Le sous quartier Port-Bouët 2 de Yopougon, majoritairement peuplé de pro-Ouattara, a été l’objet d’intenses pilonnages avant-hier nuit « au Rpg7 et aux obus de mortier, des grenades offensives et défensives », selon des sources. Des tirs à l`arme lourde ont été entendus pendant toute la nuit, de mercredi à jeudi, ont indiqué de nombreux habitants. Ces tirs ont été entendus dans un rayon de cinq kilomètres, qui couvre, notamment, les quartiers Ananeraie, Maroc, Niangon-Nord, Cité-Verte, Académie, la Sicogi et Niangon-Sud. Nos sources soulignent, la présence, cette nuit, d`armes de guerre qui auraient fait de nombreux tués, dont des femmes, des enfants, l`Imam de la grande mosquée et plusieurs blessés par balles et éclats d`obus. "Il y a eu des tirs toute la nuit, c`était très fort, on n`a pas pu dormir. Mais ce (jeudi) matin, cela s`est calmé", a indiqué cet homme vivant à proximité du secteur Port-Bouët 2. « Ma fille de six ans m’a réveillé la nuit pour me dire, Papa, je ne peux dormir, j’ai peur » témoigne, pour sa part un journaliste qui habite les environs. « C’était l’enfer. Comme si notre immeuble allait s’écrouler », ajoute Mme Y.T.C, résidante de l’immeuble qui abrite une agence de micro-finance. Les violences sont désormais quotidiennes dans la capitale économique ivoirienne, avec des poches qui naissent un peu partout. Port-Bouët 2 est réputée zone criminogène dans la grande commune de Yopougon. Dans l’après-midi du mercredi, exploitant une information de présence d’armes de guerre du « commando armé », les Fds s’étaient rendues sur les lieux aux fins de vérification. Mais elles auraient essuyé des tirs d’hommes encagoulés. C’est de Port-Bouët 2 que des assauts sporadiques sont lancés dont le dernier en date a été l’attaque de la résidence du chef d’état-major, Philippe Mangou, le lundi 14 mars. Il régnait hier un calme précaire sur la commune où la circulation était relativement paralysée, notamment par l’absence de gbakas, véhicules de transport interurbain.
Armand B. DEPEYLA
Armand B. DEPEYLA