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Politique Publié le jeudi 21 avril 2011 | L’Inter

Yopougon sous les feux des bombardements depuis 3 jours - Les populations fuient la commune

© L’Inter Par DR
Bataille d`Abidjan: le Commandant Koné Zakaria et ses troupes, lors d`une offensive des Forces républicaines
Abidjan. Photo: le Commandant Koné Zakaria et hommes au front
Les Forces républicaines de Côte d`Ivoire (Frci), forces fidèles au président ivoirien Alassane Ouattara, tentent depuis plusieurs jours de casser le bastion de Yopougon, fort de combattants restés fidèles à l`ex-chef d`Etat Laurent Gbagbo. Ces opérations dites de ratissage, donnent lieu à de violents combats à l`arme lourde, qui ont provoqué un exode massif des populations vers d`autres communes d`Abidjan. Hier encore, mercredi 20 avril au petit matin, les Frci ont lancé une grande offensive dans cette commune, notamment dans les quartiers où règnent ces combattants qui refusent de reconnaître le nouveau régime en place. « Depuis 04H00 (locales et GMT), on entend des tirs d`armes lourdes, de fortes détonations. On a été obligés de fuir le quartier très tôt », a déclaré à l`Afp par téléphone, un résident du quartier « Koweït », dans le sud de la commune de Yopougon. D`autres détonations toutes aussi fortes ont été entendues, selon des sources, dans la matinée, accompagnées de panaches de fumée noire, a constaté un journaliste de l`Afp. « Un soldat des FRCI nous a dit qu`ils sont venus déloger les miliciens libériens pro-Gbagbo qui sont encore cachés dans certains coins de Yopougon », a expliqué un autre habitant. Depuis l`arrestation de Laurent Gbagbo le 11 avril dernier, les Frci ont progressivement pris le contrôle de la capitale économique, à l`exception de cette commune de Yopougon qui compte de nombreux partisans de l`ancien chef de l`Etat. Ces inconditionnels continuent de tenir les armes, face aux forces du président Ouattara décidés de les soumettre. Les populations des secteurs concernés par les combats sont terrées chez elles, selon des temoins. D`autres expliquent que les rues de Yopougon sont généralement désertes à l`exception de quelques quartiers où des passants sont aperçus dans les rues. Hier mercredi, l`un des constats fait est celui de la fuite des populations. Chargés de baluchons, de valises et de matériel de cuisine, plusieurs centaines d`hommes, de femmes et d`enfants partaient des zones de combat, utilisant des pirogues pour traverser la lagune et rejoindre les quartiers de Treichville (sud) et du Plateau (centre). « J`attends une pirogue avec mes quatre petits-enfants pour traverser l`eau », a raconté une vieille dame, selon l`Afp. « Les murs tremblaient, on a tous fui », a dit un chauffeur. A leur arrivée, ces populations sont contrôlées par des éléments des Frci, qui vérifient les cartes d`identité. Dans un communiqué publié mardi soir, le gouvernement avait dénoncé « l`activisme persistant de quelques poches de résistance de miliciens et mercenaires, notamment dans certains secteurs de la commune de Yopougon », et lancé un nouvel appel à déposer les armes, « sans crainte de représailles ». Des négociations avaient été engagées ces derniers jours entre les autorités et certains combattants de Yopougon, qui souhaitaient rendre les armes en échange d`une « protection ». Ces négociations n`ont cependant pas permis de faire cesser les combats.

H. ZIAO
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