Une résistance inutile. Malgré la chute de leur mentor, l’ex-chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, ils continuent d’endeuiller les populations civiles. Les pillages des maisons et les vols de véhicules sont devenus leurs activités principales. Ils refusent de déposer les armes et de s’inscrire dans le processus de réconciliation prôné par le président de la République, Alassane Ouattara. Hier, ces miliciens se sont encore tristement illustrés, en arrachant des véhicules de marque Mercedes 190 non loin du Palais de justice de cette commune. « Ils sont entrés également dans les marchés, ont dépouillé des femmes de leurs biens avant de leur administrer des paires de gifle », a expliqué un habitant de Yopougon sous le couvert de l’anonymat. Après leur forfait, ils ont fait une procession, allant du palais de la justice au commissariat du 16ème arrondissement, brandissant des pancartes sur lesquelles l’on pouvait lire : « Gbagbo ou rien ! » ; « No Gbagbo no Côte d’Ivoire ». En effet, dès qu’ils ont arrivés au niveau du commissariat, ils ont tiré en l’air, en criant qu’ils ne sont pas prêts à déposer les armes. Mieux, ils disent ne plus se reconnaître en Magui le Tocard, chef milicien bien connu à Yopougon, qui a récemment appelé ses camarades à cesser les violences. D’autres miliciens à bord de véhicules de type 4x4, munis de kalachnikov ont rejoint les autres aux alentours du commissariat du 16ème arrondissement. « Nous sommes fatigués, nous n’arrivons pas à sortir pour aller au travail. Comment comprendre que les Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) ont réussi à pacifier les autres communes du district d’Abidjan et que Yopougon résiste toujours. Ou bien, le Président de la République nous a-t-il oubliés » s’est interrogé M. K, un habitant de cette cité. Aux Toits Rouges, ces miliciens ont enlevé une jeune dame hier en fin d’après-midi. Ils ont investi le commissariat du 19ème arrondissement et la brigade de gendarmerie de ce sous-quartier. Ils passent le plus clair de leur temps à tirer. Empêchant ainsi les populations de vaquer sereinement à leurs occupations. Les FRCI n’ont aucune intention de livrer la guerre aux miliciens de Gbagbo. Elles ont décidé d’abord de procéder par la voie diplomatique en invitant les premiers responsables de ces milices à déposer les armes. C’est dans ce cadre que cinq chefs miliciens, dont le tristement célèbre Magui le Tocard, ont été reçus lundi dernier à l’hôtel du Golf. A l’issue des échanges avec les responsables des opérations de sécurité des FRCI, ces chefs miliciens ont demandé que leur sécurité soit garantie. Une requête qui a été satisfaite. En tout cas, selon des indiscrétions, un délai de 72 heures, à compter de lundi dernier, leur a été donné pour déposer les armes et quitter Yopougon. Toutes les chancelleries ont été informées qu’au-delà de cette échéance, si les miliciens ne désarment pas, les FRCI seront en droit de lancer une offensive appropriée sur la commune de Yopougon. « Ce n’est pas un échec. Si nous avons débarrassé les villes de Toulepleu, Guiglo et Duékoué de mercenaires et miliciens, ce n’est pas une commune qui va nous inquiéter », rassure un élément des FRCI. Une offensive sur Yopougon se sera bientôt lancée. Tous les quartiers seront donc investis par des éléments des FRCI, avec pour objectif de débusquer ces voyous sans foi ni loi. La libération de Yopougon n’est plus qu’une question d’heures.
Anzoumana Cissé
Anzoumana Cissé