Dix personnes au moins ont été tuées en Côte d'Ivoire jeudi par l'explosion d'un obus sur un marché d'Abidjan, dans un quartier jugé favorable à Alassane Ouattara, rapportent des habitants.
Avant cet incident, des fusillades et d'autres explosions avaient déjà retenti dans la matinée et durant la nuit dans plusieurs quartiers d'Abidjan, théâtre de violences post-électorales dont le bilan pour l'ensemble de la Côte d'Ivoire a été porté à 410 morts par les Nations unies.
Alassane Ouattara a été déclaré vainqueur du second tour de l'élection présidentielle du 28 novembre par une commission ivoirienne indépendante, dont les résultats ont été certifiés par l'Onu. Le président sortant, Laurent Gbagbo, refuse de céder le pouvoir car le Conseil constitutionnel, dirigé par l'un de ses fidèles, l'a proclamé vainqueur du scrutin en invalidant des milliers de bulletins de vote.
"Je me suis rendu sur le marché où la roquette s'est écrasée. Il y avait 12 cadavres et de nombreux blessés", a déclaré Sumeiro Vassiriki. Arouna Sylla, un autre habitant, a fait état d'au moins dix morts.
On ignore avec certitude l'origine exacte du tir
Mais selon des témoins au marché Siaka Koné de Marley, qui fait partie d'Abobo, l'obus a été tiré par des forces loyales à Laurent Gbagbo arrivées dans un véhicule blindé.
Une source proche de la sécurité a cependant réfuté cette allégation, assurant que les Forces de défense et de sécurité (FDS, loyales à Laurent Gbagbo) n'opéraient plus dans ce secteur.
"Il n'a pas eu de mouvements ou de tirs sur Abobo depuis nos positions aujourd'hui, a précisé cette source. Nous nous battions contre les rebelles à Williamsville et Yopougon. Nous ne savons pas ce qui s'est passé (à Abobo) et cela n'est pas notre problème. Demandez aux rebelles !"
La situation dans la capitale économique du pays, premier producteur mondial de cacao, s'est rapidement détériorée ces derniers jours, depuis que des hommes armés proclamant leur allégeance à Alassane Ouattara ont pris le contrôle des faubourgs nord de la ville.
En représailles, les forces fidèles à Laurent Gbagbo et de jeunes partisans du président sortant ont dressé des barricades et entrepris de tuer les rebelles présumés.
FUSILLADES À COCODY
Des combats ont aussi éclaté dans l'ouest du pays, près de la ligne de cessez-le-feu établie entre le Nord et le Sud après une guerre civile en 2002-2003.
"L'Onuci relève une augmentation du nombre de victimes après les violents affrontements survenus dans plusieurs quartiers d'Abidjan et à l'intérieur du pays", a déclaré Hamadoun Touré, porte-parole de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire, lors d'une conférence de presse au siège de l'Onu à Abidjan.
"Notre division des droits de l'homme a recensé (cette semaine) 18 nouveaux décès, dont ceux de quatre femmes, ce qui porte à 410 le nombre de personnes tuées dans le pays depuis mi-décembre", a-t-il ajouté.
Peu après cette conférence de presse, des fusillades ont éclaté dans un quartier proche. Des habitants ont aussi signalé des tirs sporadiques à l'arme automatique et des explosions dues à des armements plus lourds dans d'autres quartiers de la ville.
Les rebelles qui contrôlent le nord du pays ont apporté leur soutien à Alassane Ouattara. A Abidjan, des hommes armés se sont avancés lundi vers le centre de la ville et se sont rapprochés de bastions de Laurent Gbagbo, notamment du palais présidentiel.
Au cours de la nuit de mercredi à jeudi, un journaliste de Reuters a entendu des explosions et le crépitement de mitraillettes dans le quartier résidentiel de Cocody, où se trouvent notamment la résidence de Laurent Gbagbo et l'antenne de la radiotélévision publique (RTI).
Des habitants d'Adjamé et de Williamsville, deux quartiers situés dans le nord-ouest d'Abidjan, ont dit que des combats se poursuivaient jeudi après une intervention la veille des forces de sécurité contre des partisans d'Alassane Ouattara et des rebelles présumés.
"La police est déployée et tire dans tous les sens", a rapporté un habitant, Anatole Eba. "Il y a des détonations d'armes lourdes. Tout le monde reste chez soi."
D'après des témoins, au moins cinq personnes ont été tuées par les forces de sécurité mercredi à Adjamé.
Le porte-parole de l'Onuci a affirmé que des enfants avaient été tués ou mutilés dans les violences postélectorales. Certains souffrent de traumatismes psychologiques après avoir vu leurs parents se faire tuer sous leurs yeux, a-t-il dit.
Tim Cocks et Loucoumane Coulibaly
Bertrand Boucey et Jean-Loup Fiévet pour le service français
Avant cet incident, des fusillades et d'autres explosions avaient déjà retenti dans la matinée et durant la nuit dans plusieurs quartiers d'Abidjan, théâtre de violences post-électorales dont le bilan pour l'ensemble de la Côte d'Ivoire a été porté à 410 morts par les Nations unies.
Alassane Ouattara a été déclaré vainqueur du second tour de l'élection présidentielle du 28 novembre par une commission ivoirienne indépendante, dont les résultats ont été certifiés par l'Onu. Le président sortant, Laurent Gbagbo, refuse de céder le pouvoir car le Conseil constitutionnel, dirigé par l'un de ses fidèles, l'a proclamé vainqueur du scrutin en invalidant des milliers de bulletins de vote.
"Je me suis rendu sur le marché où la roquette s'est écrasée. Il y avait 12 cadavres et de nombreux blessés", a déclaré Sumeiro Vassiriki. Arouna Sylla, un autre habitant, a fait état d'au moins dix morts.
On ignore avec certitude l'origine exacte du tir
Mais selon des témoins au marché Siaka Koné de Marley, qui fait partie d'Abobo, l'obus a été tiré par des forces loyales à Laurent Gbagbo arrivées dans un véhicule blindé.
Une source proche de la sécurité a cependant réfuté cette allégation, assurant que les Forces de défense et de sécurité (FDS, loyales à Laurent Gbagbo) n'opéraient plus dans ce secteur.
"Il n'a pas eu de mouvements ou de tirs sur Abobo depuis nos positions aujourd'hui, a précisé cette source. Nous nous battions contre les rebelles à Williamsville et Yopougon. Nous ne savons pas ce qui s'est passé (à Abobo) et cela n'est pas notre problème. Demandez aux rebelles !"
La situation dans la capitale économique du pays, premier producteur mondial de cacao, s'est rapidement détériorée ces derniers jours, depuis que des hommes armés proclamant leur allégeance à Alassane Ouattara ont pris le contrôle des faubourgs nord de la ville.
En représailles, les forces fidèles à Laurent Gbagbo et de jeunes partisans du président sortant ont dressé des barricades et entrepris de tuer les rebelles présumés.
FUSILLADES À COCODY
Des combats ont aussi éclaté dans l'ouest du pays, près de la ligne de cessez-le-feu établie entre le Nord et le Sud après une guerre civile en 2002-2003.
"L'Onuci relève une augmentation du nombre de victimes après les violents affrontements survenus dans plusieurs quartiers d'Abidjan et à l'intérieur du pays", a déclaré Hamadoun Touré, porte-parole de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire, lors d'une conférence de presse au siège de l'Onu à Abidjan.
"Notre division des droits de l'homme a recensé (cette semaine) 18 nouveaux décès, dont ceux de quatre femmes, ce qui porte à 410 le nombre de personnes tuées dans le pays depuis mi-décembre", a-t-il ajouté.
Peu après cette conférence de presse, des fusillades ont éclaté dans un quartier proche. Des habitants ont aussi signalé des tirs sporadiques à l'arme automatique et des explosions dues à des armements plus lourds dans d'autres quartiers de la ville.
Les rebelles qui contrôlent le nord du pays ont apporté leur soutien à Alassane Ouattara. A Abidjan, des hommes armés se sont avancés lundi vers le centre de la ville et se sont rapprochés de bastions de Laurent Gbagbo, notamment du palais présidentiel.
Au cours de la nuit de mercredi à jeudi, un journaliste de Reuters a entendu des explosions et le crépitement de mitraillettes dans le quartier résidentiel de Cocody, où se trouvent notamment la résidence de Laurent Gbagbo et l'antenne de la radiotélévision publique (RTI).
Des habitants d'Adjamé et de Williamsville, deux quartiers situés dans le nord-ouest d'Abidjan, ont dit que des combats se poursuivaient jeudi après une intervention la veille des forces de sécurité contre des partisans d'Alassane Ouattara et des rebelles présumés.
"La police est déployée et tire dans tous les sens", a rapporté un habitant, Anatole Eba. "Il y a des détonations d'armes lourdes. Tout le monde reste chez soi."
D'après des témoins, au moins cinq personnes ont été tuées par les forces de sécurité mercredi à Adjamé.
Le porte-parole de l'Onuci a affirmé que des enfants avaient été tués ou mutilés dans les violences postélectorales. Certains souffrent de traumatismes psychologiques après avoir vu leurs parents se faire tuer sous leurs yeux, a-t-il dit.
Tim Cocks et Loucoumane Coulibaly
Bertrand Boucey et Jean-Loup Fiévet pour le service français