DUEKOUE - Le quartier Carrefour à Duékoué, ville de l`ouest ivoirien tombée le 29 mars aux mains des forces d`Alassane Ouattara, président internationalement reconnu, est devenu le "quartier de la mort": les tueries n`y ont pas cessé, avant, pendant et après la prise de la ville.
Carrefour est situé en banlieue sud de Duekoué (ville de quelque 75.000
habitants), sur la route qui mène vers d`autres villes de l`ouest ivoirien,
Daloa, Gagnoa et le grand port de San Pedro.
Avant la prise de la ville par les Forces républicaines de Côte d`Ivoire
(FRCI) pro-Ouattara après de violents combats avec celles du président sortant
Laurent Gbagbo, il abritait la base des miliciens de ce dernier pour la
région, commandés par un certain "Colombo". Il est aujourd`hui contrôlé par
les chasseurs Dozos, pro-Ouattara.
Patrice Komlan, d`origine béninoise par son père et Guéré (ethnie
majoritaire à Duékoué) par sa mère, réside dans ce quartier où il est né; il
vu ce qui s`était passé avant la prise de la ville, pendant les combats, et
après.
Tout près de sa maison, il pointe du doigt un monticule de terre avec, tout
autour, des traces fraîches de pneus de buldozer. "C`est une fosse commune, il
y a environ une cinquantaine de corps en dessous", affirme-t-il.
"C`est une équipe mixte du Comité international de la Croix rouge (CICR),
de Médecins sans frontières (MSF) et du gouvernement ivoirien (de Ouattara)
qui a fait le ramassage et le comptage" des corps, ajoute-t-il.
Dans sa rue, également des traces de ciment blanc, pour cacher le sang des
victimes. Ici, "ils ont ramassé douze corps, dix miliciens (pro-Gbagbo) et
deux civils", raconte-t-il. Selon lui, après l`entrée des FRCI, "ceux qui ont
été tués (au quartier Carrefour) sont pour la plupart des miliciens et
combattants libériens".
Avant la prise de Duékoué, il y avait à Carrefour "deux bases de miliciens
et de combattants du président Gbagbo qui s`attaquaient aux allogènes (ceux
qui ne sont pas de la région, ndlr)".
"Ils en ont tué plein. Quand ils tuaient, ils allaient enterrer les corps
quelque part dans la forêt, là bas derrière", affirme Patrice Komlan.
Selon lui, les membres des ethnies "Mossi, Baoulé, Agni et Sénoufo ne
pouvaient plus passer ici. Quand les FRCI sont arrivées, il y a eu combat. Il
faut reconnaître que les miliciens étaient vraiment armés. Mais les FRCI ont
réussi à en tuer quelques dizaines et les autres se sont repliés" ailleurs.
Dans l`ouest ivoirien, au conflit politique s`ajoute celui entre
"autochtones" guéré (réputés pro-Gbagbo) et "allogènes", étrangers
ouest-africains et d`autres tribus (considérés comme pro-Ouattara).
Depuis que les Dozos, des "allogènes", assurent la sécurité du quartier,
les violences se poursuivent. "Ils connaissent bien les miliciens. Après la
prise de la ville par les FRCI, des miliciens ont caché leurs armes et se sont
fait passer pour des civils. Quand les Dozos tombent sur eux, ils les
exécutent", affirme Patrice Komlan.
Selon l`ONG Caritas, un millier de personnes sont portées disparues ou ont
été tuées du 27 au 29 mars à Duékoué, principalement à Carrefour.
Le CICR a parlé de 800 morts en un seul jour à DuéKoué, le 29 mars, la
mission de l`ONU en Côte d`Ivoire (Onuci) d`au moins 330 morts, la plupart
victimes des pro-Ouattara, selon elle.
Une équipe de Guillaume Soro, Premier ministre de Ouattara, est sur place
pour faire la lumière sur les tueries. Sidiki Konaté, porte-parole de ce
gouvernement, fait partie de la délégation.
"Nous avons découvert des corps, nous sommes en train de les enterrer, et
nous avons la chance que le CICR et l`ONU nous aident à les ramasser", a-t-il
dit. "On est autour de 160 cadavres ramassés, c`est le chiffre qui est dans
les mains du CICR, dans celles de l`ONU aussi", selon lui.
"Je m`en tiens à ce chiffre qui est loin des 800 annoncés", a-t-il affirmé,
ajoutant: "la ville de Duekoué est presque aujourd`hui débarrassée de tous ces
cadavres".
Carrefour est situé en banlieue sud de Duekoué (ville de quelque 75.000
habitants), sur la route qui mène vers d`autres villes de l`ouest ivoirien,
Daloa, Gagnoa et le grand port de San Pedro.
Avant la prise de la ville par les Forces républicaines de Côte d`Ivoire
(FRCI) pro-Ouattara après de violents combats avec celles du président sortant
Laurent Gbagbo, il abritait la base des miliciens de ce dernier pour la
région, commandés par un certain "Colombo". Il est aujourd`hui contrôlé par
les chasseurs Dozos, pro-Ouattara.
Patrice Komlan, d`origine béninoise par son père et Guéré (ethnie
majoritaire à Duékoué) par sa mère, réside dans ce quartier où il est né; il
vu ce qui s`était passé avant la prise de la ville, pendant les combats, et
après.
Tout près de sa maison, il pointe du doigt un monticule de terre avec, tout
autour, des traces fraîches de pneus de buldozer. "C`est une fosse commune, il
y a environ une cinquantaine de corps en dessous", affirme-t-il.
"C`est une équipe mixte du Comité international de la Croix rouge (CICR),
de Médecins sans frontières (MSF) et du gouvernement ivoirien (de Ouattara)
qui a fait le ramassage et le comptage" des corps, ajoute-t-il.
Dans sa rue, également des traces de ciment blanc, pour cacher le sang des
victimes. Ici, "ils ont ramassé douze corps, dix miliciens (pro-Gbagbo) et
deux civils", raconte-t-il. Selon lui, après l`entrée des FRCI, "ceux qui ont
été tués (au quartier Carrefour) sont pour la plupart des miliciens et
combattants libériens".
Avant la prise de Duékoué, il y avait à Carrefour "deux bases de miliciens
et de combattants du président Gbagbo qui s`attaquaient aux allogènes (ceux
qui ne sont pas de la région, ndlr)".
"Ils en ont tué plein. Quand ils tuaient, ils allaient enterrer les corps
quelque part dans la forêt, là bas derrière", affirme Patrice Komlan.
Selon lui, les membres des ethnies "Mossi, Baoulé, Agni et Sénoufo ne
pouvaient plus passer ici. Quand les FRCI sont arrivées, il y a eu combat. Il
faut reconnaître que les miliciens étaient vraiment armés. Mais les FRCI ont
réussi à en tuer quelques dizaines et les autres se sont repliés" ailleurs.
Dans l`ouest ivoirien, au conflit politique s`ajoute celui entre
"autochtones" guéré (réputés pro-Gbagbo) et "allogènes", étrangers
ouest-africains et d`autres tribus (considérés comme pro-Ouattara).
Depuis que les Dozos, des "allogènes", assurent la sécurité du quartier,
les violences se poursuivent. "Ils connaissent bien les miliciens. Après la
prise de la ville par les FRCI, des miliciens ont caché leurs armes et se sont
fait passer pour des civils. Quand les Dozos tombent sur eux, ils les
exécutent", affirme Patrice Komlan.
Selon l`ONG Caritas, un millier de personnes sont portées disparues ou ont
été tuées du 27 au 29 mars à Duékoué, principalement à Carrefour.
Le CICR a parlé de 800 morts en un seul jour à DuéKoué, le 29 mars, la
mission de l`ONU en Côte d`Ivoire (Onuci) d`au moins 330 morts, la plupart
victimes des pro-Ouattara, selon elle.
Une équipe de Guillaume Soro, Premier ministre de Ouattara, est sur place
pour faire la lumière sur les tueries. Sidiki Konaté, porte-parole de ce
gouvernement, fait partie de la délégation.
"Nous avons découvert des corps, nous sommes en train de les enterrer, et
nous avons la chance que le CICR et l`ONU nous aident à les ramasser", a-t-il
dit. "On est autour de 160 cadavres ramassés, c`est le chiffre qui est dans
les mains du CICR, dans celles de l`ONU aussi", selon lui.
"Je m`en tiens à ce chiffre qui est loin des 800 annoncés", a-t-il affirmé,
ajoutant: "la ville de Duekoué est presque aujourd`hui débarrassée de tous ces
cadavres".