“Abobo l’intrépide, Abobo l’irrésistible » a encore fait parler d’elle dans la dignité et la détermination. La répression sauvage dont elles ont été victimes de la part des miliciens de Gbagbo la semaine dernière n’a pas eu raison de la détermination des femmes d’Abobo. Hier, près de 20.000 d’entre elles, en majorité vêtue en blanc sont sorties dans la rue pour exprimer leur ras-le-bol face à la barbarie qui s’est abattue sur leurs sœurs le jeudi 3 mars dernier d’une part, et d’autre pour exiger le départ de l’ex président Laurent Gbagbo du pouvoir. Contrairement à la semaine dernière, les femmes d’Abobo ont changé de stratégie de mobilisation et même de mouvement. Dans la matinée, les bruits ont couru qu’il n’y aurait pas de marche, car c’est Abobo que les femmes de côte d’Ivoire pleurent ce jour. Simple diversion pour dérouter l’ennemi. Par groupe de dix ou plus, elles ont convergé vers la place de la mairie. De là, elles partent en pèlerinage sur le lieu du massacre du jeudi noir. Après, la foule très hystérique, scandant des propos durs à l’encontre du Président sortant, Laurent Gbagbo, revient à la place de la mairie, le tout dans une ambiance empreinte de recueillement et d’indignation à l’égard de celui qu’on surnomme désormais « le voleur de pouvoir », Laurent Gbagbo. L’autoroute est noire de monde. Au moment où la tête du peloton est devant la mairie, le reste de la foule se trouve encore à l’ex-station Mobil. A la place de la mairie, des interventions sont improvisées par des femmes qui, avec un courage déconcertant, ont fustigé Gbagbo et exprimé le soutien des femmes de Côte d’Ivoire au Président démocratiquement élu, Alassane Ouattara. Elles ont exigé qu’il soit immédiatement installé au Palais Présidentiel. Siaka Koné, Délégué PDCI RDA a également pris la parole pour saluer le courage des femmes. Tout s’est terminé sans heurt, ni bousculade.
Ibrahim B Kamagaté
Ibrahim B Kamagaté