DUEKOUE (Côte d'Ivoire) - Maisons brûlées et trous d'obus témoignent de la violence des affrontements à Duékoué, grande ville de l'Ouest ivoirien, tombée aux mains des forces du président reconnu par la communauté internationale Alassane Ouattara.
Les combats livrés de lundi à mardi "étaient aux armes lourdes", raconte un
responsable des combattants pro-Ouattara dans la région, qui ont mis en
déroute les forces loyales au président sortant Laurent Gbagbo et les
miliciens qui les appuient.
Dans cette ville aux routes bitumées, qui abritait plusieurs dizaines de
milliers d'habitants avant la crise post-électorale de novembre, des maisons
sont calcinées et des obus ont creusé des trous énormes dans des
bâtiments. Ailleurs, des murs sont constellés d'impacts de balles. Près
d'une station-service, les vitres d'un immeuble ont volé en éclats.
"Il fallait être un vrai homme pour combattre à Duékoué", ajoute le
responsable.
Les affrontements se sont achevés mardi matin, racontent des combattants
pro-Ouattara postés, dans leurs treillis de l'armée régulière pris à l'ennemi,
à l'ombre des acacias.
La "poche de résistance" que tenaient les forces armées de M. Gbagbo et les
"miliciens libériens" qui se battent à leur côté, vers une scierie et dans des
broussailles alentour, a été éliminée: "on les a encerclés, puis on les a
+avalés+", lance un élément pro-Ouattara.
Mardi après-midi, les nouveaux seigneurs circulaient à vive allure à bord
de 4x4, tous feux allumés, à travers Duékoué.
L'immense majorité des habitants - en particulier les autochtones de
l'ethnie guéré, souvent considérés comme partisans du président sortant -
avaient fui en brousse ou rejoint des localités plus à l'est pour échapper aux
combats dans cette ville stratégique, porte d'entrée de la grande région du
cacao, dont le pays est premier producteur mondial.
Les familles qui n'avaient pu quitter les lieux sont descendues dans les
rues pour assister au spectacle, et certains saluaient les vainqueurs par des
vivats.
Mais la peur se lit encore sur le visage d'Adama Coulibaly, un habitant
d'une trentaine d'années. "Depuis des jours nous étions enfermés".
Au moins 10.000 civils terrorisés se sont réfugiés dans la mission
catholique, selon l'ONG Amnesty International.
Pendant que Duékoué sort lentement de ses journées d'épreuve, Bloléquin et
Toulépleu, deux villes situées plus à l'ouest, vers la frontière libérienne,
et tombées ces dernières semaines au commencement de l'avancée du camp
Ouattara, offrent encore des scènes d'horreur.
A l'entrée de Bloléquin, au milieu des destructions, un chien dévore un
cadavre.
"C'est le corps d'un des combattants libériens. Il pensait être King Kong,
donc on s'est occupé de lui", lâche un commandant des forces pro-Ouattara.
Avant la bataille de Duékoué, Bloléquin a été le théâtre des "plus violents
combats depuis qu'on a recommencé la guerre à l'Ouest", après les
affrontements de 2002-2003 qui avaient abouti à la partition Nord-Sud du pays, assure-t-il.
A Bloléquin, officiellement "sécurisée" mais presque vidée de ses
habitants, des civils se sont réfugiés ces derniers jours quand la vie est
devenue invivable dans leur village, en proie aux exactions.
Sirabana Ouattara, un Burkinabè de 55 ans, a dû quitter sa plantation de
cacao à Ifa, près de Toulépleu, après une attaque de "miliciens libériens".
"Ils sont venus dans mon village et m'ont dit de leur donner de l'argent.
J'ai donné 100.000 FCFA (150 euros) mais ils ont dit que c'était trop peu. Un
Libérien a pris mon fils, il l'a égorgé. Ils ont dit que si on ne part pas,
ils vont revenir. Alors voilà, on est venus ici", confie-t-il dans un sanglot
Les combats livrés de lundi à mardi "étaient aux armes lourdes", raconte un
responsable des combattants pro-Ouattara dans la région, qui ont mis en
déroute les forces loyales au président sortant Laurent Gbagbo et les
miliciens qui les appuient.
Dans cette ville aux routes bitumées, qui abritait plusieurs dizaines de
milliers d'habitants avant la crise post-électorale de novembre, des maisons
sont calcinées et des obus ont creusé des trous énormes dans des
bâtiments. Ailleurs, des murs sont constellés d'impacts de balles. Près
d'une station-service, les vitres d'un immeuble ont volé en éclats.
"Il fallait être un vrai homme pour combattre à Duékoué", ajoute le
responsable.
Les affrontements se sont achevés mardi matin, racontent des combattants
pro-Ouattara postés, dans leurs treillis de l'armée régulière pris à l'ennemi,
à l'ombre des acacias.
La "poche de résistance" que tenaient les forces armées de M. Gbagbo et les
"miliciens libériens" qui se battent à leur côté, vers une scierie et dans des
broussailles alentour, a été éliminée: "on les a encerclés, puis on les a
+avalés+", lance un élément pro-Ouattara.
Mardi après-midi, les nouveaux seigneurs circulaient à vive allure à bord
de 4x4, tous feux allumés, à travers Duékoué.
L'immense majorité des habitants - en particulier les autochtones de
l'ethnie guéré, souvent considérés comme partisans du président sortant -
avaient fui en brousse ou rejoint des localités plus à l'est pour échapper aux
combats dans cette ville stratégique, porte d'entrée de la grande région du
cacao, dont le pays est premier producteur mondial.
Les familles qui n'avaient pu quitter les lieux sont descendues dans les
rues pour assister au spectacle, et certains saluaient les vainqueurs par des
vivats.
Mais la peur se lit encore sur le visage d'Adama Coulibaly, un habitant
d'une trentaine d'années. "Depuis des jours nous étions enfermés".
Au moins 10.000 civils terrorisés se sont réfugiés dans la mission
catholique, selon l'ONG Amnesty International.
Pendant que Duékoué sort lentement de ses journées d'épreuve, Bloléquin et
Toulépleu, deux villes situées plus à l'ouest, vers la frontière libérienne,
et tombées ces dernières semaines au commencement de l'avancée du camp
Ouattara, offrent encore des scènes d'horreur.
A l'entrée de Bloléquin, au milieu des destructions, un chien dévore un
cadavre.
"C'est le corps d'un des combattants libériens. Il pensait être King Kong,
donc on s'est occupé de lui", lâche un commandant des forces pro-Ouattara.
Avant la bataille de Duékoué, Bloléquin a été le théâtre des "plus violents
combats depuis qu'on a recommencé la guerre à l'Ouest", après les
affrontements de 2002-2003 qui avaient abouti à la partition Nord-Sud du pays, assure-t-il.
A Bloléquin, officiellement "sécurisée" mais presque vidée de ses
habitants, des civils se sont réfugiés ces derniers jours quand la vie est
devenue invivable dans leur village, en proie aux exactions.
Sirabana Ouattara, un Burkinabè de 55 ans, a dû quitter sa plantation de
cacao à Ifa, près de Toulépleu, après une attaque de "miliciens libériens".
"Ils sont venus dans mon village et m'ont dit de leur donner de l'argent.
J'ai donné 100.000 FCFA (150 euros) mais ils ont dit que c'était trop peu. Un
Libérien a pris mon fils, il l'a égorgé. Ils ont dit que si on ne part pas,
ils vont revenir. Alors voilà, on est venus ici", confie-t-il dans un sanglot