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Politique Publié le samedi 9 avril 2011 | AFP

Entre réfugiés et combattants, Licorne en patrouille à Abidjan (Reportage)

© AFP

Ils sont au moins 30O Mauritaniens à s`être réfugiés dans leur ambassade à Abidjan, fuyant la guerre et les exactions. La force Licorne leur apporte nourriture et soins, au cours d`une patrouille qui verra les militaires français pris sous le feu des combattants ivoiriens.
Les trois blindés quittent le camp français de Port-Bouët et la zone sud de
la ville, actuellement la plus sécurisée, pour gagner Cocody (nord). Sur le
trajet, Abidjan la moderne, Abidjan la glamour offre l`aspect d`une ville
ravagée.
Arpenté seulement par des passants, le fameux boulevard "VGE" (du nom de
l`ex-président français Valéry Giscard d`Estaing), le plus long de la capitale
économique, résumait vendredi après-midi cette désolation: grands magasins
cassés, pillés, immondices partout, quelques cadavres de loin en loin.
La patrouille arrive à Cocody, quartier abritant la résidence du président
sortant Laurent Gbagbo, au coeur des affrontements entre forces pro-Gbagbo et
combattants d`Alassane Ouattara, reconnu président par la communauté
internationale.
Des hommes, beaucoup de femmes et d`enfants, tous ont le visage triste et
fatigué: ces réfugiés mauritaniens sont depuis des jours entassés dans la
résidence de l`ambassadeur, ainsi que dans les jardins alentour.
Certains sont étendus sur des tapis, des nattes. Un homme est assis sur des
marches à l`entrée.
"C`est trop sale, on n`a pas à manger depuis trois semaines, on n`a pas
d`eau", dit-il à l`AFP. "On ne peut pas sortir, si tu sors les gens vont te
tuer. C`est trop dangereux ici", ajoute cet homme d`une quarantaine d`années.
La plupart de ses compagnons d`infortune avaient de petits commerces dans
des quartiers populaires d`Abidjan. Très souvent ils ont été victimes de
pillages, et ont eu peur pour leur vie.
Suant sous leur casque et leur gilet pare-balles, les militaires français
livrent des rations alimentaires, des pastilles pour purifier l`eau.
Certains réfugiés sont surtout là pour des soins. Une maman vêtue d`un
voile saumon, inquiète pour son bébé, le présente à l`équipe médicale. Une
jeune fille a été atteinte au sein par une balle perdue.
Si la plupart du temps les cas ne sont pas graves - Licorne devra toutefois
revenir pour récupérer quatre personnes, dont un homme blessé par balle à la
jambe -, il ne faudrait pas que la crise "dure trop quand même", lâche le
médecin militaire Florent d`Argouge.
Le convoi repart dans Cocody. Au passage des très rares véhicules, quelques
piétons lèvent les bras en l`air.
Une fois arrivés dans le quartier où les militaires doivent évacuer des
ressortissants français, des tirs nourris se font entendre. Tout près, forces
pro-Ouattara et pro-Gbagbo s`affrontent, aux mortiers et à la mitrailleuse
lourde, dans le secteur de l`Ecole de gendarmerie, toujours aux mains du
président sortant.
Pendant les longues minutes où retentit le fracas des armes, militaires
français et ressortissants en attente d`évacuation se mettent à l`abri, avant
que l`opération ne reprenne.
"C`était chaud", lâche un gradé français de retour au camp de Port-Bouët.
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