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Politique Publié le mercredi 9 mars 2011 | Nord-Sud

Crise en Côte d’Ivoire - Les étrangers : les souffre-douleur de Gbagbo

© Nord-Sud Par DR
Abidjan: Manifestations d`Ouest-Africains et d`Ivoiriens pro-Gbagbo contre "la guerre"
Supporters of incumbent president Laurent Gbagbo wave their arms during a pro-Gbagbo rally in the Yopougon district of Abidjan, Ivory Coast, Sunday, Jan. 9, 2011. Former Nigerian President Olusegun Obasanjo was shuttling between meetings Sunday with the country`s defiant president who refuses to cede power and the internationally recognized winner in the latest effort to resolve the post-election crisis.
Les violences contre les étrangers vivant en Côte d’Ivoire sont loin d’être terminées. Avec l’impasse politique dans laquelle le pays se trouve plongé depuis quatre mois, les actes les plus ignobles à leur égard, ne cessent de se multiplier.

Les ressortissants de la sous-région vivant en Côte d’Ivoire continuent, comme les Ivoiriens, de souffrir le martyr des refondateurs. Avec l’exacerbation de la tension politique, ils sont au cœur de la tension, considérés notamment dans plusieurs quartiers d’Abidjan, voire dans certaines villes de l’intérieur, comme des rebelles. En première ligne des attaques des partisans de Laurent Gbagbo, les Burkinabé, les Maliens, les Guinéens, les Sénégalais, les Togolais, les Nigériens, les Nigérians… A ceux-ci s’ajoutent depuis peu, les Mauritaniens. Le crime de ces expatriés, le soutien de leur pays et surtout de leur président, à Alassane Ouattara, dans le bras de fer qui l’oppose au chef de file de La majorité présidentielle, Laurent Gbagbo. Palpable depuis le déclenchement de la crise post-électorale, le sentiment de haine et d’hostilité à l’égard de ces étrangers s’est dangereusement accrue depuis que la Radiodiffusion-Télévision Ivoirienne (Rti) et d’autres organes proches du clan Gbagbo ont vertement accusé des Burkinabé et des Sénégalais de combattre aux côtés du ‘’commando invisible’’ qui donne du file à retordre aux soldats loyaux à Laurent Gbagbo, à Abobo. « Si l’on en croit des sources militaires, il y a un axe direct entre ce « commando invisible » et l’Ecomog, la force de la Cedeao, dont les soldats constitueraient l’ossature. Ce « commando invisible » serait en fait, selon nos sources, les phalanges des soldats de l’Ecomog, dont la présence en Côte d’Ivoire avait été signalée à Bouaké par la presse au mois de janvier dernier. Ce serait une force composée, notamment de militaires burkinabè, togolais, nigérians et sénégalais dont Soro Guillaume aurait obtenu récemment la mise sur pied, lors de ses tournées dans les capitales de ces pays. Les trois derniers pays auraient puisé dans le lot des anciens soldats de l’Onuci en Côte d’Ivoire tandis que le Burkina-Faso, lui, aurait déversé directement ses hommes à Bouaké », avait notamment rapporté un confrère de la place, dans son édition du 2 mars dernier. La mesure a été réévaluée, lorsque les ‘’femmes patriotes’’, conduites par Géneviève Bro Grébé, ont accusé, sur les antennes de la Rti, les soldats nigérians et togolais de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (Onuci), de les avoir molestées. « Cela est sans doute le prétexte des attaques dont les étrangers sont l’objet depuis quelques jours, à Yopougon. Ceux qui sont suspectés d’être des étrangers, sont purement et simplement immolés », raconte un témoin d’une scène horrible qui s’est déroulée à Yopougon et au cours de laquelle un charretier a été lynché, après avoir été accusé d’être un rebelle. C’est d’ailleurs dans cette même circonscription que les premiers commerçants mauritaniens ont vu leurs boutiques piller. Des représailles qui, selon des témoins, prospèrent impunément dans le fief de l’ancien chef de l’Etat comme en témoigne ce compte-rendu d’un autre confrère de l’Agence ivoirienne de presse, réputée être également aux ordres des frontistes. « Le chef de la communauté burkinabé de Loviguié (Agboville), Tougouri Yacouba Terwindé, a été immolé jeudi par des populations de cette localité. Selon M. Choho, un jeune de Loviguié, Patrice Béhira, informaticien à Abidjan a été égorgé à Abobo PK 18 (carrefour céleste) dans des circonstances non encore élucidées. En réaction à ce crime, des populations de Loviguié ont immolé le chef Mossi pour protester contre la ‘’mauvaise politique’’ du président Blaise Compaoré en Côte d’Ivoire. A la mi-janvier, une ressortissante burkinabé avait été retrouvée décapitée dans une exploitation agricole de Loviguié », pouvait-on lire dans une dépêche de cette agence de presse, reprise le 28 février dernier par le site d’information en ligne, ‘’Connectionivoirienne’’. Ainsi va la vie des étrangers sous la refondation. Après avoir payé chère l’arrivée au pouvoir du chef de file de la refondation, en 2000, ces expatriés de la sous-région se verront offrir, en 2007, la suppression de la carte de séjour. Un acte politique qui n’aura véritablement pas changé grand-chose à leur sort, eu égard à la menace qui plane sur eux. La chasse est menée dans les médias et sur le terrain. La mort peut survenir à n’importe quel moment et à chaque coin de rue.

M.D.


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