La violence est montée d’un cran Côte d’Ivoire, depuis le 10 mars dernier, date à laquelle, le Panel des Chefs d’Etat de l’Union Africaine a livré la conclusion de ses travaux sur la sortie de crise post-électorale en Côte d’Ivoire. On le sait, la plus haute institution panafricaine a reconnu l’élection du Président Alassane Ouattara, et invité le Président sortant, Laurent Gbagbo à céder le pouvoir dans un délai de deux semaines. Cette décision a suffi pour attiser la colère des partisans de l’ancien Président qui s’entête à usurper le pouvoir contre la volonté du peuple. Dans leur schéma machiavélique, les pro-Gbagbo, outre les exactions et autres crimes contre les civils ivoiriens, s’en sont pris aux ressortissants de la sous-région dont les Chefs d’Etat font partie du Panel de l’UA. Les ressortissants, mauritaniens, burkinabé sont traqués et même tués, pour les moins chanceux par les partisans du refondateur en chef. Il leur est reproché d’être des ‘’rebelles’’. Dans cette logique de chasse à l’homme, les compatriotes de Blaise Compaoré, Président du Burkina Faso sont les plus visés. Aux dires du camp Gbagbo, l’ex-médiateur de la crise ivoirienne, jadis chéri et choyé par Laurent Gbagbo, est de ceux qui veulent déstabiliser le régime illégal. Une accusation qui est sans fondement ! Et comme représailles, les ressortissants burkinabé sont déclarés persona non grata par le camp LMP. Une correspondance en date de 7 mars, dont nous avons copie a été adressé à S.E Ilboudo, Ambassadeur du Burkina-Faso en Côte d’Ivoire (Voir fac similé). Ce courrier signé d’un groupe ‘’La Majorité des Akan pour la Défense des Institutions’’ mouvement se réclamant proche de l’ancien Président ivoirien, exhorte les ressortissants burkinabé à quitter le territoire ivoirien à compter du lundi 14 mars. Et la lettre de préciser que passer ce délai, la Majorité des Akan s’évertuerait d’appeler officiellement ou officieusement à couper les liens avec les burkinabé vivant sur le sol ivoirien. Cette menace du reste voilée est mise à exécution dans plusieurs communes favorables à l’ex-Président, Laurent Gbagbo. Les attaques et les exactions sur les ressortissants étrangers se multiplient. Le dernier rapport de Human Right Watch publié le mardi 15 mars derniers en a largement fait écho. D’ailleurs, cette insécurité grandissante contre les ressortissants de la sous-région à obligé plusieurs Mauritaniens, Burkinabés et Maliens, à un retour forcé dans leurs pays. Cette politique de la terreur de Gbagbo et de ses partisans parviendra-t-elle à faire changer la volonté exprimée par le peuple ivoirien dans les urnes le 28 novembre 2010 ? Rien n’est sûr! En tout état de cause, l’ancien Président ne pourra pas usurper le pouvoir par la force, comme il l’entend le faire depuis le 2ème tour de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire.
Bakassien
Bakassien