
L'impasse politique a en outre très fortement affecté les exportations du premier producteur mondial de cacao. Laurent Gbagbo a signé lundi un décret qui fait de l'achat du cacao et de son exportation une prérogative des pouvoirs publics, ce qui, aux yeux du département d'Etat américain, "revient à un vol".
Le président sortant, qui devait se rendre à Addis-Abeba mercredi et jeudi dans le cadre d'une médiation de l'Union africaine, y a finalement renoncé, a déclaré l'un de ses conseillers interrogé par Reuters. Il sera représenté par son ministre des Affaires étrangères Alcide Djédjé.
Avec Tim Cocks, Guy Kerivel et Jean-Philippe Lefief pour le service français