Par le fer et par le feu. Voilà l’option que le camp Ouattara vient d’adopter pour obtenir le départ de Laurent Gbagbo de la présidence de la République. Les prochains jours s’annoncent donc cruciaux, aussi bien pour Alassane Ouattara que pour son rival Laurent Gbagbo. Pour l’un et pour l’autre, ce ne sera pas une partie de plaisir… S’il est vrai que les partisans de Ouattara alignent victoire sur victoire sur le front militaire, les choses ne sont pas pour autant pliées. La ville d’Abidjan, cœur du pouvoir d’Etat, constitue le véritable blocus à franchir, pour espérer intégrer le palais des marbres du Plateau. Néanmoins, le mardi 29 mars 2011, quatre villes éminemment stratégiques dont Daloa, qui abrite l’une des plus importantes bases militaires (3.000 soldats) en Côte d’Ivoire, sont tombées entre les mains des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci), nouvelle appellation des Forces nouvelles. « Je le
dis tous les jours que nous Ivoiriens devons compter sur nous-mêmes. Et que la force républicaine doit compter sur elle-même pour essayer de résoudre cette crise. N`attendons personne, ce ne sera ni la Cedeao, ni l`Union africaine, ni l`Onu qui viendra à notre aide. Si par extraordinaire des forces arrivent d`ailleurs, tant mieux ! Je le répète, comptons sur nous-mêmes pour juguler cette crise », a déclaré, récemment, le général Michel Gueu sur radio Onuci-Fm. Si l’on s’en tient aux informations en provenance des fronts militaires qui se sont généralisés, les forces pro-Ouattara progressent en tenaille vers Abidjan et semblent ne pas rencontrer de résistance. Les villes conquises sont tombées, sans combats réels, notamment à Daloa, Bondoukou, Abengourou, Agnibilekrou et Issia. A Duékoué, les affrontements ont été rudes. A la hauteur du village de Guibobly, où des éléments des Fds sont postés, ils ont été pris à
revers par les Frci. Le bilan partiel qui nous a été fait par une source militaire des Fds fait état, notamment, « de 4 éléments des Fds tués ( 3 gendarmes et un militaire) et de 8 autres gendarmes » qui auraient été fait prisonniers. Le camp militaire situé à l’entrée de Duékoué, route de Man « a été incendié ». Ailleurs, les combattants pro-Ouattara ont pris les villes, déjà désertées par les Fds, selon notre source. « A Issia, dès que Daloa est tombée, les Fds de la ville ont fermé le poste de police, la brigade de gendarmerie avant de quitter la ville », souligne un habitant que nous avons hier en milieu d’après-midi.
Repli tactique
Dans presque toutes les localités qui sont tombées aux mains des Frci, les Fds ont déposé treillis, armes et munitions pour abandonner leur poste, souligne toujours notre source. Il s’agit, selon une source proche des Fds, de « repli tactique ». Ces replis sont-ils le fait des ordres reçus de la hiérarchie militaire ? A Daloa, les Fds avaient héroïquement défendu la ville avant de craquer. L’offensive des Frci se poursuivait allègrement vers Gagnoa, la ville natale du chef de l’Etat Laurent Gbagbo. Une colonne serait lancée vers Sinfra et aurait pour point d’ancrage la ville de Ouragahio. Une autre colonne, partie de l’Est fait mouvement sur la capitale économique, ont rapporté des habitants des villes traversées par les Frci. On dénonce des pillages dans les villes conquises. A Bondoukou, "il y a eu des combats hier matin, ils paradent dans la ville en tirant des coups de feu en l`air. Un détachement rebelle se dirige vers
Agnibilekrou", à une centaine de km au sud, a indiqué un habitant, joint au téléphone depuis Abidjan. La ville d’Abengourou, la capitale de l’Indénié est aussi tombée aux mains des Frci, sans combat, rapporte une source locale. A Daloa, certains habitants assurent que les Forces républicaines ont pris l`agglomération. "Ils ont pris la ville, ils sont dans les rues, ils font le « show » à bord de 4X4 et la population les applaudit", selon une source militaire. L’école de gendarmerie de Toroguihié située à 40 km de Daloa, a été prise dans la nuit, a indiqué une source à l`état-major Fds. "Le responsable de l`école a été tué", selon elle. Si les Frci progressent, apparemment sans grande difficulté, il serait précipité d’affirmer que les choses sont, pour autant, gagnées pour le président Alassane Ouattara et son armée. La bataille d’Abidjan devrait être rude. Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, dans cette
dernière bataille pour le contrôle d’Abidjan, joueront leur va-tout. Après les urnes le 28 novembre 2010, c’est maintenant que se joue le contrôle du fauteuil présidentiel, suite à l’échec de la diplomatie. Laurent Gbagbo, selon la « Lettre du Continent » a conséquemment équipé les Fds ces derniers jours. « Des unités, comme la garde républicaine et les Fds ont reçu plusieurs centaines de fusils M-16, des milliers de kalachnikovs en provenance de Chine et des gilets pare-balles » écrit la « Lettre du Contient » dans sa publication N° 608 du 24 mars 2011. Aujourd’hui, les Fds ont concentré, dans la ceinture d’Abidjan, l’essentiel de leur force de frappe. L’armée de terre commandée par le général Firmin Déto Letho, le Cecos du Général Guiai Bi Poin et la garde républicaine que dirige le général Dogo Blé Bruno, appuyés des milliers de jeunes volontaires, devraient opposer une farouche résistance pour
rejeter à la lagune les « envahisseurs ». De leur côté, les Frci pourraient bénéficier de l’appui du fameux commando armé et surtout des nombreux militaires en rupture de ban avec le régime de Laurent Gbagbo. Comme on le voit, les jours à venir s’annoncent décisifs, tant pour Ouattara que pour Laurent Gbagbo.
Armand B. DEPEYLA
dis tous les jours que nous Ivoiriens devons compter sur nous-mêmes. Et que la force républicaine doit compter sur elle-même pour essayer de résoudre cette crise. N`attendons personne, ce ne sera ni la Cedeao, ni l`Union africaine, ni l`Onu qui viendra à notre aide. Si par extraordinaire des forces arrivent d`ailleurs, tant mieux ! Je le répète, comptons sur nous-mêmes pour juguler cette crise », a déclaré, récemment, le général Michel Gueu sur radio Onuci-Fm. Si l’on s’en tient aux informations en provenance des fronts militaires qui se sont généralisés, les forces pro-Ouattara progressent en tenaille vers Abidjan et semblent ne pas rencontrer de résistance. Les villes conquises sont tombées, sans combats réels, notamment à Daloa, Bondoukou, Abengourou, Agnibilekrou et Issia. A Duékoué, les affrontements ont été rudes. A la hauteur du village de Guibobly, où des éléments des Fds sont postés, ils ont été pris à
revers par les Frci. Le bilan partiel qui nous a été fait par une source militaire des Fds fait état, notamment, « de 4 éléments des Fds tués ( 3 gendarmes et un militaire) et de 8 autres gendarmes » qui auraient été fait prisonniers. Le camp militaire situé à l’entrée de Duékoué, route de Man « a été incendié ». Ailleurs, les combattants pro-Ouattara ont pris les villes, déjà désertées par les Fds, selon notre source. « A Issia, dès que Daloa est tombée, les Fds de la ville ont fermé le poste de police, la brigade de gendarmerie avant de quitter la ville », souligne un habitant que nous avons hier en milieu d’après-midi.
Repli tactique
Dans presque toutes les localités qui sont tombées aux mains des Frci, les Fds ont déposé treillis, armes et munitions pour abandonner leur poste, souligne toujours notre source. Il s’agit, selon une source proche des Fds, de « repli tactique ». Ces replis sont-ils le fait des ordres reçus de la hiérarchie militaire ? A Daloa, les Fds avaient héroïquement défendu la ville avant de craquer. L’offensive des Frci se poursuivait allègrement vers Gagnoa, la ville natale du chef de l’Etat Laurent Gbagbo. Une colonne serait lancée vers Sinfra et aurait pour point d’ancrage la ville de Ouragahio. Une autre colonne, partie de l’Est fait mouvement sur la capitale économique, ont rapporté des habitants des villes traversées par les Frci. On dénonce des pillages dans les villes conquises. A Bondoukou, "il y a eu des combats hier matin, ils paradent dans la ville en tirant des coups de feu en l`air. Un détachement rebelle se dirige vers
Agnibilekrou", à une centaine de km au sud, a indiqué un habitant, joint au téléphone depuis Abidjan. La ville d’Abengourou, la capitale de l’Indénié est aussi tombée aux mains des Frci, sans combat, rapporte une source locale. A Daloa, certains habitants assurent que les Forces républicaines ont pris l`agglomération. "Ils ont pris la ville, ils sont dans les rues, ils font le « show » à bord de 4X4 et la population les applaudit", selon une source militaire. L’école de gendarmerie de Toroguihié située à 40 km de Daloa, a été prise dans la nuit, a indiqué une source à l`état-major Fds. "Le responsable de l`école a été tué", selon elle. Si les Frci progressent, apparemment sans grande difficulté, il serait précipité d’affirmer que les choses sont, pour autant, gagnées pour le président Alassane Ouattara et son armée. La bataille d’Abidjan devrait être rude. Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, dans cette
dernière bataille pour le contrôle d’Abidjan, joueront leur va-tout. Après les urnes le 28 novembre 2010, c’est maintenant que se joue le contrôle du fauteuil présidentiel, suite à l’échec de la diplomatie. Laurent Gbagbo, selon la « Lettre du Continent » a conséquemment équipé les Fds ces derniers jours. « Des unités, comme la garde républicaine et les Fds ont reçu plusieurs centaines de fusils M-16, des milliers de kalachnikovs en provenance de Chine et des gilets pare-balles » écrit la « Lettre du Contient » dans sa publication N° 608 du 24 mars 2011. Aujourd’hui, les Fds ont concentré, dans la ceinture d’Abidjan, l’essentiel de leur force de frappe. L’armée de terre commandée par le général Firmin Déto Letho, le Cecos du Général Guiai Bi Poin et la garde républicaine que dirige le général Dogo Blé Bruno, appuyés des milliers de jeunes volontaires, devraient opposer une farouche résistance pour
rejeter à la lagune les « envahisseurs ». De leur côté, les Frci pourraient bénéficier de l’appui du fameux commando armé et surtout des nombreux militaires en rupture de ban avec le régime de Laurent Gbagbo. Comme on le voit, les jours à venir s’annoncent décisifs, tant pour Ouattara que pour Laurent Gbagbo.
Armand B. DEPEYLA