Armés, prêts à combattre, les soldats fidèles à Alassane Ouattara attendent le déclenchement de ce qu`ils présentent comme l`assaut final sur Abidjan. Une attente qui dure.
"Aujourd`hui, c`est le grand jour", déclarait dimanche "Don", un combattant installé dans un campement au nord de la capitale économique de la Côte d`Ivoire, un parmi les centaines d`hommes rassemblés là.
Il avait tort.
La grande offensive pour chasser du pouvoir le président sortant Laurent Gbagbo n`a pas eu lieu, même si le commandant de "Don", Issiaka "Wattao" Ouattara, avait lui aussi signalé un peu plus tôt que l`assaut, annoncé comme imminent depuis trois jours, allait débuter.
Finalement, Wattao a pris l`autoroute déserte en sens inverse, fonçant à bord d`un convoi d`une demi-douzaine de 4x4 dans la direction opposée à Abidjan.
Aucune explication n`a été donnée, tout comme aucune n`avait été donnée quelques heures plus tôt à la visite éclair dans le camp de Guillaume Soro, le Premier ministre d`Alassane Ouattara.
S`exprimant plus tard dans la journée sur la TCI, la télévision contrôlée par le camp Ouattara, Guillaume Soro a expliqué que la stratégie avait consisté à encercler la ville, harceler les positions des troupes pro-Gbagbo et réunir des renseignements sur leur arsenal.
"La situation est désormais mûre pour que l`offensive soit rapide", a-t-il déclaré.
REMPART HUMAIN
Dès jeudi, après quatre jours d`une progression fulgurante des Forces républicaines de Côte d`Ivoire (FCRI, pro-Ouattara) du nord vers le sud du pays, Guillaume Soro avait prédit que la chute de Gbagbo n`était plus qu`une question d`heures.
Mais les derniers jours écoulés ont été plus difficiles.
Les forces pro-Gbagbo ont repris le contrôle de la RTI, qui a diffusé au cours du week-end des images invérifiables du président sortant buvant tranquillement un thé dans ce qui ressemble à sa résidence d`Abidjan.
Autre élément moralement réconfortant pour le camp Gbagbo, le chef d`état-major de l`armée ivoirienne, le général Philippe Mangou, a repris ses fonctions après avoir trouvé refuge pendant plusieurs jours à la résidence de l`ambassadeur d`Afrique du Sud.
L`Opération des Nations unies en Côte d`Ivoire, l`Onuci, a parallèlement jugé possible l`implication des forces pro-Ouattara dans le massacre de centaines de personnes dans l`ouest du pays en début de semaine dernière, ce que dément le camp de l`ancien Premier ministre.
Les troupes de Laurent Gbagbo tiennent des positions autour du palais présidentiel, dans le quartier d`affaires du Plateau, et de la résidence du président sortant, à Cocody.
Un diplomate occidental a déclaré samedi qu`une attaque des pro-Ouattara contre la résidence présidentielle était prévue ce même jour mais qu`elle n`avait pas eu lieu, peut-être à cause du rempart humain formé autour d`elle par de jeunes partisans de Gbagbo.
DISSENSIONS
Selon des sources proches des insurgés, l`hésitation est aussi au moins en partie liée à des dissensions entre des commandants qui rivalisent pour gagner en influence dans l`hypothèse de l`après-Gbagbo.
Les combattants regroupés derrière Ibrahim "IB" Coulibaly - personnalité clé au sein des "commandos invisibles" qui ont harcelé les forces de Gbagbo ces dernières semaines à Abidjan - affirment leur allégeance à IB, non à Ouattara.
"IB veut être président. C`est un idiot", lâchait Wattao d`un ton sans appel ce week-end.
Une autre explication possible est que les forces de Ouattara attendent simplement le bon moment pour attaquer, mais la question est de savoir combien de temps elles pourront patienter.
De source proche du camp Ouattara, on dément l`existence de divisions internes et on explique que l`"assaut final" prendra plus de temps que prévu parce que les FRCI ont d`abord voulu assurer leurs gains sur le terrain.
Dans le camp de base, certains hommes de Wattao ont remarqué dimanche que leur ration de pain n`était pas accompagnée de la boîte de sardines habituelle.
Mais l`humeur générale était plutôt calme, même rieuse.
Au milieu des éclats de rire, un homme vêtu d`un uniforme de policier remettait des tickets de parking roses aux chauffeurs des 4x4 munis de mitrailleuses garés en file indienne au milieu de l`autoroute vide.
"Aujourd`hui, c`est le grand jour", déclarait dimanche "Don", un combattant installé dans un campement au nord de la capitale économique de la Côte d`Ivoire, un parmi les centaines d`hommes rassemblés là.
Il avait tort.
La grande offensive pour chasser du pouvoir le président sortant Laurent Gbagbo n`a pas eu lieu, même si le commandant de "Don", Issiaka "Wattao" Ouattara, avait lui aussi signalé un peu plus tôt que l`assaut, annoncé comme imminent depuis trois jours, allait débuter.
Finalement, Wattao a pris l`autoroute déserte en sens inverse, fonçant à bord d`un convoi d`une demi-douzaine de 4x4 dans la direction opposée à Abidjan.
Aucune explication n`a été donnée, tout comme aucune n`avait été donnée quelques heures plus tôt à la visite éclair dans le camp de Guillaume Soro, le Premier ministre d`Alassane Ouattara.
S`exprimant plus tard dans la journée sur la TCI, la télévision contrôlée par le camp Ouattara, Guillaume Soro a expliqué que la stratégie avait consisté à encercler la ville, harceler les positions des troupes pro-Gbagbo et réunir des renseignements sur leur arsenal.
"La situation est désormais mûre pour que l`offensive soit rapide", a-t-il déclaré.
REMPART HUMAIN
Dès jeudi, après quatre jours d`une progression fulgurante des Forces républicaines de Côte d`Ivoire (FCRI, pro-Ouattara) du nord vers le sud du pays, Guillaume Soro avait prédit que la chute de Gbagbo n`était plus qu`une question d`heures.
Mais les derniers jours écoulés ont été plus difficiles.
Les forces pro-Gbagbo ont repris le contrôle de la RTI, qui a diffusé au cours du week-end des images invérifiables du président sortant buvant tranquillement un thé dans ce qui ressemble à sa résidence d`Abidjan.
Autre élément moralement réconfortant pour le camp Gbagbo, le chef d`état-major de l`armée ivoirienne, le général Philippe Mangou, a repris ses fonctions après avoir trouvé refuge pendant plusieurs jours à la résidence de l`ambassadeur d`Afrique du Sud.
L`Opération des Nations unies en Côte d`Ivoire, l`Onuci, a parallèlement jugé possible l`implication des forces pro-Ouattara dans le massacre de centaines de personnes dans l`ouest du pays en début de semaine dernière, ce que dément le camp de l`ancien Premier ministre.
Les troupes de Laurent Gbagbo tiennent des positions autour du palais présidentiel, dans le quartier d`affaires du Plateau, et de la résidence du président sortant, à Cocody.
Un diplomate occidental a déclaré samedi qu`une attaque des pro-Ouattara contre la résidence présidentielle était prévue ce même jour mais qu`elle n`avait pas eu lieu, peut-être à cause du rempart humain formé autour d`elle par de jeunes partisans de Gbagbo.
DISSENSIONS
Selon des sources proches des insurgés, l`hésitation est aussi au moins en partie liée à des dissensions entre des commandants qui rivalisent pour gagner en influence dans l`hypothèse de l`après-Gbagbo.
Les combattants regroupés derrière Ibrahim "IB" Coulibaly - personnalité clé au sein des "commandos invisibles" qui ont harcelé les forces de Gbagbo ces dernières semaines à Abidjan - affirment leur allégeance à IB, non à Ouattara.
"IB veut être président. C`est un idiot", lâchait Wattao d`un ton sans appel ce week-end.
Une autre explication possible est que les forces de Ouattara attendent simplement le bon moment pour attaquer, mais la question est de savoir combien de temps elles pourront patienter.
De source proche du camp Ouattara, on dément l`existence de divisions internes et on explique que l`"assaut final" prendra plus de temps que prévu parce que les FRCI ont d`abord voulu assurer leurs gains sur le terrain.
Dans le camp de base, certains hommes de Wattao ont remarqué dimanche que leur ration de pain n`était pas accompagnée de la boîte de sardines habituelle.
Mais l`humeur générale était plutôt calme, même rieuse.
Au milieu des éclats de rire, un homme vêtu d`un uniforme de policier remettait des tickets de parking roses aux chauffeurs des 4x4 munis de mitrailleuses garés en file indienne au milieu de l`autoroute vide.