Le Représentant spécial du secrétaire général de l’ONU dans la crise ivoirienne et le général Abdul Haffiz, ancien commandant des forces de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) sont à nouveau sur la sellette. Pris entre deux feux en Côte d’Ivoire par le camp du Président élu et celui du président sortant qui refuse de reconnaître sa défaite, ces deux hauts responsables de l’ONUCI ont été traduits devant les juridictions françaises par les familles des victimes assassinées par les forces spéciales de l’ex-chef de l’État Laurent Gbagbo et le Mouvement interafricain de réflexion et d’action (MIRA). L’information, qui pourrait faire l’effet d’une onde de choc au sein du système des Nations Unies en Côte d’Ivoire, est actuellement sur la table du Procureur de la République près le tribunal de grande instance de Paris. Monsieur Choi, le général Hafiz et l’ONUCI sont accusés par les familles des victimes pour « non-assistance à personne en danger ». Pour le MIRA et collectif des familles des victimes directes ou collatérales des barbaries des soldats de Laurent Gbagbo, l’ONUCI a assisté passivement aux tueries alors qu’elle disposait des moyens humains, matériels, financiers et militaires pour préserver des centaines de vies d’innocentes personnes qui ont été cruellement abattues. « Malgré l’augmentation des effectifs militaires de l’ONUCI (à ce jour 11.000 hommes), décidée par la Résolution 1967 (2011) du 19 janvier 2011 du Conseil de sécurité et un budget annuel de près de 500 millions de dollars, aucune action concrète n’a été ordonnée pour protéger les civils, ni par monsieur Choi Young-Jin, le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU, ni par le général Abdul Hafiz, commandant de la force de l’ONUCI. Pourtant, le mandat donné par le Conseil de sécurité à l’ONUCI autorise l’emploi de la force pour assurer la protection des civils, puisqu’il est intervenu dans le cadre du chapitre 7 de la Charte. L’inaction des responsables de l’ONUCI et leur abstention à mettre en place des mesures nécessaires prescrites par le Conseil de sécurité des Nations Unies pour assurer la protection des civils et maintenir la paix sont à l’origine des très nombreuses victimes civiles provoquées par les attaques des milices armées. Monsieur Choi Young-Jin, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en Côte d’Ivoire et le général Abdul Hafiz, commandant de la force de l’ONUCI doivent être tenus coupable de de leur abstention à ordonner les mesures nécessaires pour la protection des civils alors qu’ils disposent des moyens matériels et militaires appropriés », indique la plainte déposée le jeudi 24 mars 2011 au nom des plaignants par Me Isabelle Coutant PEYRE, avocat à la cour et ancien secrétaire général de la conférence du Tribunal de grande instance de Paris. Outre cette « non-assistance à personne en danger », Monsieur CHOI et le général Hafiz sont aussi accusés de passivité et d’inaction devant les atrocités que commettent au quotidien les jeunes patriotes sous la houlette de Charles Blé Goudé qui est pourtant sous sanctions onusiennes. En réponse à la réaction à cette plainte de certains diplomates onusiens, sur le site internet de l’hebdomadaire panafricain Jeune Afrique, estimant que la responsabilité première de la sécurité des populations ivoiriennes incombe aux autorités ivoiriennes selon la résolution 1962 du conseil de sécurité de l’ONU, les familles des victimes et leur avocat répondent que le conseil de sécurité de l’ONU à travers la résolution 1967 adoptée en janvier 2011, donne explicitement l’ordre à l’ONUCI de protéger par tous les moyens les civils et le personnel de l’ONUCI. « C’est en vertu du Chapitre 7 de la Charte des Nations Unies que le Conseil de sécurité, par sa résolution 1967 (2011) du 19 janvier 2011, a autorisé le Représentant spécial du Secrétaire général, en lui apportant son plein appui, à utiliser tous les moyens nécessaires pour que l’ONUCI s’acquitte de son mandat, notamment pour assurer la protection des civils et sa liberté de circulation dans les limites de ses capacités et dans les zones de déploiement de ses unités ». Avant d’ajouter que malgré l’adoption de cette résolution et le quitus donné à monsieur CHOI, les tueries se sont poursuivies et aggravées sous les yeux du patron de l’ONUCI et du général Hafiz. Notons que cette action en justice intervient alors que le général Abdul Hafiz a été remplacé le 21 mars par le Togolais Gnakoudè Béréna. Affaire donc à suivre.
Une correspondance particulière Donald Yao Adayé depuis Paris
Une correspondance particulière Donald Yao Adayé depuis Paris