Un autre jeudi noir pour cette commune martyre. Abobo a vécu hier l’enfer sur terre. La raison, les mercenaires à la solde de Gbagbo, qui ont élu domicile à la caserne du camp commando après le départ des gendarmes qui y étaient, ont semé la désolation dans la population. Cachés dans des blindés, ces mercenaires et autres miliciens de Gbagbo ont déclenché, hier jeudi, aux environs de 11H 30, une offensive contre les populations civiles sous prétexte qu’ils ont été attaqués par les membres du Commando invisible. Ainsi, de leur camp, ils ont lancé des obus de longue portée de deux à cinq kilomètres à partir des chars de combats et qui sont tombés dans le quartier Derrière Rails, à la gare UTB d’Abobo et au marché. Il a manqué de peu qu’un obus tombe sur le village SOS qui abrite des enfants déshérités. Selon des sources concordantes, cette opération aveugle destinée à perpétrer des tueries massives a endeuillé plusieurs familles. Le bilan est très lourd. On dénombrerait plus d’une trentaine de morts et des dizaines de blessés. L’obus tombé derrière la gare UTB aurait fait en ce seul lieu, 12 morts et une dizaine de blessés. Des corps déchiquetés, des blessés graves. Une femme aurait, à elle seule, perdu quatre enfants dans cette barbarie selon des témoins. « Aux environs de 11H 30, nous avons entendu des détonations provenant du Camp commando. Quelques minutes après, un obus est tombé dans le quartier, précisément dans une cour commune au moment où tout le monde s’y était enfermé. Le bilan est lourd nous avons dénombré douze morts et une vingtaine de blessés que nous avons évacués à l’hôpital général d’Abobo », raconte M. Sanogo responsable politique du quartier. La mort dans l’âme, un autre témoin de cette tragédie n’a pas manqué de crier son indignation et sa désolation : « Comment des mercenaires ont pu rester au Camp commando avec des engins de guerre aussi meurtriers ? Où est donc l’ONUCI censé protéger les populations civiles ? Nous ne comprenons pas ce qui se passe.» Pour ce dernier, le Président de la République, SEM Alassane Ouattara doit prendre ses responsabilités pour arrêter le carnage. « Après les kalachs, les roquettes, maintenant ce sont des obus que les mercenaires de Gbagbo lancent sur des populations civiles. Demain, ce sera quoi ? »
Edgar Kouassi
Edgar Kouassi
