La commune de Yopougon n'est pas encore totalement pacifiée. Des bandes armées composées de miliciens et de mercenaires recrutés par l'ancien président Laurent Gbagbo continuent de semer la terreur. Des tirs sont souvent entendus à Yopougon. Des résidents notamment d'origine malinké et akan sont enlevés et tués. Cette situation d'insécurité fait fuir des résidents de la plus grande commune de Côte d'Ivoire. Mais ceux qui s'aventurent à emporter des bagages sont identifiés comme étant des fuyards et exécutés. Joint par téléphone, un habitant de Yopougon-camp militaire a relaté le drame vécu par les populations. " Depuis samedi dernier, le quartier camp-militaire est assiégé par des miliciens et des mercenaires libériens. Ces derniers ne parlent pas français. On les entend crier des mots anglais tels que : " go ! ", " come ". Ils tirent couramment des rafales d'armes automatiques. Ils pillent des domiciles et des magasins. La pharmacie Saint Laurent et le super marché King cash ont été complètement vidés de leur contenus ". Du côté du quartier Toit rouge, explique un autre interlocuteur, les miliciens et leur chef Mao Glofihéi occupent l'hôtel " Apoha " appartenant, semble-t-il, au maire de Yopougon. D'autres témoignages indiquent que les quartiers, Niangon, Gesco, tout le vaste secteur proche d'Azito ainsi que l'ile Boulay restent des zones occupées par les miliciens et les mercenaires. Les abords de la lagune à Yopougon-Koweit, sont des lieux d'exécution des personnes arrêtées par les miliciens, ajoute un autre habitant du quartier. Quand d'autres témoignages précisent que l'hôtel " Timohôtel " est le quartier général de ces hommes armés à Niangon sud à gauche derrière l'Eglise Assemblée de Dieu. Le quartier Gbinta, après le pont de la Sideci, reconnu comme le fief des libériens est également une zone infestée de miliciens et de mercenaires. Au quartier Académie de la mer, des miliciens a-t-on appris hier, empêchaient des résidents de se rendre au travail. Quant à Kouté, village du chef d'état-major des armées Philippe Mangou, un ratissage maison par maison s'impose car les habitants détiendraient de nombreuses armes. La grande insécurité qui règne s'étend à la commune d'Attécoubé, voisine de Yopougon, plus précisément au quarter Jérusalem. Les soldats des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (Frci) aux trousses de ces tueurs ont réussi à libérer de nombreux quartiers de Yopougon dont Wassakara. Le ratissage se poursuit pour réinstaurer la sécurité sur toute l'étendue du territoire communal de Yopougon. Mais les choses semblent difficiles car des miliciens se mettent désormais en civil pour mieux exécuter leur sale mission.
Diarrassouba Sory
Diarrassouba Sory
