Les Forces de défense et de sécurité (Fds) à la solde du président sortant, Laurent Gbagbo, leur ont ôté la vie le 3 mars 2011. Leur seul délit est d’avoir participé, les mains nues, à la marche des femmes d’Abobo pour dire non à l’imposture de Gbagbo Laurent. Et pour ces 7 femmes tombées au front et autres innocentes victimes, leurs sœurs de la société civile, précisément les femmes leaders, ont fait un sit-in à la Cathédrale St Paul d’Abidjan. Les voyant assisses sous le soleil, les responsables de ce lieu de culte ont préféré leur offrir une somptueuse salle dans laquelle ces dames ont crié leur ras-le-bol face au massacre des femmes. A tour de rôle, des femmes responsables de structures féminines ont entretenu leurs militantes. «Nous sommes venues aujourd’hui crier notre indignation face à la barbarie des Fds. Il faut que cela cesse. Mais au-delà, nous sommes venues dire que les femmes n’ont rien fait pour écoper de ce qui leur est arrivé. Nous sommes venues dire non aux violences faites aux femmes, nous sommes venues dire que les femmes sont fatiguées de la guerre», a martelé Me Diallo Géneviève, présidente de la section Côte d’Ivoire du réseau paix et sécurité de l’espace Cedeao. Koffi Raymonde, vice-présidente de la Confédération des femmes leaders de Côte d’Ivoire (Cfelci), a souhaité que les femmes soient épargnées par les hommes en armes. «Ce n’est pas normal qu’on abatte des femmes qui marchent les mains nues. Et pour ces sœurs qui ont perdu la vie, nous devons nous mobiliser et dire non aux massacres des femmes», a menacé la vice-présidente. Quant à Sangaré Namizata de l’Organisation des femmes actives de Côte d’Ivoire (Ofaci), elle a rappelé tout ce qui a été fait et qui devait permettre d’éviter la situation que la Côte d’Ivoire vit actuellement. «Depuis 2004, de nombreuses actions ont été entreprises pour mener les opérations de sensibilisation afin que l’on parvienne à l’identification. Et on nous a par la suite dit que les élections devaient se tenir pour permettre à la Côte d’Ivoire de sortir de la crise. Malheureusement nous sommes en train de nous rendre compte qu’il s’est agi d’une élection d’enlisement dans la crise parce que les autorités refusent le respect du choix du peuple, le respect de la démocratie. Et malheureusement, ce sont les femmes qui sont massacrées. Une vie perdue est toujours un mort de trop. Et 7 morts en même temps, il faut dire que c’est excessif. Il faut que nos Fds se ressaisissent parce que ce sont les femmes qui les ont mis au monde », a lancé Mme Sangaré. Cette rencontre s’est tenue en présence de l’abbé Augustin Obrou et a été l’occasion pour le responsable de Communication de l’Archevêque d’Abidjan de révéler que l’Eglise est pour la justice, la protection des femmes, des enfants et des veuves. «Nous sommes pour les actions de paix et à ce titre nous soutenons vos (les femmes leaders, Ndlr) actions de paix», a affirmé l’abbé Augustin, non sans revenir sur les incendies des mosquées qui sont devenus de plus en plus récurrents en Côte d’Ivoire. «Quiconque met le feu à un lieu de culte est un incroyant et paiera pour l’acte posé», a-t-il dit avant de souhaiter bon vent à l’action de ces femmes. Cette rencontre qui a pris fin avec une messe pour le repos de l’âme des sœurs tombées au front, officiée par le père Emmanuel Ciccia. Les femmes musulmanes présentes à cette rencontre ont également invité leurs sœurs à une séance de prière pour le repos de l’âme des 7 disparues d’Abobo ce vendredi à la grande mosquée de Treichville.
T.Y
T.Y