C’est aujourd’hui que débute le carême chrétien catholique, avec la prise des Cendres, au moment où la Côte d’Ivoire vit des moments terribles de tensions post-électorales. Au moment où des Ivoiriens fuient par milliers les zones d’affrontements, laissant derrière eux, biens meubles et immeubles. Plus que jamais, ce temps de partage, de pardon et de pénitence doit être l’occasion pour les fidèles catholiques de manifester leur élan de solidarité et d’amour du prochain. Et, l’Eglise-famille de Dieu devra s’organiser pour offrir à ces pauvres gens, gîte et couverts. Certaines paroisses ont déjà montré la voie à suivre. Saint Ambroise du Jubilé d’Angré en est un exemple édifiant. En effet, dès le début de l’exode des populations d’Abobo, le comité des jeunes de la paroisse a décidé d’accueillir toutes les personnes qui se présenteront aux portes de l’Eglise. Et depuis, chaque jour est un nouveau défi qu’il faut relever, quels que soient les divergences et désaccords qui pourraient survenir. Pas plus tard que lundi, ils ont reçu au moins 200 personnes convoyées du village d’Anokoa-Kouté dans des cars, escortés par des chars des forces de défense et de sécurité. Les jeunes, qui sont aidés dans leur tâche par les autorités de la paroisse et les autres entités sociales, délèguent, chaque jour, une équipe de nuit qui dort sur place, afin de veiller à la sécurité de leurs hôtes. La paroisse Saint Ambroise du Jubilé de Cocody-Angré qui a accueilli au moins 600 personnes a déjà fait l’objet de plusieurs reportages télé et de presse écrite. Mais, il faut dire aussi qu’en dehors de l’édifice religieux, des paroissiens de bonne volonté ont accueilli chez eux des déplacés.
Si certains déplacés ont des parents chez qui ils peuvent se rendre à Abidjan, d’autres n’ont personne d’autre que Dieu. Raison pour laquelle dans son homélie de dimanche dernier, le curé de la paroisse, Désiré Eliason, a exhorté ses fidèles à aider ceux et celles qui ont accueilli chez eux les déplacés et qui supportent seuls, toutes les charges supplémentaires. C’est cette solidarité, cet amour du prochain qu’il faut recommander à tous les catholiques en ce mois de pénitence. Tout en leur demandant de se mettre au-dessus des divergences ethniques, religieuses, culturelles et politiques. Les déplacés devront aussi être sensibilisés sur le fait qu’ils ne sont pas des indigents et qu’ils peuvent être utiles dans la chaîne d’organisation qui est mise en place. Ils doivent surtout faire preuve de patience envers ceux qui les accueillent, être solidaires entre eux, sans aucune distinction et ne pas toujours attendre le comité d’accueil pour s’entraider quand cela est possible. En outre, pour permettre à tous de vivre un bon carême, les autorités religieuses du pays devront aussi empêcher les hommes politiques, de quelque tendance que ce soit, de faire une récupération de l’œuvre de bonté et de charité qui a commencé sans eux et qui pourra se poursuivre sans eux. Parce qu’il s’agit justement d’une question humanitaire qui ne doit pas être souillée par la politique.
Anne-Marie Eba
Si certains déplacés ont des parents chez qui ils peuvent se rendre à Abidjan, d’autres n’ont personne d’autre que Dieu. Raison pour laquelle dans son homélie de dimanche dernier, le curé de la paroisse, Désiré Eliason, a exhorté ses fidèles à aider ceux et celles qui ont accueilli chez eux les déplacés et qui supportent seuls, toutes les charges supplémentaires. C’est cette solidarité, cet amour du prochain qu’il faut recommander à tous les catholiques en ce mois de pénitence. Tout en leur demandant de se mettre au-dessus des divergences ethniques, religieuses, culturelles et politiques. Les déplacés devront aussi être sensibilisés sur le fait qu’ils ne sont pas des indigents et qu’ils peuvent être utiles dans la chaîne d’organisation qui est mise en place. Ils doivent surtout faire preuve de patience envers ceux qui les accueillent, être solidaires entre eux, sans aucune distinction et ne pas toujours attendre le comité d’accueil pour s’entraider quand cela est possible. En outre, pour permettre à tous de vivre un bon carême, les autorités religieuses du pays devront aussi empêcher les hommes politiques, de quelque tendance que ce soit, de faire une récupération de l’œuvre de bonté et de charité qui a commencé sans eux et qui pourra se poursuivre sans eux. Parce qu’il s’agit justement d’une question humanitaire qui ne doit pas être souillée par la politique.
Anne-Marie Eba