Quand les coups de canon ont tonné dans l’ouest ivoirien, le 14 mars dernier, les Ivoiriens et les observateurs de la situation en Côte d’Ivoire venaient aussitôt de comprendre que l’issue de la crise post électorale ne se discutera plus autour d’une table. Mais bien au bout du fusil. Ainsi en a décidé le président sortant, Laurent Gbagbo. Battu dans les urnes, Gbagbo refuse de partir en s’accrochant à une décision farfelue rendue par le conseil constitutionnel. Aux nombreuses résolutions de la CEDEAO, l’UE, l’UA, l’ONU…le clan Gbagbo a répondu par la morve et le mépris. Pis, les soldats pro-Gbagbo, mercenaires et miliciens se sont transformés en bourreaux de la, population ivoirienne. Face au refus des solutions diplomatiques et pacifiques, et surtout devant le massacre des Ivoiriens, les forces républicaines ont décidé de réagir. Gbagbo ne leur laissant aucun autre choix, selon leurs responsables. Zouan-Hounien, Bin Houyé, Bloléquin, tombent rapidement dans l’escarcelle des FRCI. C’est le début d’une progression glorieuse. Après quelques jours d’accalmie, les combats reprennent entre les forces pro-Gbagbo et les Forces républicaines le 27 mars dernier. Duékoué, carrefour stratégique qui mène au port de San Pedro, est vite arrachée au terme de violents combats. Les ex FDS, humiliées, préparent la riposte. Mais ce qui les attend le mardi, est plus que renversant. L’Etat-major des FRCI lance l’offensive générale sur tous les fronts endormis depuis 2007 (après les accords de Ouagadougou). Le succès est éloquent. A l’Est, Bondoukou, Tanda, Agnibilékro et Abengourou sont traversées par les combattants des FRCI sous le commandement de Mourou Ouattara qui est parti de Bouna. Du centre ouest, le célèbre commandant, Issiaka Ouattara dit Wattao et ses hommes se lancent à l’assaut de la deuxième région militaire. Les combats ne sont pas historiques et le verrou de la capitale des antilopes saute. Daloa s’ouvre aux forces républicaines et le Premier ministre, ministre de la Défense, Soro Guillaume y anime un meeting. Wattao et ses soldats poursuivent leur percée et mettent le grappin sur Sinfra et Bouaflé. Sur le front nord, la ville de Tiébissou qui servait de frontière pour le camp Gbagbo n’a pas, non plus, résisté longtemps. Les hommes venus de Bouaké, fief des anciennes forces nouvelles aujourd’hui FRCI, remportent les combats et foncent sur la capitale politique ivoirienne. Sous la basilique, la résistance s’annonce plus rude. Les FRCI certainement avec la bénédiction de l’âme de Félix Houphouët-Boigny, premier président de Côte d’Ivoire, finissent par prendre la ville aux caïmans. Toumodi, dernière ville avant de déboucher sur l’autoroute du nord est également sous coupe. Abidjan, l’objectif final, est désormais en ligne de mire des forces républicaines. Au moment où nous mettions sous presse, le Commandant Loss qui a pris la ville de Duékoué, avait progressé en direction de San Pedro avec ses hommes. Ils ont déjà pacifié Buyo et Soubré et comptent être dans le premier port cacaoyère mondial d’ici peu. Pendant ce temps, le front d’Abidjan continue de s’animer. Le camp commando d’Abobo qui a longtemps résisté est finalement aux mains des FRCI.
Koné Lassiné
Koné Lassiné