ABIDJAN - La bataille d'Abidjan s'enlisait dimanche, le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo résistant et mobilisant autour de ses bastions, alors que son rival Alassane Ouattara doit faire face à des accusations de massacres de centaines de civils dans l'Ouest.
Pendant ce temps, la force française Licorne a pris le contrôle de l'aéroport de la capitale économique et Paris a envoyé 300 soldats en renfort, ce qui devrait permettre à court terme la reprise des vols commerciaux et le départ d'étrangers.
Plus de 1.500 étrangers, dont 700 Français, sont regroupés dans le camp de
Licorne, cherchant à se mettre à l'abri des violences et des pillages.
Dans ce climat déjà très tendu, la télévision d'Etat ivoirienne contrôlée
par le camp Gbagbo a entamé dimanche la diffusion de violents messages contre
la France.
"Le génocide rwandais se prépare en Côte d'Ivoire par les hommes (du
président français Nicolas) Sarkozy. Ivoiriennes, Ivoiriens, sortons
massivement et occupons les rues", lançait un bandeau défilant.
"L'armée française occupe l'aéroport Félix Houphouët-Boigny (d'Abidjan),
nous sommes en danger", affirmait un autre bandeau.
L'assaut final des combattants pro-Ouattara contre le palais et la
résidence présidentielle n'a toujours pas eu lieu. Des tirs sporadiques
d'armes lourdes étaient entendus dimanche matin, notamment au Plateau, coeur
du pouvoir, abritant le palais. On ne savait toujours pas avec certitude où se
trouvait M. Gbagbo.
L'offensive éclair du président reconnu par la communauté internationale,
Alassane Ouattara, lui avait pourtant permis depuis lundi de prendre sans
grande résistance tout le pays avant de rentrer jeudi dans la capitale
économique.
Isolé diplomatiquement, asphyxié économiquement, plus faible que jamais
militairement, Laurent Gbagbo, au pouvoir depuis 2000, a plié, mais il n'a pas
rompu.
Replié sur les symboles du pouvoir - palais, résidence, télévision d'Etat
RTI -, il a très vite démontré qu'il n'entendait pas abdiquer ni prendre le
chemin de l'exil.
Toute la journée de samedi, la chaîne avait diffusé des appels à la
mobilisation, les militaires devant regagner des points de ralliement, les
civils former un "bouclier humain" autour de la résidence du président sortant.
En soirée, la RTI a montré plusieurs centaines de personnes, dont des
femmes et des jeunes, rassemblées apparemment vers la résidence
présidentielle, qui scandaient: "respectez le pouvoir de Gbagbo".
Selon Reporters sans frontières (RSF), "la RTI pourrait en fait émettre
depuis une villa d'Abidjan, à partir d'un camion mobile". Le camp Ouattara a
promis qu'il "sera détruit dès que possible".
Si le rapport de force restait à l'avantage des troupes de M. Ouattara,
leur marche sur Abidjan est toutefois ternie par de graves accusations de
massacres de civils.
Selon l'ONU et plusieurs organisations internationales, la prise mardi par
les combattants pro-Ouattara de Duékoué, important carrefour de l'Ouest
ivoirien, s'est accompagnée de massacres à grande échelle, les bilans allant
de 330 tués à un millier de "morts ou disparus".
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) évoque "au moins 800
morts" pour la seule journée du 29 mars, parlant de "violences
intercommunautaires", et l'ONG catholique Caritas fait état d'"un millier de
morts ou disparus" entre les 27 et 29 mars.
Si le bilan provisoire de la Mission de l'Onu en Côte d'Ivoire (Onuci) est
pour l'instant le plus bas (330 morts entre les 28 et 30 mars), c'est la seule
organisation à désigner des coupables.
Selon l'Onuci, "la plupart" des 330 morts de Duékoué ont été tués par des
combattants pro-Ouattara, les autres l'ayant été essentiellement par des
miliciens et mercenaires libériens de M. Gbagbo.
Le camp Ouattara a vivement contesté ces "allégations", affirmant que tous
les tués étaient des "miliciens", donc des combattants armés, et non des
"civils".
Ces graves accusations sur de possibles "crimes de guerre" sont d'autant
plus embarrassantes pour M. Ouattara qu'elles proviennent de l'Onuci, qui
assure sa protection et a validé sa victoire à la présidentielle du 28
novembre.
L'image internationale de M. Ouattara pourrait s'en trouver gravement
abîmée. Pour la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, "les forces du
président Ouattara doivent se montrer à la hauteur des idéaux et de la vision
exprimés par leur chef élu".
Pendant ce temps, la force française Licorne a pris le contrôle de l'aéroport de la capitale économique et Paris a envoyé 300 soldats en renfort, ce qui devrait permettre à court terme la reprise des vols commerciaux et le départ d'étrangers.
Plus de 1.500 étrangers, dont 700 Français, sont regroupés dans le camp de
Licorne, cherchant à se mettre à l'abri des violences et des pillages.
Dans ce climat déjà très tendu, la télévision d'Etat ivoirienne contrôlée
par le camp Gbagbo a entamé dimanche la diffusion de violents messages contre
la France.
"Le génocide rwandais se prépare en Côte d'Ivoire par les hommes (du
président français Nicolas) Sarkozy. Ivoiriennes, Ivoiriens, sortons
massivement et occupons les rues", lançait un bandeau défilant.
"L'armée française occupe l'aéroport Félix Houphouët-Boigny (d'Abidjan),
nous sommes en danger", affirmait un autre bandeau.
L'assaut final des combattants pro-Ouattara contre le palais et la
résidence présidentielle n'a toujours pas eu lieu. Des tirs sporadiques
d'armes lourdes étaient entendus dimanche matin, notamment au Plateau, coeur
du pouvoir, abritant le palais. On ne savait toujours pas avec certitude où se
trouvait M. Gbagbo.
L'offensive éclair du président reconnu par la communauté internationale,
Alassane Ouattara, lui avait pourtant permis depuis lundi de prendre sans
grande résistance tout le pays avant de rentrer jeudi dans la capitale
économique.
Isolé diplomatiquement, asphyxié économiquement, plus faible que jamais
militairement, Laurent Gbagbo, au pouvoir depuis 2000, a plié, mais il n'a pas
rompu.
Replié sur les symboles du pouvoir - palais, résidence, télévision d'Etat
RTI -, il a très vite démontré qu'il n'entendait pas abdiquer ni prendre le
chemin de l'exil.
Toute la journée de samedi, la chaîne avait diffusé des appels à la
mobilisation, les militaires devant regagner des points de ralliement, les
civils former un "bouclier humain" autour de la résidence du président sortant.
En soirée, la RTI a montré plusieurs centaines de personnes, dont des
femmes et des jeunes, rassemblées apparemment vers la résidence
présidentielle, qui scandaient: "respectez le pouvoir de Gbagbo".
Selon Reporters sans frontières (RSF), "la RTI pourrait en fait émettre
depuis une villa d'Abidjan, à partir d'un camion mobile". Le camp Ouattara a
promis qu'il "sera détruit dès que possible".
Si le rapport de force restait à l'avantage des troupes de M. Ouattara,
leur marche sur Abidjan est toutefois ternie par de graves accusations de
massacres de civils.
Selon l'ONU et plusieurs organisations internationales, la prise mardi par
les combattants pro-Ouattara de Duékoué, important carrefour de l'Ouest
ivoirien, s'est accompagnée de massacres à grande échelle, les bilans allant
de 330 tués à un millier de "morts ou disparus".
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) évoque "au moins 800
morts" pour la seule journée du 29 mars, parlant de "violences
intercommunautaires", et l'ONG catholique Caritas fait état d'"un millier de
morts ou disparus" entre les 27 et 29 mars.
Si le bilan provisoire de la Mission de l'Onu en Côte d'Ivoire (Onuci) est
pour l'instant le plus bas (330 morts entre les 28 et 30 mars), c'est la seule
organisation à désigner des coupables.
Selon l'Onuci, "la plupart" des 330 morts de Duékoué ont été tués par des
combattants pro-Ouattara, les autres l'ayant été essentiellement par des
miliciens et mercenaires libériens de M. Gbagbo.
Le camp Ouattara a vivement contesté ces "allégations", affirmant que tous
les tués étaient des "miliciens", donc des combattants armés, et non des
"civils".
Ces graves accusations sur de possibles "crimes de guerre" sont d'autant
plus embarrassantes pour M. Ouattara qu'elles proviennent de l'Onuci, qui
assure sa protection et a validé sa victoire à la présidentielle du 28
novembre.
L'image internationale de M. Ouattara pourrait s'en trouver gravement
abîmée. Pour la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, "les forces du
président Ouattara doivent se montrer à la hauteur des idéaux et de la vision
exprimés par leur chef élu".