DAKAR, avr 2011 (AFP) - "Nous avons vu l'hélicoptère dans le ciel, nous
avons appelé au secours et les militaires nous ont récupérés", raconte à Dakar
une Libanaise secourue avec sept membres de sa famille par l'armée française à
Abidjan où ils étaient pris au piège des combats et à la merci de pillards.
"On était huit à la maison. Si ça n'avait pas été l'hélico", tout le monde
serait encore cloîtré aux Deux-Plateaux-Vallons, quartier résidentiel de la
commune de Cocody, théâtre de combats à l'arme lourde, explique Ahmed, le mari
de cette Libanaise qui, elle, refuse de s'identifier.
A cause de barrages d'hommes armés ou des tireurs embusqués non identifiés
dans Cocody et sur les ponts enjambant la lagune Ebrié, souligne-t-il,
"personne ne peut faire" le trajet vers le camp militaire français de
Port-Bouët, près de l'aéroport, où se regroupent par centaines les étrangers
depuis une semaine.
Avant l'arrivée, lundi, des militaires français, "on était à la maison 24
heures sur 24 depuis quatre ou cinq jours", poursuit Ahmed, l'air las,
précisant que c'est le sort de milliers de gens toujours "bloqués à Abidjan"
chez eux et victimes de pillages, parfois sans vivres, ni électricité ou eau.
Les pillards ? "Des gens armés, à bord de véhicules, 4x4, pick-up. Il n'y a
pas de signe" pour identifier leur camp, ils cherchent "l'argent, les biens",
sans se préoccuper de la couleur ni de l'origine des gens, affirme un autre
Libanais, sous couvert d'anonymat.
Ils visent "tout le monde mais les commerces pillés appartiennent pour la
plupart à des Libanais. Il y a eu des vols partout: maisons, véhicules,
commerces, magasins, tout...", insiste cet homme au physique imposant, qui
était depuis 14 ans en Côte d'Ivoire, son "deuxième pays".
Lui habitait en Zone 4, secteur du quartier de Marcory réputé pour ses
commerces, restaurants, bars, où vivent de nombreux expatriés. Il explique
avoir quitté Abidjan dans la nuit de mardi à mercredi avec tous les membres de
sa famille. 70 personnes au total ont pris place dans le vol militaire
français.
Beaucoup de Libanais sont logés dans un hôtel de la périphérie nord de
Dakar.
"L'armée française avait donné un numéro d'urgence, on a appelé. Après
quelque temps", les militaires "sont venus nous chercher. On était plusieurs
personnes: Libanais, Français, mélangés. Si les Français n'étaient pas venus
nous chercher, ç'aurait été la catastrophe. On ne sait pas comment remercier
la France pour ça", déclare le Libanais anonyme.
Parmi la demi-douzaine de ses compatriotes installés sous des parasols au
bord de la piscine, les récits se ressemblent et la reconnaissance envers la
France s'exprime largement, sans parvenir à voiler une certaine amertume.
Après dix ans en Côte d'Ivoire, "je pars au Liban à cause de mes enfants",
lâche Ahmed, en regardant sa fillette.
Mais il compte bien revenir à Abidjan. Il y était en 2002, lors de la
rébellion-politico militaire qui a provoqué une partition du pays, le Nord
sous le contrôle de rebelles soutenant aujourd'hui Alassane Ouattara, et le
Sud sous celui des forces loyales à Laurent Gbagbo, tous deux engagés dans un
bras-de-fer post-électoral meurtrier.
"Avec ma femme, on habitait Yopougon", fief de M. Gbagbo, "il y avait un
peu de +palabres+ (disputes), mais ce n'était pas comme ça. Aujourd'hui, je
prie pour la Côte d'Ivoire, que ça se calme, que tout le monde s'en sorte bien
et recommence à travailler", déclare-t-il.
avons appelé au secours et les militaires nous ont récupérés", raconte à Dakar
une Libanaise secourue avec sept membres de sa famille par l'armée française à
Abidjan où ils étaient pris au piège des combats et à la merci de pillards.
"On était huit à la maison. Si ça n'avait pas été l'hélico", tout le monde
serait encore cloîtré aux Deux-Plateaux-Vallons, quartier résidentiel de la
commune de Cocody, théâtre de combats à l'arme lourde, explique Ahmed, le mari
de cette Libanaise qui, elle, refuse de s'identifier.
A cause de barrages d'hommes armés ou des tireurs embusqués non identifiés
dans Cocody et sur les ponts enjambant la lagune Ebrié, souligne-t-il,
"personne ne peut faire" le trajet vers le camp militaire français de
Port-Bouët, près de l'aéroport, où se regroupent par centaines les étrangers
depuis une semaine.
Avant l'arrivée, lundi, des militaires français, "on était à la maison 24
heures sur 24 depuis quatre ou cinq jours", poursuit Ahmed, l'air las,
précisant que c'est le sort de milliers de gens toujours "bloqués à Abidjan"
chez eux et victimes de pillages, parfois sans vivres, ni électricité ou eau.
Les pillards ? "Des gens armés, à bord de véhicules, 4x4, pick-up. Il n'y a
pas de signe" pour identifier leur camp, ils cherchent "l'argent, les biens",
sans se préoccuper de la couleur ni de l'origine des gens, affirme un autre
Libanais, sous couvert d'anonymat.
Ils visent "tout le monde mais les commerces pillés appartiennent pour la
plupart à des Libanais. Il y a eu des vols partout: maisons, véhicules,
commerces, magasins, tout...", insiste cet homme au physique imposant, qui
était depuis 14 ans en Côte d'Ivoire, son "deuxième pays".
Lui habitait en Zone 4, secteur du quartier de Marcory réputé pour ses
commerces, restaurants, bars, où vivent de nombreux expatriés. Il explique
avoir quitté Abidjan dans la nuit de mardi à mercredi avec tous les membres de
sa famille. 70 personnes au total ont pris place dans le vol militaire
français.
Beaucoup de Libanais sont logés dans un hôtel de la périphérie nord de
Dakar.
"L'armée française avait donné un numéro d'urgence, on a appelé. Après
quelque temps", les militaires "sont venus nous chercher. On était plusieurs
personnes: Libanais, Français, mélangés. Si les Français n'étaient pas venus
nous chercher, ç'aurait été la catastrophe. On ne sait pas comment remercier
la France pour ça", déclare le Libanais anonyme.
Parmi la demi-douzaine de ses compatriotes installés sous des parasols au
bord de la piscine, les récits se ressemblent et la reconnaissance envers la
France s'exprime largement, sans parvenir à voiler une certaine amertume.
Après dix ans en Côte d'Ivoire, "je pars au Liban à cause de mes enfants",
lâche Ahmed, en regardant sa fillette.
Mais il compte bien revenir à Abidjan. Il y était en 2002, lors de la
rébellion-politico militaire qui a provoqué une partition du pays, le Nord
sous le contrôle de rebelles soutenant aujourd'hui Alassane Ouattara, et le
Sud sous celui des forces loyales à Laurent Gbagbo, tous deux engagés dans un
bras-de-fer post-électoral meurtrier.
"Avec ma femme, on habitait Yopougon", fief de M. Gbagbo, "il y avait un
peu de +palabres+ (disputes), mais ce n'était pas comme ça. Aujourd'hui, je
prie pour la Côte d'Ivoire, que ça se calme, que tout le monde s'en sorte bien
et recommence à travailler", déclare-t-il.