PARIS, Côte d'Ivoire, Libye, Afghanistan : engagées
simultanément dans trois conflits extérieurs, les armées françaises sont
soumises à forte pression en terme d'effectifs et de matériel, en dépit de la
nature très différentes des opérations.
Combien ça va coûter ? L'empressement de la presse à connaître le montant
de la facture dès le début des conflits irrite le ministère de la Défense.
"Ca coûtera beaucoup moins cher que le déshonneur de voir un peuple se
faire massacrer parce qu'un tyran l'avait décidé", a résumé jeudi le ministre
Gérard Longuet, de retour d'une visite sur le Charles-de-Gaulle au large de la
Libye.
L'engagement français est financé sur le budget des Opex, les opérations
extérieures, qui s'élève à près de 900 millions d'euros pour 2011.
L'édifice repose en fait sur la durée des opérations. Plus de dix ans pour
l'Afghanistan, une opération-éclair envisagée en Côte d'Ivoire et
l'incertitude totale en Libye, où personne ne peut prédire l'issue du conflit.
"Sur la Côte d'Ivoire, ils tablent sur une période d'engagement assez
brève. Le dispositif est en place, l'effort de Licorne était déjà là avec des
gens opérationnels", souligne Richard Labévière, spécialiste de Défense,
ancien collaborateur de la revue "Défense" de l'IHEDN.
Le surcoût tient essentiellement à la protection des expatriés, et à une
éventuelle évacuation massive de civils qui mobiliserait des navires et avions
de transport, mais qui ne semble pas à l'ordre du jour.
En Libye en revanche, l'armée française doit gérer une opération
supplémentaire dont la durée reste une parfaite inconnue. Après les frappes
aériennes des deux premières semaines, le conflit s'apparente de plus en plus
à une guérilla entre les forces pro-Kadhafi et les insurgés.
Le regroupement des moyens aériens français sur la base de Solenzara en
Corse et le déploiement du porte-avions Charles de Gaulle au large de la Libye
ont permis de limiter le coût des opérations en réduisant le nombre d'heures
de vol, de l'ordre de 10/13.000 euros pour un Rafale.
Autre surcoût important, les bombes et les missiles, à plusieurs centaines
de milliers d'euros pièce, largués au dessus de la Libye. Mais la diminution
du nombre de frappes, moins adaptées qu'aux premiers jours, modère la facture.
En revanche, le passage sous commandement de l'Otan ne semble pas de nature
à réduire les coûts. "Ce n'est pas parce que l'Otan entre dans la danse que ça
va nous alléger en terme de ravitaillement ou de logistique. Au contraire, ça
complexifie la chaîne de commandement et au final ça coûte plutôt plus cher",
note Richard Labévière.
En terme de capacités opérationnelles, trois opérations en cours
multiplient les effectifs, mais aussi les avions ou les hélicoptères mobilisés.
"Globalement, nous avons deux opérations supplémentaires, mais ce ne sont
pas les mêmes moyens qui sont engagés et ceux de Licorne étaient déjà
déployés", souligne le porte-parole de l'état-major, le colonel Thierry
Burkhard.
Des avions de combat, des avions-radar et des ravitailleurs en Libye, des
hélicoptères et des avions de transport en Côte d'Ivoire.
Reste l'Afghanistan, dont plus personne ne parle, la plus lourde des trois
opérations, avec 4.000 soldats français sur le terrain. Un dispositif qui
nécessite des moyens logistiques considérables en période de restrictions
budgétaires. Avec un désengagement partiel envisagé au plus tôt en 2014.
simultanément dans trois conflits extérieurs, les armées françaises sont
soumises à forte pression en terme d'effectifs et de matériel, en dépit de la
nature très différentes des opérations.
Combien ça va coûter ? L'empressement de la presse à connaître le montant
de la facture dès le début des conflits irrite le ministère de la Défense.
"Ca coûtera beaucoup moins cher que le déshonneur de voir un peuple se
faire massacrer parce qu'un tyran l'avait décidé", a résumé jeudi le ministre
Gérard Longuet, de retour d'une visite sur le Charles-de-Gaulle au large de la
Libye.
L'engagement français est financé sur le budget des Opex, les opérations
extérieures, qui s'élève à près de 900 millions d'euros pour 2011.
L'édifice repose en fait sur la durée des opérations. Plus de dix ans pour
l'Afghanistan, une opération-éclair envisagée en Côte d'Ivoire et
l'incertitude totale en Libye, où personne ne peut prédire l'issue du conflit.
"Sur la Côte d'Ivoire, ils tablent sur une période d'engagement assez
brève. Le dispositif est en place, l'effort de Licorne était déjà là avec des
gens opérationnels", souligne Richard Labévière, spécialiste de Défense,
ancien collaborateur de la revue "Défense" de l'IHEDN.
Le surcoût tient essentiellement à la protection des expatriés, et à une
éventuelle évacuation massive de civils qui mobiliserait des navires et avions
de transport, mais qui ne semble pas à l'ordre du jour.
En Libye en revanche, l'armée française doit gérer une opération
supplémentaire dont la durée reste une parfaite inconnue. Après les frappes
aériennes des deux premières semaines, le conflit s'apparente de plus en plus
à une guérilla entre les forces pro-Kadhafi et les insurgés.
Le regroupement des moyens aériens français sur la base de Solenzara en
Corse et le déploiement du porte-avions Charles de Gaulle au large de la Libye
ont permis de limiter le coût des opérations en réduisant le nombre d'heures
de vol, de l'ordre de 10/13.000 euros pour un Rafale.
Autre surcoût important, les bombes et les missiles, à plusieurs centaines
de milliers d'euros pièce, largués au dessus de la Libye. Mais la diminution
du nombre de frappes, moins adaptées qu'aux premiers jours, modère la facture.
En revanche, le passage sous commandement de l'Otan ne semble pas de nature
à réduire les coûts. "Ce n'est pas parce que l'Otan entre dans la danse que ça
va nous alléger en terme de ravitaillement ou de logistique. Au contraire, ça
complexifie la chaîne de commandement et au final ça coûte plutôt plus cher",
note Richard Labévière.
En terme de capacités opérationnelles, trois opérations en cours
multiplient les effectifs, mais aussi les avions ou les hélicoptères mobilisés.
"Globalement, nous avons deux opérations supplémentaires, mais ce ne sont
pas les mêmes moyens qui sont engagés et ceux de Licorne étaient déjà
déployés", souligne le porte-parole de l'état-major, le colonel Thierry
Burkhard.
Des avions de combat, des avions-radar et des ravitailleurs en Libye, des
hélicoptères et des avions de transport en Côte d'Ivoire.
Reste l'Afghanistan, dont plus personne ne parle, la plus lourde des trois
opérations, avec 4.000 soldats français sur le terrain. Un dispositif qui
nécessite des moyens logistiques considérables en période de restrictions
budgétaires. Avec un désengagement partiel envisagé au plus tôt en 2014.