La peur a vraiment changé de camp ! Mardi dernier, soit 24h après le début de l’offensive générale des Forces républicaines pour libérer la Côte d’Ivoire du joug du pouvoir Gbagbo, le camp du président sortant a appelé à un « cessez-le-feu immédiat ». Plaidant au passage pour l’ouverture d’un dialogue entre Laurent Gbagbo et le président légitimement élu de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara. La réplique du camp d’en face ne s’est pas faite attendre : il a balayé du revers de la main cette main tendue. Et il n’a pas tort. Car, en réalité, c’est une grosse diversion. Si le clan Gbagbo privilégiait tant que ça le dialogue, les médiations menées d’abord par la Cedeao et puis l’UA n’auraient jamais échoué. Pas moins de sept chefs d’Etat africains et un Premier ministre, le kenyan Raïla Odinga, ont défilé sur les bords de la lagune Ebrié, pour essayer de faire entendre raison au chef des refondateurs. Dès le déclenchement de la crise postélectorale au lendemain du scrutin du 28 novembre dernier, la Cedeao a dépêché les présidents Yayi Boni (Bénin), Ernest Baï Koroma (Sierra-Leone), Pedro Pires (Cap Vert) en Côte d’Ivoire, pour convaincre Laurent Gbagbo de céder le pouvoir qu’il a perdu dans les urnes. Sans succès. Ensuite, l’Union Africaine a repris le relais fin janvier en mettant sur pied un panel de cinq chefs d’Etat, à savoir Jacob Zuma (Afrique du Sud), Jikaya Kikwete (Tanzanie), Idriss Deby Itno (Tchad), Blaise Compaoré (Burkina Faso) et Mohamed Ould Abdel Aziz(Mauritanie). Leur mission : trouver une issue pacifique à cette crise en amenant Laurent Gbagbo à quitter pacifiquement le pouvoir. Une fois de plus, sans succès.
Des présidents de grande puissance mondiale, comme le Français Nicolas Sarkozy et même l’Américain Barack Obama, ont appelé le patron des frontistes à la raison. En vain.
Entre-temps, ses miliciens et ses mercenaires prenaient plaisir à massacrer des populations civiles. Il a fallu que les Forces républicaines déclenchent une offensive de grande ampleur pour que subitement, Laurent Gbagbo et ses proches prennent la pleine mesure du dialogue. A dire vrai, c’est un piège grotesque. Ils sont sérieusement ébranlés et redoutent d’être délogés du Palais présidentiel qu’ils usurpent depuis quatre mois. Derrière cette volonté de dialoguer, ils cherchent plutôt un répit, du temps pour s’armer et contre-attaquer. Cela, le président Ouattara et ses collaborateurs l’ont bien compris. C’est pourquoi, ils ont rejeté cette main tendue, mais pas du tout sincère. Le premier Guillaume Soro l’avait dit : Gbagbo ne comprend que le langage de la force. Aujourd’hui, les faits lui donnent entièrement raison. Les Ivoiriens, eux, attendent impatiemment d’être délivrés du joug de la refondation.
Y. Sangaré
Des présidents de grande puissance mondiale, comme le Français Nicolas Sarkozy et même l’Américain Barack Obama, ont appelé le patron des frontistes à la raison. En vain.
Entre-temps, ses miliciens et ses mercenaires prenaient plaisir à massacrer des populations civiles. Il a fallu que les Forces républicaines déclenchent une offensive de grande ampleur pour que subitement, Laurent Gbagbo et ses proches prennent la pleine mesure du dialogue. A dire vrai, c’est un piège grotesque. Ils sont sérieusement ébranlés et redoutent d’être délogés du Palais présidentiel qu’ils usurpent depuis quatre mois. Derrière cette volonté de dialoguer, ils cherchent plutôt un répit, du temps pour s’armer et contre-attaquer. Cela, le président Ouattara et ses collaborateurs l’ont bien compris. C’est pourquoi, ils ont rejeté cette main tendue, mais pas du tout sincère. Le premier Guillaume Soro l’avait dit : Gbagbo ne comprend que le langage de la force. Aujourd’hui, les faits lui donnent entièrement raison. Les Ivoiriens, eux, attendent impatiemment d’être délivrés du joug de la refondation.
Y. Sangaré